C’est fou, ça fait 8 ans que j’habite ici, et je n’avais encore jamais passé de nuit dans un vrai ryokan (auberge traditionnelle japonaise), ni manger de 懐石料理 kaiseki ryōri (cuisine gastronomique traditionnelle japonaise). Ben oui, l’occasion ne s’était jamais présentée. Ce n’était pourtant pas l’envie qui me manquait.
Pour remédier à ce problème d’importance majeure, on a décidé d’aller passer un week-end au onsen en novembre, lorsque le fond de l’air commence à sérieusement se rafraîchir et que la nature se pare de ses somptueuses couleurs rouge et or. On a choisi le week-end du 22-23, parce que le lundi était férié ( 勤労感謝の日 kinrō kansha no hi – fête du travail), ce qui nous permettait de partir ensemble 2 jours consécutifs, le Gracieux n’ayant que son dimanche habituellement.
La préparation du voyage
Bon, dès le début on s’y est pris comme des gros manches. Début octobre, on a commencé, avec toute la naïveté qui nous caractérise, à chercher un lieu à réserver sur internet et forcément.. c’était déjà complet partout.
Ben oui, banane, le mois de novembre c’est juste le début de la saison haute pour les ryokan-onsen, et un week-end de 3 jours, fallait pas s’attendre à ce qu’on soit les seuls à avoir eu cette idée géniale. (lose #1)
On ne s’est pas démonté pour autant et on s’est dit qu’une agence de voyage saurait probablement nous trouver quelque chose. Mais voilà, le seul plan qu’on nous a proposé était un ryokan « casual » dont les tarifs étonnamment bas ne nous inspiraient guère. On a réservé au cas où, mais heureusement, la nana de l’agence, voyant nos airs déconfits, nous a conseillé de traquer les annulations et nous a même indiqué les dates auxquelles celles-ci auraient lieu.
Et on a fini par dégoter une chambre à お宿一禅 O-yado Ichizen, pile-poil dans la région qu’on visait dès le départ : Yufuin, dans la Préfecture d’Oita, sur l’île de Kyushu. Yatta !! (win #1)
On n’a malheureusement pas pu obtenir de chambre 露天風呂付き rotenburo-tsuki (onsen en extérieur, sur la terrasse ou le jardin attenant) comme on l’aurait souhaité, mais on savait qu’on pourrait réserver le onsen familial juste pour nous. Oui, parce que c’est un peu con de partir à 2 et de ne pas pouvoir profiter du onsen ensemble (les onsen mixtes sont plutôt rares). En se renseignant un peu sur internet, on a aussi découvert que ce ryokan était particulièrement réputé pour la qualité de sa cuisine kaiseki (win #2). Et en plus, on a eu droit à un super plan JR pack : 40,000¥ et des poussières chacun, transport, repas et onsen inclus. (si vous faites le calcul, vous verrez qu’on en aurait normalement eu pour par loin du double).(win #3).
Début novembre, comme prévu, nos billets de train ont été livrés à domicile.
L’itinéraire et les horaires étaient plutôt bien foutus : départ vers 11h20 en shinkansen jusqu’à Hakata (quartier de la gare de Fukuoka), 2h de pause pour le déjeuner, puis départ de Hakata en train régional jusqu’à Yufuin, arrivée prévue vers 16h30.
Escale à Fukuoka, et tonkotsu ramen
Arrivés à Hakata, la Mecque des ramen, on est parti en quête du restaurant le mieux noté ou de celui qui nous inspirerait le plus, et on a jeté notre dévolu sur 一幸舎 Ikkōsha. Comme on devait s’y attendre, y avait une queue d’enfer devant.
Et malin comme on est, on s’est rendu compte au bout de 5min qu’on faisait la queue pour rien parce qu’il fallait d’abord aller faire la queue à un autre endroit pour acheter ses tickets nourriture et boisson au distributeur. (lose #2)
En attendant, on pouvait se divertir en regardant les cuistos s’activer, la bave aux lèvres.
