Une année pleine de challenges et changements imprévus
Je n’ai pas été très active sur mon blog cette année, et ceux qui me suivent devraient savoir pourquoi. Tout ne s’est pas passé comme prévu.
Pour ceux qui ne nous rejoignent qu’après l’entracte, petit rappel :
Il y a d’abord eu ça (vous pouvez cliquer sur chaque image pour lire l’article en question) :
Puis ça :
Cependant, j’ai pu m’apercevoir sur les réseaux sociaux que même pour ceux qui suivaient mes aventures, l’avancée des choses et le dénouement ne semblaient pas bien clairs. C’est donc entre autre pour cette raison que je publie cet article aujourd’hui.
Le JLPT N1
On ne va pas tourner 3 heures autour du pot : JE L’AI RATÉ. A peu de choses près, certes : 10 points, MAIS raté tout de même comme je m’y attendais.
Je me suis pourtant tenue à mon programme de révisions, mais voilà, trop de faiblesses en vocabulaires notamment, je pense.
En situation d’examens blancs, j’obtenais habituellement un bon score aux exercices d’écoute, mais me suis lamentablement rétamée le jour J.
Si ça vous intéresse, voici mes scores : 25/60 en vocabulaire / grammaire – 29/60 en compréhension écrite (la partie la plus difficile, et au coefficient le plus élevé) – 36/60 en compréhension orale. Soit un total de 90/180, sachant qu’un score de 100 points minimum est requis.
Alors en fait, je comptais me laisser une période de repos pendant l’été et me remettre aux révisions une fois les résultats reçus (au cas où). Je m’étais même acheté de nouveaux manuels pour me motiver.
Mais au final j’ai dû m’y plonger une semaine, puis voilà… la flemme et le manque de motivation ont rapidement pris le dessus. Ajoutez à cela la chaleur de l’été, les invitations à la plage, à des barbecues, à la rivière, à la campagne, au karaoké, à des petits matsuri de quartier, et c’est mort…
J’en profite pour lâcher ma petite remarque qui va probablement en irriter certains (et en soulager d’autres peut-être), mais y a que sur les réseaux sociaux que j’entends des gens (qui me paraissent souvent rabat-joie) déclarer avec fierté qu’ils détestent l’été. Dans la vraie vie, que ce soient les Français ou les Japonais, je constate (et ça me rassure) que tout le monde se réjouit de l’été et se plaint de l’arrivée de l’hiver, donc je ne comprendrais jamais cette nouvelle tendance, mais bon…
Je vous charrie évidemment ! On va pas lancer une polémique.
La fermeture de mon entreprise et le projet freelance
Certains d’entre vous semblent avoir cru que ça y est, c’était fait. Que je j’avais pu me mettre à mon compte. Et bien non. Je suis toujours employée chez Nininbaori à l’heure actuelle.
Je vous rappelle que pour pouvoir travailler en freelance au Japon, il me faut un visa permanent. Or, quand j’ai parlé de ce projet, je n’étais toujours qu’en possession d’un visa « Engineer/Specialist in Humanities/International Services » (技術/人文知識/国際業務) sponsorisé par mon entreprise.
Puisque je vivais déjà au Japon depuis plus de 10 ans (condition requise pour l’obtention d’un visa permanent lorsqu’on n’est pas marié), j’ai pensé qu’il me suffirait d’aller en faire la demande au bureau d’immigration.
Première demande de visa permanent en janvier
Alors voilà ce qui c’est passé lorsque je suis allée déposer ma demande en janvier 2018 : J’ai republié un vieil article jamais mis en ligne que j’ai du coup antidaté pour ne pas pourrir ma page d’accueil. (Si vous avez la flemme de lire : mon dossier a été refusé.)
