Je m’aperçois que je ne vous ai pas donné de nouvelles au sujet de mon activité de graphiste freelance au Japon depuis Juin 2019 !
Je fais régulièrement des bilans sur le blog de mon site professionnel, mais vous ne le suivez peut-être pas, alors je vais vous raconter comment cette aventure se poursuit sur celui-ci.
Est-ce que je m’en sors financièrement ?
C’est certainement la première question qu’on se pose à propos de quelqu’un qui quitte un emploi salarié pour se mettre à son compte.
Et la réponse est oui.
Hormis une petite frayeur et un calme plat au début de la pandémie en 2020, mon chiffre d’affaires est en constante augmentation. Mes impôts et mes cotisations (retraite et santé) aussi du coup 🙁
Mais mieux vaut ça que l’inverse, et on peut toujours trouver des moyens d’optimiser (iDeCo, NISA, furusato nōzei, etc), mais je ne vais pas rentrer dans les détails ici.
Est-ce que je m’épanouie dans mon travail ?
Ma clientèle
Elle a énormément évolué depuis le démarrage de mon activité en 2019.
En effet, j’ai commencé avec 2 entreprises locales, des clients réguliers hérités de mon ancienne entreprise.
Puis j’ai signé un contrat mensuel avec une agence de com’ d’Hiroshima, avec laquelle je travaille toujours actuellement.
Après ça, j’ai eu quelques demandes venant surtout d’entreprises ou d’auto-entrepreneurs étrangers établis au Japon.
En 2020, ce sont des connaissances (via les réseaux sociaux) qui ont principalement fait appel à mes services, alors que mes 2 premiers clients, durement touchés par les effets du covid, ne donnaient plus grand signe de vie.
Puis en juillet de la même année, j’ai signé mon premier contrat avec une agence de Los Angeles. Un projet dont je ne peux parler (signature d’un NDA) et peu intéressant, mais assez volumineux.
Depuis, ma clientèle s’est énormément internationalisée : France, Irlande, USA. Et ce sont des entreprises avec lesquelles je n’ai aucun lien à la base, qui me contactent via les formulaires de mon site. J’en conclue que mon SEO n’est sans doute pas trop mauvais ^^
Mais surtout, je n’en reviens pas que des entreprises soient prêtes à faire appel à une graphiste située à l’autre bout du monde, qui ne parle pas parfaitement leur langue, et ce, malgré le décalage horaire ! C’est flatteur.
En revanche, pas de nouveaux clients japonais même si je reçois de temps en temps quelques demandes, qui n’aboutissent pas. Ou qui m’effraient ! J’avais été contactée par une boîte de packaging de renommée, mais les conditions de travail me semblaient difficiles, et je n’ai pas répondu, trop occupée à ce moment-là.
Mais je ne vois ça ni comme un échec ni comme un problème. Je travaille sur des projets typiquement japonais avec l’agence de com’ d’Hiroshima dont je parlais plus tôt et j’ai quelques idées en tête pour travailler avec des clients locaux et utiliser des compétences que je ne peux employer avec des clients à distance. Mais chaque chose en son temps.
Les projets sur lesquels je travaille
Si la première année ma principale préoccupation était de pouvoir vivre de mon activité, j’ai vite revu mes ambitions à la hausse.
J’avais envie de travailler sur des projets qui me plaisent et dans lesquels ma créativité peut s’exprimer pleinement. Parce que sinon je risquais de rapidement m’ennuyer et de ne pas me sentir épanouie.
Et petit à petit, on y arrive !
Je travaille principalement sur de l’identité visuelle / branding et du packaging. Exactement ce que je visais ! Et un petit peu de design éditorial aussi.
Parmi les projets en cours : packaging de protéines végétales (Japon), packaging / branding pour des produits à base de CBD (Irlande / USA), et packaging / branding pour des confiseries vegan importées du Japon (USA).
Une grande part des projets sur lesquels je travaille reste liée au thème du Japon.
Enfin, j’ai l’occasion de faire un peu plus de photo. Je ne me sentirais pas à l’aise pour proposer de moi-même des prestations photos pour le moment, mais l’agence d’Hiroshima avec laquelle je travaille fait appel à moi de temps en temps.
Ainsi j’ai eu l’occasion de shooter dans un marché de vente de poisson professionnel, dans des brasseries de saké, chez un cultivateur de bonsaï, et plus récemment dans un concours de cuisine.
Est-ce que je travaille dans de bonnes conditions ?
Mon espace de travail
Lorsque j’ai commencé en 2019, mon bureau (installé dans la pièce washitsu de notre appartement) consistait en une simple table noire et une chaise de bureau moche et inconfortable. Et l’imprimante était posée à même le sol, sur les tatamis.