Et après une vingtaine de minutes d’attente, on a enfin pu pénétrer dans le lieu du Saint Graal (qui puait très fort le cochon).
Nos tonkostu ramen (ramen dans un bouillon d’os de porc) tant attendues et nos bières pression sont finalement arrivées ! Travaillant dans le secteur de la restauration, le Gracieux a calculé approximativement le chiffre d’affaire de ce restaurant et est resté rêveur un instant.
Le trajet jusqu’à Yufuin en petit train
On a profité du temps qui nous restait pour aller acheter des haut-parleurs pour l’iPod et on a ensuite embarqué, le ventre toujours bien plein, dans le train Yufuin no mori (la forêt de Yufuin).
Un train entièrement décoré sur le thème de la forêt : le plafond, le tissu des sièges, les portes vitrées.. Ça secoue grave à l’intérieur, alors mieux vaut ne pas avoir le mal des transports, sinon vous risquez de passer un moment difficile.
Le train est équipé d’un wagon-bar, comme dans le TGV. On a voulu goûter la bière artisanale de Yufuin (en fait, y avait pas vraiment le choix) et comme toutes les bières artisanales que j’ai goûtées jusqu’à présent, j’ai trouvé ça dégueulasse et trop sucré. (lose #3)
Arrivée à Yufuin
Comme on nous l’avait dit, le lieu est très touristique. C’est rempli de Chinois et de Coréens et d’asiatiques du Sud-Est (il m’a semblé reconnaître quelques Thaïlandais).
On s’est arrêté dans une boutique d’alcool pour faire quelques provisions (bière et saké) et demander notre chemin. Comme le lieu semblait se trouver à une vingtaine de minutes et qu’on avait encore du temps devant nous, on a décidé de commencer à pied et d’attraper un taxi plus tard, au cas où le trajet nous semblerait trop long. Sauf qu’on n’a jamais réussi à trouver de taxi. Et oui, la campagne..
La nuit commençait à tomber, et là, le drame… la batterie de mon appareil photo se déloge et tombe, comme de par hasard.. dans un égout..
Je crois que mon cœur s’est arrêté de battre quelques secondes, j’ai eu envie de pleurer et de tout casser puis d’aller me pendre à un arbre. Ma première occasion d’aller dans un magnifique ryokan, de prendre de superbes photos pour écrire l’article du siècle de mon blog.. tout ça envolé en fumée en moins de 2 secondes… (BIG BIG lose #4). Mais le Gracieux était tellement mort de rire à côté de moi, et je ne me sentais tellement pas de me / nous gâcher le week-end juste pour ça, qu’on a repris la route en se disant que ce serait un avoir pour un truc super cool en échange plus tard.
Voilà, donc à partir de là, vous n’aurez plus droit qu’à des photos pourries d’iPhone…
La nuit s’est finalement totalement abattue sur nous et nous avons dû suivre un chemin escarpé au milieu de la forêt dans une obscurité quasi totale (un lampadaire tous les 50m), sans être trop sûr d’avoir pris la bonne direction. C’était carrément flippant : les seules choses que nous croisions étaient des résidences secondaires vides, des pierres tombales au milieu de nulle part et la vapeur qui s’échappait des bouches d’égouts, tel des feux follets (les vapeurs des eaux de onsen).
On a finalement trouvé notre ryokan. Hourra !
L’arrivée au ryokan
Quel bonheur d’arriver dans ce lieu magnifique et chaleureux, avec une envie incroyable de prendre un bain (il ne faisait finalement pas si froid et on a sué comme des porcs tout le long du trajet), une dalle monstre (oui, malgré les ramen de midi) et surtout, une grosse envie de se relaxer (un peu le but du voyage).
La chambre était immense (il me semble qu’on a compté une quinzaine de tatamis, oui c’est comme ça qu’on compte la taille des pièces au Japon) et décorée avec goût et sobriété.
L’okami (女将 – la gérante du ryokan) nous a guidé jusqu’à notre chambre puis nous a fait remplir de la paperasse, nous a récapitulé le déroulement du séjour, donné quelques explications et enfin demandé à quelle heure on souhaitait prendre notre petit déjeuner.