Sur le coup, je vous avoue que ça été un gros coup de déprime et de découragement. Sachant qu’en plus on me demandait de revenir déposer mon dossier en juillet alors que mon entreprise devait fermer fin mars, c’était un peu la panique pour moi, l’effondrement. Même en supposant que je retrouve un emploi correspondant à ma catégorie d’ici là, on ne m’accorderait sûrement pas de visa permanent avec un emploi tout récent.
Négociation avec mon patron
J’ai expliqué ma situation à mon patron et finalement, comme c’est un mec bien, il m’a assuré qu’il me garderait jusqu’au dépôt de mon visa en juillet. Hormis un collègue, le plus ancien juste après moi, tout le personnel a quitté l’entreprise entre fin décembre 2017 et fin mars 2018.
Nouveau dépôt de demande de visa en juillet
Cette fois-ci, mon dossier a été accepté. Je vous rappelle qu’il fallait que j’attende le 17 juillet très exactement.
Bien qu’il soit indiqué sur le site officiel de l’immigration japonaise que la durée minimum de traitement des dossiers est de 6 mois sur la version anglaise (et de 4 mois sur la version japonaise), on m’a annoncé des délais pouvant atteindre les 8 mois ! Cela voulait dire que la réponse pouvait très bien ne pas tomber avant fin mars 2019.
Si vous avez bien suivi, à la base, j’avais seulement demandé à mon boss une rallonge jusqu’à juillet 2018. Mais sachant que pendant la durée de traitement du dossier, l’administration japonaise peut enquêter sur vous, j’avais un peu peur qu’ils découvrent que je suis sans emploi entre temps.
Et finalement, sans rien demander – mon boss étant devenu assez taciturne – j’ai décidé de rester jusqu’à l’obtention du visa. En me sentant un peu mal à l’aise, puisque je continuais de toucher mon salaire tous les mois, sans beaucoup travailler, mon boss ne s’occupant plus que de ses dossiers à lui et ne me donnant que très rarement du travail. En gros, je continuais de gérer les clients réguliers, les demandes de potes, et celles venant parfois de l’étranger.
Une année de préparation
Ce que je prévoyais de faire
Donc pour me lancer en tant que graphiste freelance une fois le visa permanent obtenu, j’ai besoin :
- d’une identité visuelle
- d’un site pro, en 3 langues (Japonais, Anglais, Français) / d’un hébergement / d’un template de site qui fonctionne.
- de mettre de l’argent de côté pour les dépenses initiales (cartes de visite, rachat de mon matériel, achat d’une imprimante) ou régulières (licences des logiciels, assurances puisque n’étant plus salariée, etc) et pour les premiers mois d’activité pendant lesquels mon chiffre d’affaire risque d’être assez bas.
- de potasser mes bouquins de keigo (japonais poli) / japonais business / conversation téléphonique.
- de potasser mes bouquins sur les démarches pour devenir freelance au Japon.
- de préparer mes templates de devis, factures, etc
Ce que j’ai fait pour le moment
Monter le site WordPress et créer la partie portfolio m’ont déjà pris un temps fou en choix et édition de photos ainsi qu’en rédaction. Mais ma présentation, celle de mes prestations, de mon processus, mes questionnaires pour devis et mes conditions générales de vente ont été un véritable calvaire.
J’ai tout refait 50 fois (en français et en anglais). J’ai finalement envoyé mes textes en anglais (hors partie portfolio) à un site de proofreading payant. Et tout cela m’a pris énormément de temps, et un peu d’argent aussi du coup.
J’ai mis un peu de côté, mais pas 6 mois de salaire comme tout le monde le conseille, et je dois en plus en utiliser une partie pour enfin rentrer un peu en France.
Ce qu’il me reste à faire
Ayant tout le long l’impression que j’avais du temps devant moi, je me suis un peu laissée aller. Il me reste maintenant toute la partie en japonais à traduire moi-même, et à l’envoyer à une connaissance japonaise (rédactrice-conceptrice dans le domaine de la pub et du graphisme) qui me la corrigera.