Comme vous pouvez le voir, j’ai transformé depuis cette pièce en un lieu douillet et plus fonctionnel. J’y ai aussi ajouté une touche de déco personnelle. Et ça compte, vu le temps qu’on y passe !
Le matériel
Même chose, j’ai commencé avec des bouts de ficelle et du scotch, et me suis équipée petit à petit : tablette graphique à écran, MacBook pro, matériel photo (objectifs, éclairage, fonts, trépieds, etc), ouvrages, papeterie, matériel à dessin, nuanciers, logiciels, etc. J’utilise cependant toujours le bon vieil iMac que j’avais récupéré de mon ancienne entreprise.
Ce que je fais pour progresser
Je travaille mon positionnement
En effet, je me suis inscrite à un programme d’accompagnement au « positionnement fertile » en début d’année. Car si j’étais satisfaite de mes revenus, ils demeuraient irréguliers. Et je sentais que je n’étais pas encore là où je souhaitais être en tant que graphiste.
Ça prend du temps, c’est difficile et ça demande du travail et de l’introspection (et ce n’est pas gratuit évidemment), mais je ne regrette vraiment pas ! Je devrais terminer mi-octobre, et j’ai déjà appris tellement de choses !
J’améliore sans cesse mon portfolio
Si je dépense autant en matériel photo, c’est surtout pour mon portfolio. Parce que ça ne suffit pas d’avoir de belles choses à montrer, encore faut-il bien les présenter.
Ça change tout et ça donne un côté beaucoup plus professionnel.
Je compte d’ailleurs reprendre en photo d’anciens travaux maintenant que je me suis un peu améliorée, mais également réécrire les textes.
Il faudra ensuite les faire traduire à nouveau (T-T), mais j’hésite à investir dans le Japonais…
Je prévois la création de la v2 de mon site
J’ai construit mon site portfolio actuel en 2018 et je me suis aperçue depuis qu’il était mal pensé, que le contenu était mal organisé et que les textes étaient mal rédigés. Mais il était plus judicieux d’attendre la fin de mon programme de positionnement pour que tout coule un peu plus de source.
J’ai également acheté la formation en ligne de Tom Hirst (sous formes de vidéos) pour apprendre à optimiser son site en tant que freelance.
Là aussi, je réfléchis à une solution de localisation sérieuse, mais ça risque d’être un énorme investissement…
Je continue de me former
Je me forme, mais non pas sur l’utilisation des logiciels, car c’est certainement le moins important passé un certain stade. En effet, on peut facilement trouver un tuto en ligne en cas de besoin.
Non, ce que j’entends par me former, c’est faire de la veille créative quotidienne et lire un maximum sur mon domaine de prédilection : le branding.
J’essaie aussi de suivre un maximum de comptes spécialisés sur Twitter.
Les accomplissements et les échecs
Publications
Je ne pense pas que ça m’ait rapporté directement de clients, mais c’est gratifiant de voir ses travaux publiés et ça donne aussi un peu plus de crédibilité.
2e échec au JLPTN1
Ma 2e tentative au JLPTN1 a été un ratage complet ! En même temps ça ne m’empêche ni de travailler ni de vivre au Japon (déjà ⅓ de ma vie !). Comme quoi !
Un bilan positif
Je ne regrette vraiment pas de m’être lancée dans l’aventure freelance ! C’est vraiment le mode de vie qui me convient le mieux, tant sur le plan professionnel que personnel.
Cependant, je n’ai encore jamais pris de véritables vacances depuis le début. Je me suis contentée des vacances nationales japonaises et de quelques week-ends prolongés. Ça m’a permis de voyager un peu (Japon, Bangkok, Tokyo, région du mont Daisen, etc).
Mais j’aimerais bien prendre un break plus long et compte rentrer en France cette année après avoir reçu ma 2ème dose de vaccin et obtenu mon pass sanitaire pour les Français de l’étranger !
Pour terminer, je vous conseille ce nouveau blog qui présente des Français et francophones installés au Japon : Paroles de « gaikokujin ». Armelle m’y avais consacré un article :
« Le destin inattendu de Jud, graphiste freelance à Hiroshima ».
Anne
février 01, 2022
Bonjour,
j’ai découvert ton blog en cherchant des informations sur la vie de graphiste au Japon !
Merci beaucoup de partager ton expérience avec nous c’est vraiment très agréable et enrichissant à découvrir.
Belle continuation
Judith Cotelle
février 01, 2022
Merci ! ça me fait plaisir si ça peut être utile !