– 7h30 ou 8h30 ?
– (visages de panique) 8h30 c’est le plus tard ?!?
– oui, mais bon ça va, ne vous inquiétez pas, si vous réveillez à 8h40, vous passez un coup de fil pour dire que vous n’avez pas réussi à vous réveiller et que vous arrivez, et c’est tout ! pas de problème !
– …. ha bon… bon, ben ça va alors….
La chambre était aussi équipée de toilettes et d’une salle de bain auxquels on accède par ce couloir.
Amener ses propres boissons n’a posé aucun problème, on nous a même directement proposé de les mettre dans le frigo prévu à cet effet. Et quand tu sais qu’une simple bière pression coûte 800¥, je pense qu’on avait bien fait d’être prévoyants… (win #4)
Les yukata
L’okami-san nous a laissé et on a enfin pu se mettre à l’aise en 浴衣 yukata (kimono léger qui sert de pyjama au ryokan) et 羽織 haori (la veste qu’on porte par dessus).
Mais évidemment, y avait pas de taille S pour moi. Déjà que je me sens un peu déguisée en yukata, là j’avais l’air encore plus ridicule.. (lose #5)
Alors, vous pouvez aller au onsen cul nul sous votre yukata, aucun souci, ensuite par contre.. bref, on y reviendra plus tard..
Les piles
Tout fier d’avoir pensé à s’équiper en musique, on déballe notre haut-parleur flambant neuf. Et là..
« Ha merde.. j’ai oublié d’acheter des piles.. » (lose #6)
On appelle la réception pour savoir s’ils ne pourraient pas éventuellement nous en vendre – pas de souci. YEAH !
Sauf que, bien que toujours dans leur emballage d’origine, elles devaient au moins dater d’avant l’époque Showa et étaient complètement mortes. (lose #7).
On s’ést dit qu’ils avaient tellement été gentils de nous donner des piles, qu’on était gêné de les rappeler pour leur dire qu’elles ne marchaient pas. Mais comme on ne manque pas de ressources, on a échangé 2 des piles pourries avec celles de la télécommande de la télé et 2 autres avec celles de la télécommande du ventilo du onsen, ni vu ni connu. Bon ça va, calmez-vous, on n’a pas commis un gros crime non plus..
C’est qu’on tenait vraiment à écouter notre répertoire de musique traditionnelle au shamisen et au koto pour que l’expérience soit complète. Non, je déconne, on avait une super sélection de hip-hop, rock et reggae.
Le onsen
On avait réservé le onsen familial de 18h à 19h, juste avant le repas. (Je vous conseille de regarder les photos sur le site du ryokan, parce qu’avec un iPhone, au milieu des vapeurs, les miennes ne rendent vraiment pas grâce au lieu). Le bain est entouré de pierres et une partie est ouverte sur un petit jardin avec des lanternes. On a pensé à éteindre les grosses lampes du plafond seulement vers la fin, c’est dommage.
Quand j’ai vu la tête du Gracieux au moment où il a mis les pieds dans le bain (genre « sa mère la p… c’est bouillant ! »), je me suis dit « c’est cuit… » (clap, clap, clap, je suis fin prête pour postuler au département conception-rédaction des blagues chez Carambar). Les Japonais sont super résistants et j’en ai jamais vu un seul broncher en rentrant dans de l’eau où l’on pourrait sans souci faire bouillir un homard, alors là, j’étais sérieusement inquiète.
Et mes inquiétudes étaient justifiées. L’eau sort à 80° du tuyau ! Je n’ai fait que de petites trempettes très courtes, même après avoir tenté, sans résultats très convaincant, de balancer de l’eau froide depuis les douches.
Et c’est un quart d’heure avant la fin, qu’on s’est aperçu qu’il y a avait un énorme robinet d’eau froide donnant directement dans le bain.. On a enfin pu passer un petit moment agréable… (non, parce que pour moi jusque là c’était plus de la torture que de la relaxation…) (BIG lose #8)
Le diner
On a réservé le repas dans la chambre (il fallait ajouter 2000¥ de plus par personne) à l’heure la plus tardive : 19h.