J’ignore encore combien ça me coûtera, mais c’est vraiment à elle que j’ai envie de confier cette tâche.
Contacter tout mon réseau, ainsi que les agences susceptibles de me donner du travail. Prospecter en gros.
Et finalement toute le reste de la première liste. Ah, et aussi réussir à prendre une photo de moi-même à peu près potable pour mon site.
Changement de vie professionnelle de mon copain
Et oui, je ne suis pas la seule à me lancer dans l’aventure en solo, sans employeur et sans garantie.
Mon copain est maintenant entrepreneur et propriétaire de son propre restaurant depuis fin octobre. J’en ai créé l’identité visuelle, et c’était un pur plaisir. Vous pouvez voir le projet complet sur mon compte Behance et bientôt sur mon site professionnel (encore sous construction au moment où je publie cet article).
Son restaurant s’appelle Kisuke (㐂すけ) [liens : Facebook / Instagram / TripAdvisor / Hot Pepper (avec un featuring de Joranne !) / Yelp / Ekiten]. J’y consacre pas mal de temps (conseil pour l’utilisation des réseaux sociaux, inscription sur différents listings, traductions en anglais, etc), mais c’est un exercice qui me plaît en réalité !
Le sésame finalement et ce qu’il représente pour moi
Et il y a quelques jours, le 13 novembre, grosse surprise. J’ai reçu le courrier de l’immigration me demandant de venir chercher mon visa permanent !
Le traitement de mon dossier n’a finalement même pas pris les 4 mois minimum prévus.
Réjouissances et doutes
Alors, je peux vous assurer que je m’en réjouis ! Mais au final, ce n’est pas vraiment le fait de savoir que si je le souhaite je peux rester ici toute ma vie. Je ne sais pas si c’est ce que j’envisage, je n’y ai jamais pensé concrètement en réalité. A mon avis d’ailleurs, en dehors de quelques fanas qui décrètent vouloir mourir ici, cette envie doit être assez rare chez les personnes venues s’installer ici pour du long terme. Mais peut-être que je me trompe.
Je crois que comme pour une bonne partie de ceux d’entre nous, les étrangers qui vivons au Japon, cette idée-même – de rester jusqu’à la fin de notre vie – m’effraie. On peut presque parler de tabou, ou sans aller jusque là, de dilemme, de question à laquelle on évite de trop réfléchir.
D’un côté, je n’ai pas de raison, ni d’intention de rentrer en France dans l’immédiat : ma vie sociale et professionnelle est ici. Mon copain, mon appartement et tout ce qui s’y trouve sont ici.
Mais l’impression que je ne rentrerai jamais en France – un pays que j’aime et auquel je suis attachée en fait – , l’impression que je suis passée à côté de ce qu’aurait pu être ma vie si j’y étais restée, me travaille de temps en temps. Si je pouvais, j’aimerais tellement vivre ma vie 2 fois : une fois au Japon comme maintenant, et une fois en France… Et je suis certaine qu’on est nombreux à rêver de cela.
L’avenir
Ce qui me réjouit en réalité, c’est d’une part le fait de savoir que je n’ai plus de limite de temps, mais avant tout, celui de savoir que je ne suis plus dépendante, ni d’une entreprise, ni d’un secteur d’activité, ni d’une personne (un époux ou une épouse).
Bien que j’aie eu la chance de travailler dans une entreprise vraiment sympa, ce qui est un luxe au Japon, j’ai toujours aimé la liberté. La liberté de me lever et me coucher à l’heure qui me convient, de décider de mes horaires, de partir en voyage ou rentrer dans mon pays quand je le souhaite (comme pendant mes 4 premières années de vie au Japon).
Je vais aussi pouvoir répondre aux demandes de plus en plus nombreuses venant de l’étranger, ce qui est difficile pour le moment, notre agence n’étant pas armée pour ça. Pas de contrats types, de conditions générales de vente, et une totale méconnaissance du droit d’auteur.
