On termine donc cette (première) série d’articles sur la randonnée au Japon avec le Mont Daisen ! Une montagne mythique et sacrée, située dans la préfecture de Tottori.
C’est sûrement en partie dû au fait qu’on la prévoyait de longue date, mais pour nous, cette randonnée, c’était un peu l’apogée, le but final !
Non seulement on s’y était préparé physiquement avec les trois randonnées précédentes (Sandankyo / Shirakiyama / Misen), mais on s’était aussi chacun beaucoup renseigné*. Et on avait réalisé pas mal d’achats juste pour l’occasion (chaussures, bâtons, vêtements).
Rappelons aussi que le Mont Daisen fait partie des 100 plus belles montagnes du Japon, ce qui ajoute, même si on prétend s’en foutre, un petit aspect solennel à l’aventure.
À propos, j’avais déjà consacré un article à cette région que j’avais visitée l’an dernier, mais sans avoir l’occasion de gravir le mont (à ma plus grande frustration).
(* C’est comme ça que je suis tombée sur l’excellent article d’une autre Française ayant tenté l’ascension de ce mont.)
Niveau : C’est une longue marche et ça grimpe bien, mieux vaut partir un peu préparé
Dénivelé : Alternance de chemins moyennement pentus, très pentus et plus plats.
Longueur du circuit : environ 7,5 km.
Temps : entre 4h30 et 6h
Sentiers : chemins de terre, marches en pierre, en bois, pierres, pontons en bois
Équipement à prévoir : bonnes chaussures ou chaussures de marches, bâtons fortement conseillés, vêtements très chauds pour le sommet.
Altitude : 1709m
Restauration : au pied du mont et au sommet
Toilettes : au pied du mont et au sommet
Faune : oiseaux
Accès : Voiture principalement (la plupart des bus ne circulant plus en période de COVID, difficile de trouver les infos, mais je mettrais à jour plus tard).
Le début de la montée du Mont Daisen, dans la forêt
Alors, la veille de la randonnée, on a racheté plein de vêtements chauds (leggings, t-shirts manches longues qui sèchent vite et gardent la chaleur, bonnets, gants, écharpes), et on n’a vraiment pas regretté !!
Il faisait encore très chaud en plaine à l’époque (mi-octobre). C’est-à-dire qu’on pouvait encore se balader en t-shirts manches courtes la journée. On avait donc complètement sous-estimé les températures déjà très basses au sommet. Heureusement, on trouve un magasin d’équipement et vêtements de montagne dans le village, au pied des sentiers de randonnée.
Vers 9h, les parents du Gracieux (qui ont déjà fait l’ascension plusieurs fois dans le passé) nous ont déposés en voiture au pied du parcours. Et bien que japonais, ils nous ont serré bien fort dans leurs bras, larme dissimulée au coin de l’œil, comme si on partait escalader un glacier sur l’Everest et que les chances qu’on revienne vivant étaient infimes. C’était à la fois drôle et touchant (*´ー`), mais ça m’a quand même mis un doute. Genre « attends, dans quoi on s’embarque là ? ».
La promenade démarre dans de jolis bois avec des arbres aux troncs gigantesques. On parcourt des sentiers et escaliers de bois extrêmement bien entretenus. C’est là qu’on sent la différence avec les chemins de randonnée moins fréquentés et moins touristiques, ce qui n’est vraiment pas désagréable !
On commence à réaliser qu’on a pris de la hauteur en observant le paysage à travers les arbres.
L’approche du sommet
La vue commence à véritablement se dégager. On réalise tout ce que l’on a déjà gravi et l’altitude à laquelle on se trouve. (Des pancartes l’indiquent tout le long du chemin).
On découvre aussi des paysages peu communs.
Sur notre droite, on peut admirer la mer : la péninsule de Yumigahama et la baie de Miho. Et sur notre gauche les flancs aiguisés et le sommet de la montagne. Un spectacle plutôt rare !
La végétation, elle aussi, ne ressemble déjà plus à ce qu’on a l’habitude de voir au Japon. Les buissons de kyaraboku (キャラボク/きゃらぼく/伽羅木) recouvrent désormais les bords de chemin.
On doit se trouver entre les bornes 5 et 7 (5合目〜7合目). J’avais expliqué un peu plus à quoi correspondaient ces bornes dans cet l’article.