Nous avions 2 personnes pour nous servir, une grand-mère super cool et un homme.
J’ai gardé mon teint homard pendant plus d’une heure, du coup c’était un peu loupé pour le diner romantique…
Comme je vous l’ai dit plus tôt, ça ne pause aucun problème d’aller jusqu’au onsen nu sous sa yukata, en revanche, je vous conseillerais de remettre ensuite vos sous-vêtements pour éviter ça (on se sent tellement à l’aise, à manger en pyj’ dans sa chambre, qu’on a tendance à se laisser un peu aller…) :
Au moment ou la mamie vient nous servir, regard du Gracieux pour m’avertir que mon décolleté est un peu olé olé « Ha, mais vous inquiétez pas ! Je suis juste une obachan, j’en ai vu d’autres ! hahaha »
Puis, juste après que le serveur soit passé « Ha…. je sais pas depuis quand, mais je viens de m’apercevoir que j’avais tout le matos à l’air ! »
Évidemment, le serveur n’a fait aucune réflexion…
Bon, mais passons au repas maintenant. J’appréhendais un peu pour être honnête. J’avais peur que ce soit comme la cuisine o-sechi que l’on mange pour les fêtes de début d’année : belle à l’œil mais infâme en bouche (je suis d’ailleurs soulagée, je connais déjà le menu du 正月 shōgatsu de cette année, et ce sera un sukiyaki !).
Et en fait c’était aussi bon que beau, une pure régalade du début à la fin !
J’avais pris une photo du menu pour me souvenir du nom des plats, et j’ai galéré pour le déchiffrer (d’habitude, je lis les menus de resto sans problème), tout est écrit en kanji (même les mots qui s’écrivent normalement en kana genre : crabe (kani : かに > 蟹), concombre (kyūri : きゅうり > 胡爪), noix (kurumi : クルミ > 胡桃)) etc.., avec des tournures un peu tarabiscotées et des termes propres à la cuisine kaiseki.
1 – 先付 sakidzuke (apéritif) (servi avec un verre d’alcool de kabosu, agrume japonais)
きのこと白くらげの日向和え ナスタチウム 岡鹿尾菜 クコの実
Champignons et méduse blanche hinata ae (« au soleil » : dans de la citrouille), capucine, hijiki (algue) de montagne, noix de goji.
2- 前菜 zensai (entrée)
紅葉カステラ 祇園棒百合根 蟹ゼリー寄せ 衣かつぎ 胡桃豆腐 砧巻き 合鴨バルサミコソース
Feuille d’érable en sponge cake (castella), bulbe de lys au kaki, gelée de crabe, taro bouilli avec sa peau, tofu de noix, kinuta maki, canard colvert à la sauce balsamique.
3- 御造里 o-tsukuri (plat de sashimi bien présenté)
大分県産天然アラ 菊葉 穗紫蘇 紅葉人参 妻一式
Sashimi de perche à bords en scie, feuille de chrysanthème, feuille de shiso, feuille d’érable en carotte
4- 御吸物 o-suimono (plat en bouillon)
土瓶蒸し 松茸 鱧 海老 新銀杏 三つ葉 鶏もも 酢橘
Dobinmushi (plat vapeur servi dans une théière) : champignons matsutake, congre hamo, crevettes, noix de ginkgo nouvelles, mitsuba (herbe japonaise à 3 feuilles), cuisse de poulet, sur lequel on presse un sudachi (agrume japonais).
On boit d’abord le bouillon puis on mange ce qu’il reste dans la théière. C’est un délice ! Un de mes plats préférés d’automne !
5- 蓋物 futamono (plats couverts en terre cuite)
紫芋饅頭 倉掛隠元 紅葉麸 菊花餡
manjū de patate douce violette : haricots de Kurakake, feuille d’érable de gluten, farce de viande.