Et je pense me sentir capable de mener ma barque professionnellement maintenant, donc ce droit à rester au Japon indéfiniment tombe pile au bon moment.
Une autre bonne nouvelle pour terminer
So glad! 2 of my works have been published in "Print Finishes: Push your Designs from Good to Great"
The book is available here: https://t.co/JCYBMlolcm
You can find the full design projects on my portfolio on @Behance here:https://t.co/pTqqqZZOxehttps://t.co/IBP8cfCKDP pic.twitter.com/UInoqUOYfR— ジュディーDESIGN (@JudiDesignJapan) November 15, 2018
C’est la 3e fois que mon travail est publié dans un ouvrage consacré au graphisme, et un 4e s’apprête à sortir !
—
Et vous ? Quels sont vos rêves ? Souhaitez-vous vivre ici ? Y rester ? Rentrer dans votre pays ? Avez-vous des doutes ?
David
novembre 17, 2018
Content d’avoir de tes nouvelles, et félicitations pour ton visa… Pour le JLPT, on s’en fout un peu, non ?
Pour répondre à deux trucs :
– L’été. Tu veux croiser des gens qui se plaignent de l’été en dehors d’internet, viens du côté de chez moi. Je ne sais pas si le climat est si différent que ça à Hiroshima et à Kagawa, mais ici, c’est juste l’enfer la plupart du temps. Je pense que tu as la chance d’avoir un réseau d’amis qui aime faire la fête, les barbecues, la plage, tout ça… Et ça rend l’été plus sympa. Mais c’est quand même une petite minorité de gens au Japon. (en sept ans de vie au Japon, je suis allé à la plage une seule fois – alors qu’il y a la mer au bout de ma rue, certes des tétrapodes – et des barbecues pas beaucoup plus).
Je vois ici, 400 000 habitants et une plage minuscule qui doit contenir 1000 personnes au maximum.
En plus, je sais pas, mais en Europe, en été, même si t’es pas en vacances, toute la vie et la société tournent au ralenti pendant deux mois, et rien que ça, ça rend l’été agréable.
Ici non.
Perso, j’ai de la chance depuis que je bosse à la fac d’avoir un mois d’août et de septembre qui tournent très au ralenti, mais je suis un gros privilégié là-dessus.
Mais quand même, en été, j’ai envie de passer du temps dehors, sauf que c’est juste pas agréable d’être dehors (même sur mes îles adorées je n’y vais qu’au compte-goutte à cette période), et de l’autre côté rester dedans c’est aussi plombant quand on voit ce chouette soleil dehors, et en plus j’aime pas la clim.
Bref, autant j’adore l’été en Europe et je passe 10 mois par an à l’attendre, autant au Japon, tous les étés, je souhaite être en Europe en gros. Et c’est le consensus ici (peut-être pas l’Europe, ils ne connaissent pas, mais tout le reste).
Quant à vivre à Tokyo ou Osaka en été, j’ose même pas imaginer une seconde. Donc j’ai quand même un peu l’impression que Hiroshima est un lieu un peu privilégié en été ? Non ? Si ?
– Finir mes jours au Japon ou pas : C’est pas un « but » ni une « intention » mais c’est la chose la plus probable et la plus logique au jour d’aujourd’hui Je n’ai pas l’intention de rentrer vivre en France, probablement jamais. J’ai déjà tenté au retour des US, ça n’a juste pas vraiment marché et je suis reparti à la première occasion venue. Chacun à son parcours personnel, mais en gros, j’ai grandi dans ma petite ville du Sud-Ouest et même si quand j’étais petit j’ai pas mal voyagé en Europe, je ne m’imaginais pas vivre au-delà d’un rayon de 150 km (environ) autour de là où je suis né (peut-être parce que c’était le cas de toutes les personnes que je connaissais ou presque). Et partir aux US a eu pour effet – entre autres – d’étendre cette limite de 150km à toute la Terre en gros. C’est comme ça que j’ai atterri si « facilement » au Japon ensuite. Bref, revenir en France reviendrait à je sais pas… limiter de nouveau mon horizon, je sais pas trop comment l’expliquer (paradoxalement, et après avoir tenté Paris à mon retour des US, si je devais revenir vivre en France, je ne me vois pas vivre ailleurs que dans ma région natale).
