Comme le blog « Hiroshimarseille » que j’avais créé pour mon tout premier voyage au Japon en 2006 a plus ou moins crashé (impossible de passer aux pages suivantes) et que je n’ai plus les codes d’accès, j’ai décidé pour ses 10 ans, de le transférer ici. Je vais essayer de conserver la naïveté de l’époque mais ajouterai des petites remarques avec mon regard d’aujourd’hui. Si vous suivez ce blog et l’ancien (2007-2011), certains lieux et visages vous paraîtront sûrement familiers.
Après un long voyage Marseille – Paris – Tokyo – Hiroshima et encore 45 min de bus jusqu’au centre ville, pendant lesquelles je m’émerveille sur ces paysages inconnus tout en me demandant si je ne rêve pas, me voilà enfin arrivée. Je retrouve Phred, qui est déjà là depuis quelques semaines, et des visages familiers : Susu, Jun et Matada qui étaient sur Marseille 2 mois auparavant. Malgré la fatigue et la chaleur étouffante à laquelle je ne m’attendais pas, je suis au comble de l’excitation.
Pas le temps de traîner, on suit Susu vers le parc Hannover où il organise, avec les autres membres de Sleepy Eye, la soirée Summer of Love (une soirée qu’ils organisent annuellement depuis 1999). On emprunte la galerie commerçante souterraine Shareo et faisons une petite halte dans un sushi shop. Je goûte pour la 1ère fois du natto mais on m’a tellement prévenu que c’était le pire truc de la terre, qu’évidemment je trouve ça infâme.
A l’époque, Sleepy Eye était encore un crew de 5 dj’s / mc’s : Susu, Daiji, Naoki, Hide et Jun.
Je fais enfin la rencontre de toutes les personnes dont Phred m’a parlé depuis depuis des mois. Vous avez reconnu Jun ? le chef du teppanyaki Mikado ?
Summer of Love n’étant qu’un évènement non-officiel des commémorations de la bombe, on va quand même faire un tour dans le Parc de la Paix où sont réunies les foules. C’est beau et émouvant.
C’est là que je découvre que les Japonais peuvent s’endormir n’importe où n’importe quand et qu’on peut organiser une soirée en plein air sans autorisation, sans pour autant se prendre d’amende, ni se faire confisquer le matériel. C’était vraiment la soirée parfaite pour une entrée en matière dans cette ville où je passerais 3 semaines.
Oui, c’est bien Shin-chan de Koba !
Le lendemain midi, on rejoint Matada, Jun et Hide dans un okonomiyaki de la rue Jizo-dori : Mori. C’est mon tout 1er okonomiyaki, et je le mange « comme les vrais », directement sur la plaque avec une spatule en métal… et me crame sévèrement la bouche. Je découvre la joie des oshibori (petites serviettes en coton) qui sortent glaciales du congélateur, vraiment appréciables quand on se trouve autour d’un teppanyaki bouillant par 40° à l’ombre.
Les étagères du restau sont couvertes de manga mis à la disposition des clients pour patienter lorsqu’ils attendent leur tour, ou même pendant qu’ils mangent, comme le font Jun et Matada. Je trouve ça génial, presque trop japonais pour être vrai !
Ensuite on saute dans la voiture d’Hide qui nous emmène passer la journée à Miyajima. On m’a tellement parlé de cette île sacrée que je suis excitée comme une puce ! (si on m’avait dit que quelques années plus tard je serais embauchée pour bosser à la promo de cette île et en réaliserais le site officiel visit-miyajima-japan.com…)
Je me souviens encore de cette sensation de plénitude et d’apaisement malgré la chaleur étouffante, de l’odeur enivrante du cèdre, du calme loin des foules… Phred m’avait de toute façon très bien vendu le truc.
Je ne savais pas encore à l’époque que cet espèce de petit ewok s’appelait un tanuki, ni que cela s’inspirait d’un animal existant mais je bloque direct dessus.
J’ai un coup de cœur immédiat pour le temple Daisho-in. Ce mélange de mystique, de sacré et de choses complètement incongrues comme la statue d’Anpanman ou d’Ultraman…
J’ai encore du mal à réaliser que je suis vraiment là, au Japon. J’ai la tête qui tourne tellement il y a de choses à voir. Et ces petites papiers noués, qui me rappellent Lost in Translation… (J’avoue que ça faisait partie mes rares références en rapport au Japon, c’est dire le degré d’ignorance avec laquelle je me suis aventurée là-bas). C’est peut-être le moment de le rappeler, mais si j’ai fait ce voyage, c’est parce que Phred me l’a proposé et que les 2 potes marseillais qu’il avait emmené avec lui l’année précédente, étaient revenus en folie, ne parlant plus que d’Hiroshima et du Japon pendant des mois. Ne m’intéressant à la base pas du tout à ce pays, je n’avais que leur regard, leurs témoignages, leurs centaines de photos et de vidéos pour imaginer un peu à quoi ressemblait ce pays. Autant dire qu’à l’époque, m’y installer ne faisait absolument pas partie de mes projets.
Après une petite glace au matcha, on se dirige vers la plage. Moi qui suis super frileuse dans l’eau, je suis tellement contente de me baigner dans une eau bouillante, presque comme dans un bain !
Je découvre encore plein de choses étonnantes : que c’est la coutume de picoler sur la plage, et qu’on peut avoir dépassé 30 ans, être un mec, et se baigner avec une bouée, sans aucune honte. En dehors des États-Unis à 16 ans, c’est mon premier grand voyage, qui plus est, dans un pays où je n’avais même jamais songé aller un jour.
Direct, je trouve ça génial : le fait d’être à l’aise dans une petite pièce privée, d’appeler le serveur avec une sonnette, de commander plats après plats sans attendre, et de pouvoir manger des vrais sashimis super frais !
On poursuit notre soirée à Opium, un bar dont les Marseillais venus passer un séjour à Hiroshima m’ont aussi beaucoup parlé.
Et les néons partout, et les portes de taxi automatiques, et les conbini ouverts 24h/24 !
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