6- 焼物 yakimono (plat grillé)
鰤杉板焼き 菊蕪 新丸十 紫漬け卸し 茗荷
Sériole grillée, navet en fleur de chrysanthème, patate douce, daikon rapé de couleur violette, myōga.
7- 合肴 aizakana (plat vapeur servi entre le plat grillé et le plat frit)
豊後牛と秋のキノコ焼 柚子ポ 酢
Bungogyū (bœuf noir de la préfecture d’Oita) et champignons d’automne servis avec de la sauce ponzu au yuzu (agrume japonais).
La viande était ultra fine et roulée, fondante à mourir !
8- 揚物 agemono (plat frit)
胡麻豆腐包み揚げ 金針菜 零佘子串 公孫樹真丈 花素麺
Rouleau de tofu au sésame, hémérocalle fauve (le truc vert), brochettes de petites pommes de terre mukago, pâte de poisson en forme de feuille de ginkgo, nouilles somen en forme de fleur.
9- 御食事 o-shokuji (le riz)
栗御飯
riz aux châtaignes
10- 留椀 tomewan (soupe servie à la fin d’un repas kaiseki)
海老芋真丈の赤出汁
soupe de miso rouge aux boulettes de taro et pâte de poisson
11- 香物 kōnomono (pickles)
奈良漬け 胡爪一夜漬け
légumes macérés dans la lie de saké, concombre macéré une nuit dans le sel.
Et 12- デザート (dessert)
薩摩芋の御汁粉 マロンケーキ ホイップヨーグルト
Soupe de haricot rouge à la patate douce, gâteau de marron au yaourt battu.
(Mes traductions ne sont certainement pas fameuses, alors si vous avez de meilleures suggestions, je suis toute ouïe)
Voilà, 12 plats, mais comme ils ne sont pas trop copieux, j’ai réussi à tout finir. Le Gracieux chouinait qu’il avait encore envie de ramen après tout ça… je sais pas comment il fait, ils doivent être plusieurs à l’intérieur..
L’installation des futons
Le monsieur qui avait vu les parties de l’autre monsieur sans rien dire est ensuite venu nous déplié nos lits..
Pendant ce temps on s’est installé sur la petite terrasse avec le saké qui nous restait.
Puis on a dormi comme des loirs.
2ème journée
On s’est réveillé à l’aube pour le petit dej’ au son bucolique des oiseaux et en découvrant la magnifique cour intérieure du ryokan.
Mais aussi en chantant à tue-tête « asa kara yasushi ! », ce vieux sketch de Ma-chan du duo Downtown.
Puis direction la salle à manger au rez-de-chaussée pour le petit dej’.
Le Gracieux n’avait même pas encore avalé quoi que ce soit qu’il s’était déjà assuré qu’on pouvait avoir du rab’ de riz… des fois qu’il meure d’une carence en riz…
Puis on a finalement quitté les lieux, couverts de compliments par l’okami-san qui nous trouvait trop stylés et a décidé de nous prendre en photo sous toutes les coutures à l’entrée du ryokan (sûrement le genre de chose qu’ils disent à tous les clients).
Puis on a fait un petit tour dans le village avant d’aller prendre un café en terrasse et déguster des soba à 泉そば Izumi Soba.
Et pour finir en beauté, comme après tout ça il nous restait encore presque 2 heures à tuer (et qu’il n’y a rien à part des enfilades de boutiques attrape-touristes et des musées débiles), on a décidé de se caler dans un izakaya. La patronne nous a dit être surprise par notre commande (shishamo, mozuku, imo rokku) mais je pensais que c’était surtout par rapport à moi.
Et en fait non, pas seulement. Quand le Gracieux est allé régler l’addition, il s’est fait complimenter sur son Japonais (oui avec sa tête de Thaïlandais, ce genre de chose arrive). Moi, j’ai eu droit à des compliments sur ma prononciation du Français dans un petit resto français où nous avions été avec ses parents.. le monde à l’envers…
Notre petit repas terminé, on se dirige vers la gare pour remonter dans le train Yufuin no Mori quand soudain le Gracieux s’aperçoit que le départ n’était pas à 14:36 mais 14:16… (BIG lose #9). (« et vous vous êtes pas engueulés ? » nous a demandé une fille hier soir, non.. on était mort de rire).