Maintenant « ne pas rentrer vivre en France » n’est pas la même chose que « finir mes jours au Japon. » Et je dis souvent (un peu en l’air) que si je devais quitter le Japon un jour, ce serait certainement pour m’installer dans un quatrième pays. Mais de manière plus réaliste, aujourd’hui, j’ai deux gosses, une maison (pas de chien, mais qui sait, ça pourrait me tomber dessus un jour), les chances pointent assez grandement vers rester au Japon pour toujours.
En plus si on fait un peu de prospective sur l’avenir, les décennies de notre vieillesse vont pas être toutes roses, et si l’effondrement annoncé arrive, je pense que le Japon sera l’un des pays où il fera le moins mal-vivre. Je vois bien les US finir à la Walking Dead (les zombies en moins ?) et l’Europe à la Children of Men (la fertilité en plus ?), et le Japon devenir un pays de petits vieux (dont nous) qui continuent à s’entraider tant bien que mal et sans (trop?) se foutre sur la gueule. Donc ouais, le Japon (même s’il nous faudra peut-être déménager dans le Tohoku ou Hokkaido).
Judith Cotelle
novembre 17, 2018
Merci de partager tes perspectives !
On va vite passer sur la partie « été au Japon », évidemment il ne fallait pas trop prendre ça au sérieux. Je ne sais pas à quel moment tu as lu mon article, mais j’ai changé la tournure, et précisé que ce n’était pas pour lancer une polémique. Mais tu as raison sur un point, je pense qu’on n’est pas trop mal lotis à Hiroshima en cette période. Il fait beaucoup moins chaud et humide qu’à Tokyo ou Kyoto, et on a les rivières qui traversent la ville, ce qui procure le l’air frais. Ensuite, en effet, mon mode de vie me permet d’apprécier cette période : clim à la maison, clim au bureau (ce qui ne me dérange pas du tout quand elle est bien réglée) et un trajet de 15 min en vélo entre les 2 le long des rivières. Si je devais être compressée dans les transports et habillée en tailleur, je pense que j’apprécierais beaucoup moins. Ensuite, comme tu l’as noté, des activités qui permettent de profiter pleinement de l’été plutôt que de le subir.
Ensuite, j’aime bien comme tu décris ton sentiment ou les motifs qui te poussent à rester là. J’ai donné une sorte de ressenti à chaud, mais je n’ai pas encore poussé la réflexion très loin. C’est pas très clair dans ma tête. Mais comme toi, il y a de fortes chances que je reste ici. Parfois je rêve de pays méditerranéens. La seule chose qui me dérange un peu (et de plus en plus) avec le Japon, c’est sa laideur. Oui, c’est étonnant, mais je trouve qu’en dehors de spots touristiques magnifiques, et de lieux « instagrammables », tout est plutôt moche, même à la campagne. Mais en étant à Shikoku tu subis peut-être moins cette pollution visuelle. J’habite depuis 2 ans dans un quartier d’Hiroshima particulièrement laid et sans charme, donc ça a renforcé cette impression.
Après j’emploie le mot « rêve ». Ce n’est pas réaliste, et je pense comme toi que l’avenir que nous réserve le Japon est certainement plus favorable que celui de certaines autres régions du monde. Puis tout changer à 40 ans, réapprendre une langue, recréer un réseau professionnel et social ailleurs, à moins d’avoir une bonne raison de le faire…
David
novembre 17, 2018
Pour l’été aucun souci. 🙂
Pour la laideur, je vois exactement ce que tu veux dire, et nous sommes bien d’accord. Je pense vraiment que l’Europe est la plus belle région du monde (si une tierce personne lit ceci, nous parlons ici de villes et autres zones habitées) et je trouve les villes japonaises d’une mocheté assez terrible effectivement.
