Le 3ème jour Kiyo nous rejoint pour nous emmener à Karugahama, une petite plage située à 40 min en train. Mais avant d’embraquer, on s’arrête manger des soba à la gare.
Je découvre que cette histoire de bouée, ça déconne pas et que les Japonais, peuple vivant pourtant sur une île, ne savent vraiment pas nager.
Et que les Japonaises ne sont pas trop ami-ami avec le soleil…
Je constate aussi, sur le trajet retour, que les Japonais qui dorment dans le train ce n’est pas un mythe, c’est peut-être à ce moment-là que je le découvre en fait. Respect total au mec qui fait l’exploit de dormir totalement pendu à la poignée. Vous noterez sans doute aussi qu’il n’y avait pas encore d’iPhone à cette époque (donc en gros les gens se faisaient chier).
Après avoir bien halluciné sur ce ciel pré-apocalyptique, nous retournons au studio pour faire un petit apéro avec le vin blanc et le champagne que j’ai ramenés de France. J’en profite pour offrir à Kiyo des petits canards en plastic que j’ai apporté en guise d’omiyage sans me douter que ce serait un tel succès… Je peux entendre pour la première fois le mot « kawaii » répété jusqu’à l’overdose.
Après ça, Phred et Kiyo ayant des plans de leur côté, je décide de suivre Susu pour aller boire quelques verres en ville.
Ma première péripétie au Japon : la veille, Phred et moi étant chacun sorti de notre côté, je m’aperçois au moment de rentrer au studio (où nous logeons tous les deux) que je n’ai pas les clés, que Phred n’est pas rentré et qu’il est injoignable. Susu me propose donc de dormir chez lui, à Kaita, avec Miwa, mais le matin au réveil, je me retrouve seule avec elle qui ne parle pas un mot d’anglais (et moi pas plus de 10 en japonais à l’époque) et Phred toujours injoignable… mais je trouve ça super fun en fait ! Genre « ouai ! c’est l’aventure ! ».
Miwa me propose d’aller déjeuner en ville. Je monte dans sa voiture et rêvasse sur les morceaux de musique japonaise qui passent à la radio, tout en regardant le paysage défilé derrière les vitres.
Elle m’emmène au café New York New York où nous rejoint son amie Pon, qui ne parle pas non plus anglais. À l’époque, je trouve leurs keitai hallucinants, aussi bien au niveau du design que des fonctionnalités. On s’en sert d’ailleurs comme traducteur pour communiquer.
Je retrouve finalement Phred un peu plus tard, et il m’emmène faire un tour dans le centre ville que je n’ai pas encore tellement eu le temps d’explorer. Je m’extasie sur tout : sur le design des packs de lessive, sur ces poupées en pièces détachées aussi étranges que glauques , et sur ces « lolita » que j’appelle à l’époque « les poupées de cire ».
Après avoir chacun checké nos MySpace (ben ouai, rigolez pas, on est en 2006), on va rendre visite à Susu, Naoki et Matada dans leurs bureaux situés Avenue de la Paix (si, si, Heiwa-dori), où ils préparent un nouveau projet.
On finit la fin d’après-m avec une petite bière à New York New York. Si vous avez bien suivi, c’est la 3ème fois que j’y vais en 3 jours. Je commence à soupçonner cet endroit, situé sur Namiki-dori, d’être le lieu de rendez-vous par défaut à Hiroshima.
Et là… SANZOKU !! mon 2ème pétage de plombs après Miyajima !
Le soir, Hide nous emmène, Phred, Kiyo et moi, à Sanzoku. La montagne des pirates. Un lieu tellement magique…
Au Japon, je développe vite une obsession pour les lanternes de papier… Des lampions, des Japonaises mignonnes, des carpes, on se croirait presque au Japon pour de vrai… incroyable.
Sanzoku est un complexe de petits restaurants en plein air, au milieu d’une forêt située au sommet d’une montagne. Et comme « Sanzoku » (山賊) signifie Pirate de montagne (apparemment en fait « brigand » ou « bandit » mais j’ai toujours cru que ça voulait dire « pirate de montagne » alors laissez-moi rêver), on mange comme des pirates, sur des pics de bambou. www.irori-sanzoku.co.jp
On retourne ensuite en ville (à une demi heure de route, parce qu’en fait ça se trouve à Iwakuni, dans la préfecture de Yamaguchi) pour aller boire un verre à Kaiko’s, le bar de surfeur d’Eiji, situé sur Jizo-dori, où Susu bosse certains soirs. (Le bar a fermé il y a quelques années)
Le lendemain, on repart encore faire un peu de shopping avec Phred, mais surtout des courses au supermaché, pour se faire à manger à la maison. Je découvre Muji, que je ne connaissais pas encore à l’époque, mais surtout LE SUPERMARCHÉ À LA JAPONAISE ! (c’est presque ce qui m’excite le plus quand je voyage à l’étranger). Bon, ce n’était peut-être pas représentatif du supermarché de base puisqu’en fait on était au sous-sol d’un department store un peu luxueux, mais j’ai été épatée par le calme, l’emballage soigneux de chaque article, et la folie du rayon poisson.
Le soir, nous rejoignons le reste de la troupe dans un izaka : « Nawanai », qui signifie « qui n’a pas de nom ». Cet izakaya sans enseigne se trouve derrière le trou d’un mur au fond du couloir du sous-sol d’un immeuble. J’ai trouvé ça complètement ouf.
On a l’air sérieux comme ça sur les photos, mais on a passé la soirée à s’apprendre des phrases cochonnes en français et en japonais et à se filmer.
Nous partons ensuite rejoindre une autre équipe, dans un autre izakaya. J’adhère direct au concept de « hashigo » (passer de bar en bar ou de restau en restau). J’apprécie le côté relax et festif des soirées restau au Japon, moins formel que chez nous (je dis pas qu’on peut pas s’amuser au restau en France non plus, hein). Et le fait qu’on puisse s’y retrouver en grand nombre, à toute heure, qu’on puisse picorer et goûter plein de choses plutôt que de choisir une assiette unique et manger les plats dans un ordre précis.
On passe boire un avant dernier verre à Opium, et un dernier à Koba.
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