On essaie de demander à un taxi s’il peut nous déposer vite fait dans la gare la plus proche pour rattraper le train, mais il nous répond négativement sans même nous regarder. (lose #10).
On se précipite vers la gare routière où on nous annonce d’abord que tout est complet.. (lose #11). Mais finalement, c’est bon, on chope un car qui nous permettra d’arriver à l’heure pour notre shinkansen à Hakata. (petite win). Sauf que le car arrive avec 30 minutes de retard et que le chauffeur n’en a rien a battre. On nous confirme aussi à la gare que la compagnie de bus n’ayant rien à voir avec la compagnie JR, nos billets de shinkansen ne peuvent être remboursés. (lose #11) Finalement le JR pack a à 40,000¥ nous est revenu à.. j’ose pas compter..
Mais bon, malgré toutes ces petites défaites, on a vraiment passé un week-end de rêve, alors si vous visitez le Japon, ne faites vraiment pas l’impasse sur une nuit au ryokan malgré les prix élevés.
Si vous êtes tatoués et que vous n’avez pas trouvé de onsen avec rotenburo dans la chambre ou kashikiri furo et que vous avez peur de vous faire jeter comme un mal-propre (apparemment c’est vraiment loin d’être le cas partout), vous pouvez toujours jeter un coup d’œil à ce site qui vous indique à quel degré un ryokan est relaxe avec les tatouages : tattoo-spot.jp (c’est en Japonais mais ça me semble assez intuitif.
Senbei "Tricatel" Norimaki
décembre 06, 2015
Usss.
J’ai pas fini de lire et chais ivre, mais attention : le nastrachium n’est pas du « cresson de fontaine », mais de la capucine. Oui, celle des jardins. C’est bon, et ça ressemble au cresson en plus mentholé, comme tu l’auras remarqué.
Quand à la « purée de blé », il s’agit juste de gluten pur.
Joli voyage, en tout cas.
Senbei, élevé dans une grange.
Judith Cotelle
décembre 08, 2015
Merci pour les précisions, j’en ai un peu chier pour traduire ce menu, je me doutais que les termes seraient mal choisis..
Sinon oui, c’était un voyage bien agréable (en réalité on n’a pas compté les bons points et les mauvais points, j’ai juste serré complet pour le coup de la batterie….)
Julie
octobre 21, 2016
Je me suis gaussée comme une loutre à la lecture de tes mésaventures et j’ai eu l’eau à la bouche en voyant la farandole de plats que vous vous êtes enfilés.
En effet, ça a vraiment l’air d’être quelque chose à faire malgré le prix (j’ai encore mes deux reins et il parait qu’on peut très bien vivre avec un seul). D’ailleurs Miss Frenchy Japan avait fait un article elle aussi et avait eu le droit à son petit onsen personnel sur sa terrasse (la crâneuse).
J’ai juste une question. Quand tu dis privatiser le onsen, ça veut dire que pendant 1h la marmite bouillante ne fait cuire que toi et que le reste du séjour tu n’y a pas accès ?
Judith Cotelle
octobre 22, 2016
Haha merci, tant mieux si nos gros épisodes de lose arrivent à faire rire ! Et franchement, pour une vraie immersion dans les petits délices japonais, je pense que ça vaut le coup de mettre le prix.
Et oui, sinon nous aussi on avait cherché un lieu avec bain privé sur la terrasse mais on s’y était pris beaucoup trop tard (c’est très prisé).
Sinon oui, pour ta dernière question c’est bien le cas. Enfin, tu as toujours accès au bain collectif à toute heure, mais en fait quand tu passes une nuit dans un ryokan tu n’as pas non plus cinquante mille moments libres pour y aller : en général tu fais des balades dans le village jusqu’en fin d’après-m, tu vas profiter du onsen, tu manges, tu dors et puis le lendemain matin tu dois quitter le lieu, donc rien de très dérangeant.