Les zones rurales de Shikoku sont assez épargnées, mais pas les villes. Mais c’est une des raisons pour lesquelles j’aime me réfugier sur les îles : avant l’art, avant de m’y faire des amis, c’est leur beauté qui m’a séduit.
Manon
décembre 24, 2018
Super intéressant cet article ! Et tellement d’accord avec cette envie de double vie, une au Japon et une en France, j’y pense souvent 🙂
Judith Cotelle
décembre 26, 2018
Merci !
D’ailleurs t’as prévu un autre voyage pour un de ces 4 ?
Béné no Fukuoka !
décembre 27, 2018
Félicitations pour tout tes nouveaux projets et le nouveau statut de résidence.
Judith Cotelle
décembre 27, 2018
Merci ! 🙂
discoveRin
mars 02, 2019
Hello ! Je tombe par hasard sur ton blog parce que je m’apprêtais à écrire un article sur Hiroshima et tu étais dans les top recherches. J’ai beaucoup apprécié suivre ton aventure avec le visa ! Félicitations pour l’avoir obtenu du coup, ça doit t’enlever une sacrée épine du pied.
Pour le N1, ça fait 5 ans que j’ai les bouquins à la maison et que je n’en ai pas ouvert un seul … Ca doit être hyper chaud à passer ! J’ai le N2 perso et je l’ai loupé une fois avant de l’avoir, à 12 pts près (un peu comme toi) !
Pour ce qui est de vivre au Japon, à la base c’était mon projet et après je me suis rendue compte de la difficulté de travailler ici ( un peu moins pour moi qui suis prof de français, et encore parce que les Japonais embauchent un peu n’importe qui tant qu’il est natif, ce qui limite le choix de jobs cools), et j’ai changé de direction. Disons que je préfère vivre en France et visiter le Japon pendant mes congés pour en profiter à fond plutôt que d’y vivre et de subir la pression du monde du travail et du rythme à la japonaise.
Après, je ne sais pas, j’ai toujours vécu à Tokyo et sa périphérie donc mon point de vue peut être biaisé complètement. J’ai tout de même envie de tenter mon PVT avant mes 30 ans (j’en ai 26, 27 cette année mais ça serait pas avant 2021 parce qu’entre nous le PVT l’année des JO, voilà voilà …). Mais le dilemme se pose car je laisserais encore mon copain derrière moi (son métier ne lui permettant pas une année sabbatique ou de bosser depuis le Japon car il est steward et pour bosser à JAL ou ANA il devrait parler couramment japonais), du coup c’est délicat et je ne comprends que totalement ton sentiment de vouloir avoir deux vies !
En tout cas tu fais de très belles photos, je mets ton blog dans mes favoris !
Désolée pour cet énorme pavé mais tu m’as inspirée x)
Bises !
Rin
Judith Cotelle
mars 02, 2019
Merci beaucoup pour ton commentaire !
Et oui, il y a parfois des choix difficiles à faire. J’étais célibataire (enfin dans une petite relation sans grand avenir) quand je suis partie en PVT donc je n’avais pas eu d’hésitation.
