Slow Tourism à Tomo-no-Ura
Aujourd’hui, je vous présente LA destination parfaite pour voyager au ralenti, s’adonner à la paresse, déambuler sans but précis.
Il s’agit de Tomo-no-Ura, adorable petit village de pêcheurs situé sur la côte de la Mer Intérieure de Seto. La « mer Méditerranée du Japon ».
Si vous souhaitez en savoir plus sur ma vision du « slow tourism », je vous invite à consulter mon article consacré à Onomichi, petite ville voisine.
Un délice nostalgique
J’adore me sentir transportée dans le passé, et c’est exactement ce que Tomo-no-Ura nous offre. Même s’il s’agit d’un passé que l’on n’a pas connu.
À l’écart des grands centres urbains, de ces atmosphères épileptiques, de ces inconnus pressés à qui l’on oublie de sourire, on ressent un grand apaisement.
Pas de métro bondé, on se contentera de marcher tranquillement. Et on croisera ces mamies assises sur des cagettes en plastoc, occupées à écailler du poisson que les chats errants tentent de chaparder.
Plus loin, on sera salué gaiement par un groupe de vieillards en train de papoter devant leur maison tout en surveillant leur barbecue.
Un petit port carte postale
Enchevêtrement d’embarcations en tout genre, passerelles de bois aux planches irrégulières, vieilles cordes et filets. Vous aurez forcément envie de sortir votre appareil photo, ou votre iPhone pour poster ce charmant port sur Instagram. Au fond, on aperçoit les monts environnants et la végétation luxuriante. Difficile de faire plus pittoresque.
Les ruelles du centre historique
Là, on arrive dans le petit joyau de Tomo-no-Ura : ses vieilles ruelles pavées, ses maisons traditionnelles aux façades de bois, et ses toitures de l’ère Edo.
Mais ne vous limitez pas aux rues principales ! Allez flâner dans les quartiers adjacents ! Vous serez surpris par tant de petits trésors antiques ou rétro : statues jizo, lanternes de papier, petites allées cachées par des rideaux noren menant sur de somptueux jardins intérieurs, enseignes, bibelots et distributeurs de l’époque Showa, pots de fleurs et plantes en pagaille.
Vous en apprendrez plus sur le quotidien des Japonais que dans n’importe quel livre ou musée.
Et si vous parlez un peu japonais, n’hésitez pas à taper la causette avec les commerçants. Ils sont bavards et tellement sympathiques. Ils vous apprendront plein de choses sur leur village, sur l’artisanat local, vous raconteront des petites anecdotes. C’est comme ça que je suis repartie avec cette ravissante coupelle à saké.
Une pause expresso près du phare
Tout près de l’emblématique phare Jōyatō, face aux marches de pierre gangi, une maison de type nagaya, vieille de plus 150 ans, abrite un café avec une jolie vue sur le port. Je vous recommande de profiter de cette petite pause.
Mais si ça vous paraît trop « touristique » et « cliché », n’hésitez pas faire un tour dans les petites ruelles. Vous n’aurez que l’embarras du choix : petites boutiques, échoppes et restaurants, typiques, traditionnels ou plus modernes et internationaux.
Des temples et sanctuaires à tous les coins de rue
On croise des temples bouddhistes et sanctuaires Shinto littéralement à tous les coins de rue de Tomo-no-Ura ! Certains, comme le Fukuzen-ji, jouissent d’une plus grande renommée, mais je vous recommande d’explorer les autres. Selon la saison, leurs enceintes fleuries peuvent valoir le détour.
C’est comme ça d’ailleurs qu’en quête de jolis pétales de sakura au printemps, on s’est retrouvées avec ma mère invitées à partager le thé avec un moine dans le jardin d’un temple ! Il avait même un « spot à photo Instagram » pour ses invités !
De magnifiques panoramas depuis les hauteurs
Gardez un peu d’énergie pour grimper les 500 marches qui séparent le Temple Ioji du pavillon Taishiden. En effet, vous ne regretterez pas cette vue spectaculaire sur la baie, les îles environnantes et les toitures multicolores.
Vie culturelle de Tomo-no-Ura
C’est au musée de Tomo-no-Ura (le Tomonotsu Museum) que j’ai vu une des expos les plus délirantes ! Il s’agissait d’une expo sur le thème des « Yanki » : cette jeunesse débridée des campagnes japonaises un peu équivalente aux fans de tuning dans le nord de la France et presque disparue : bruyante, fan de motos trafiquées, de coupes en banane, de tenues exubérantes.
Je sais aussi que des fêtes animées par des DJ se tiennent dans les cours de certaines maisons ou nouveaux espaces culturels en été.
L’île Sensuijima
Enfin, si vous avez un peu temps, n’hésitez pas à monter sur le bateau menant à l’île Sensuijima qui se trouve juste en face de Tomo-no-Ura.
On ne peut passer qu’une journée inoubliable à Tomo-no-Ura. Et on comprend aisément pourquoi le village a pu servir d’inspiration à Hayao Miyazaki pour son film d’animation Ponyo sur la Falaise, ou bien encore de lieu de tournage pour Wolverine, et bien d’autres films encore !
Accès : En bus depuis la gare JR de Fukuyama (Sortie sud, quai n°5), direction Tomo-ko (environ 30 min, 560¥ l’aller)
Céci
mars 14, 2021
Merci pour cette visite 🙂
Tomo no ura est l’un de mes plus gros regrets de voyage au Japon, j’avais prévu d’y aller en 2017 mais, si tu te souviens, la mort prématurée de mon portable avait un peu chamboulé le planning. J’adore ce genre d’escales très pittoresques quand je voyage au Japon, pour ralentir le rythme entre deux visites plus touristiques. C’est vraiment super joli, j’irai un jour, tu a confirmé mon impression.
Judith Cotelle
mars 14, 2021
Merci pour ton commentaire. J’étais persuadée que tu y étais allée !
Moi hâte d’y retourner, j’ai pris ces photos début juin l’année dernière, en plein covid, et c’était nettement moins joyeux que d’habitude 🙁
Quasiment tout était fermé, et il n’y avait personne dans les rues.
John
mars 14, 2021
L’espresso sur le port. Magnifique !
Judith Cotelle
mars 14, 2021
Oui, c’est super agréable !
Alex de Nihonkara
mars 16, 2021
Tes photos sont vraiment belles. Le Japon hors des sentiers me manque beaucoup 🙂
Judith Cotelle
mars 16, 2021
Merci, ça me fait vraiment plaisir. Tu n’es plus au Japon ?