Pour l’environnement au travail, oui c’est souvent un gros problème mais les entreprises dans lesquelles tout se passe bien existent aussi heureusement ! J’ai un autre blog consacré au graphisme, et j’y ai interviewée une webdesigner belge qui travaille à Osaka et pour qui c’est le cas : https://judi-design.jp/fr/entretien-avec-laura-graphiste-a-osaka/
Anthony deslande
mai 04, 2019
Salut, je viens de découvrir ton blog, tes articles sont super intéressants, les photos belles tout ça tout ça
#lapommade
Je voudrais rebondir sur la phrase de ton article ou tu te demandes ce qu’aurait été ta vie en France . De mon observation, à partir d’un certain âge, tout le monde commence à fantasmer sur ce qui aurait put-être si ceci ou cela dans certaine conditions ( encore que toi, ça semble venir très tôt 🙂 ). Très souvent, c’est le fait de personnes qui sont restées au pays et qui aurait rêver de faire quelque-chose à l’étranger. Quelque-soit l’âge et la condition financière du reste. Un jours par exemple dans un blablacar, les conducteurs, un couple qui possédaient des appartements, qui faisaient de l’investissement et dont les enfants réussissaient bien leur études avaient un discours très, mais très mélancolique sur la vie. Sachant que j’avais étudié à Aix et comme on passaient devant l’université ou j’avais fait art-plastique, ils commencèrent à me demander des trucs du genre » Ha, et vous vous voyiez comment à l’époque plus tard ? Et si vous pouviez changer quelque chose blablabla « . Je me voyais au soir de ma vie, presque ! Bref, tu vois l’idée. Si tu étais restée en France, tu te serais demandé comment aurait été ta vie au Japon et ainsi de suite. Je pense que tu as fait le bon choix. Tu ne ressemblera pas à 50 ans à ces gens qui n’ont rien entrepris et disent » Ha, j’aimerai tant faire ceci ou cela « . Ton parcours est hors du commun et il m’inspire beaucoup.
#superpommade
40 ans en mars, infographiste 3d, je vais tenter l’aventure au Japon. Je quitte mon emploi fin juillet, vais rester un peu au chômage dans la famille histoire de me remettre à niveau côté technique. Je fantasme sur ce pays depuis l’âge de 15 ans, et j’y suis allé trois fois. Je suis au courant des différences et difficultés, mais justement je ne veux pas devenir ces gens de 50 ans qui parlent d’un air résigné de ce qu’ils auraient voulu faire.
Je vais donc essayer de me trouver une boîte au Japon. En emploi sponsorisé d’après ce que je comprend au grès de mes recherches. Je dis ça parce-que le plan génial que je caressais, à savoir devenir successfull free lance en France, puis partir au Japon avec un stock de clients et gagner sur tout les tableaux ne me semble plus trop réaliste. Je vais sur mes deux ans de japonais en travaillant beaucoup plus qu’un Français en classe mais bon, voila, ton blog détaillé sur la vie de freelance au Japon a été une fucking mine d’or sur tout les plans ( Merci pour le glossaire du graphiste au fait ).
Je voudrai finir sur la laideur des villes. C’est en parti à cause de ça que je prévois de partir. Les villes Françaises deviennent laides, pas à cause de leur formes mais à cause de leurs gens et de leurs manières. Toute vision est toujours subjective, mais par exemple à Toulouse, hypercentre, tu n’es plus jamais à 50 mètres ou deux minutes d’un sale truc. Je dis Toulouse parce que j’y habite, mais ça devient vrai partout, à moins de taper dans le petit bled ou tout le monde se connait.
Punks à chiens qui t’emmerdent, racailles qui zonent et embrouilllent, gens ( toute couleurs confondus ) malpolis, mecs qui pissent, qui ch**nt dans la rue, embrouilles de migrants, roms agressifs, etc etc.
Ajoute à ça la pression fiscale, administrative, la défiguration de nos villes par les attentats et les black-bloc lors des manifs : centre ville bunkerisé, palissade en bois sur toute les vitrines des banques depuis trois mois, plots en bétons anti attentats, patrouilles de l’armée dans les rues.
Sans rire, des fois ça fait penser à Detroit – Michigan.
Je ne suis pas de ceux qui idéalisent la vie dans d’autres pays, mais la, le corps social Français a un sérieux problème, et le visage humain de la France ne me plait plus. Ou alors je m’invente tout dans ma tête, un peu d’auto-critique… mais je suis assez sûr de mon coup 🙂
Bref, merci pour ton travail et la masse d’information que tu mets en ligne, c’est précieux !
A plus
Tony_
Judith Cotelle
mai 07, 2019
Merci pour ce long commentaire et je te souhaite bon courage et réussite dans tes projets surtout !
Francis
décembre 29, 2019
Bonjour , je me présente Francis Artisan dans le bâtiment 60 ans , après 2 fois 15 jours passé en vacances à Osaka (j’adore cette ville) et région autour , pour revenir sur la laideur des villes , c’est vrai qu’il y a des fils éclectique partout apparent (surement à a cause du risque sismique) , c’est assez bruyant partout , mais tellement de commodités , des boissons partout , des toilettes propre partout aussi ! on peut manger pour pas cher
à n’importe quelle heure , et surtout la gentillesse des japonais qui vous aide et vous aborde quand vous êtes perdu dans les transports , il y en a même un qui nous a accompagné sur le quai pour qu’on prennent le bon train pour Wakayama , les gens sont polis courtois, personne ne cherche
à vous passer devant quand vous faites la queue à une caisse ou autre , et au retour en France quelle différence , une société d’égoïste et individualiste « chacun pour soit » j’ai même vue un couple de retraité français dans un café de la station de métro Namba d’Osaka qui passais devant tout le monde ,
là on a honte d’être Français quand on assiste à ça !
je pense que si j’étais allé au japon à 20 ans j’aurais voulu y faire ma vie ! ce pays m’attire tellement , à peine de retour j’ai déjà envie d’y retourner !
Tu feras aussi ce constat quand tu rentreras en France , bonne chance pour cette vie au japon .
Francis
Judith Cotelle
décembre 29, 2019
Merci pour votre commentaire !
Ce n’est ni tout noir ni tout blanc d’un côté comme de l’autre mais en effet à chaque fois que je rentre en France, je m’aperçois qu’on vit tout de même une vie douce ici au Japon et pas mal de choses me choquent dans le comportement des gens en France.
Je souhaite encore de beaux voyage au Japon !
wasabi.steph
mai 29, 2021
Bonjour, j ai decouvert ton site grace a une amie qui m a donne le lien de ta page sur ta demande de visa permanent (J ai decide de commencer la procedure. Je vais au bureau des impots la semaine prochaine! Felicitations pour ton obtention! )Je n ai lu que quelques articles de ton blog (pour le moment) et je les trouve tres interssants notamment parce que comme toi je suis au Japon depuis plus de 10 ans (19!). Il y a beaucoup de choses que tu racontes qui resonnent aussi en moi. Rester au Japon…Revenir en France…c est un choix difficile. Je me pose souvent la question. J’ai encore de la famille en France, des amis (des vrais amis en plus!笑) pas d’attache familiale au Japon. J’aime la culture francaise (son humour sa litterature son histoire) et pourtant je suis encore au milieu des Alpes japonnaise et je crois que je vais y rester encore un moment! C’est difficile a expliquer. (un manque de courage y est pour quelque chose je crois?!) C’est un peu 不思議… En tous les cas bonne continuation a toi!
Judith Cotelle
mai 30, 2021
Enchantée Steph !
C’est marrant parce que je crois que lorsque j’ai écrit cet article, y a 3 ans, c’était la dernière fois que je me suis posée cette question et eu ce doute. Depuis, des tas de choses ont fait que je n’aurais vraiment plus envie de rentrer vivre en France, même si j’apprécie toujours d’y retourner de temps en temps (d’ailleurs ces dernières années je n’en ai pas eu beaucoup l’occasion T-T). Je me sens quand même super bien ici et bien entourée, et maintenant en ayant la chance de pouvoir travailler en freelance c’est vraiment le top !
Bonne continuation à toi aussi !