C’est le passage réputé un peu difficile du parcours. La côte est raide et derrière soi, on voit le précipice. Pour le Gracieux qui a parfois un peu le vertige, cet endroit était assez éprouvant. Mais on aperçoit déjà le ciel, signe qu’on est presque au bout de nos peines.
Le sommet du Mont Daisen
Bon, alors à partir de là, on se croirait vraiment sur une autre planète.
On se trouve au-dessus des nuages, la végétation est tellement rare et protégée qu’on marche sur des pontons de bois pour ne pas l’abîmer et le climat n’a plus rien à voir.
Alors, vous serez peut-être surpris que je n’ai pas de photo du sommet, mais en fait c’était la partie la plus décevante de la promenade. C’était bondé de monde (bien qu’on soit toujours en pleine période de COVID), c’était moche (grosses structures et toilettes en pré-fabriqué). Et puis on se pelait le cul de toute façon, malgré nos vêtements chauds et les 2h de marche !
Le Gracieux avait voulu acheter un réchaud avant de partir mais ses parents l’en avaient dissuadé (« bah, vous en aurez pas besoin !’). Je vous jure qu’on a bien regretté une fois arrivés au sommet ! On a vu tous les gens autour de nous en train de se faire des Cup Ramen ou carrément de se faire griller des saucisses, et nous on avait juste nos mauvaises viennoiseries froides ヽ(;´Д`)ノ. Et on a remarqué qu’après qu’ils vendaient des cup ramens dans une petite guérite près des toilettes (#´Д`#).
La descente par l’autre chemin, le plus gros kiff visuel
À partir de là, on a eu droit au véritable climat de montagne : un coup grand soleil, 3 minutes plus tard dans la brume et les nuages. Et c’est rigolo, on a appelé les parents du Gracieux qui se baladaient en bas à ce moment-là. Eux avaient le beau temps mais ils ne voyaient pas le sommet du Daisen tellement il était couvert de nuages : « et comment ça fait là où vous êtes ? ».
Là en fait le Gracieux se réjouissait des nuages parce qu’on voyait moins la pente à pic sur notre gauche. Il espérait que ce serait pareil sur le passage le plus flippant du parcours…
La fin de la promenade
Bon, et ben pour être honnête, autant j’ai trouvé la montée agréable, autant j’ai souffert dans la descente. C’était peut-être un coup de fatigue, un manque de nutriments ? Une mauvaise utilisation du bâton en descente ?
Aux 2/3 de la descente, une fois que j’ai pris de la gelée énergétique et bu un peu de boisson sportive ça a commencé à aller mieux. Mais avant ça j’avais les genoux et la plante du pied gauche ruinés, et, comment dire ? j’en chiais, et j’avais juste hâte que ce soit fini quoi…. Je me suis vraiment demandé quels genres de Chocapics bouffaient les 3 couples avec bébé, et celui qui portait leurs 2 gosses de 8/10 ans sur leur dos dans la montée (@_@;) …
Et c’est pas tout ! Alors qu’on était presque arrivé, on a pris le mauvais chemin et on a fait un détour d’au moins 3/4 d’heure ヽ(;´Д`)ノ. On est donc rentré par le chemin des pèlerins (行者 gyoja → moi : « les gyoza ? »….Pwahahaha). Celui qui atterrit sur un super temple que t’as plus du tout la force de visiter quand tu redescends du Daisen…
Je crois que c’est avec cet arbre que le Gracieux a fait un gros hug pour récupérer un peu de son « power »…
Les bonnes glaces au lait des vaches de Daisen
Une fois de retour sur la terre ferme, le Gracieux a foncé au magasin d’équipement de montagne pour acheter le réchaud, genre « on se fera pas avoir deux fois !! ».
Puis on a fait un petit arrêt à la ferme « milk no sato » pour déguster une glace qui vous envoie au paradis ヽ(=´▽`=)ノ
Les dîners à la pension Dandan
Alors, cette pension, j’en avais déjà parlé la dernière fois aussi, mais…juste pour ces repas de fou ça vaut le coup d’y revenir.
J’ai aussi pu expérimenter le bain en plein air cette fois-ci… (*´ー`)
Et le 2e soir, on est parti en famille admirer le ciel étoilé, loin des lumières de la ville.
(avant de se coucher à 21h30, épuisés…). ← certainement la toute première fois dans ma vie d’adulte, 21h30…
Les petits déjeuners
Quand un tel petit déj’ m’attend, j’ai subitement beaucoup moins de mal à me lever…
Le couple qui tient ce lieu depuis 30 ans (et que le mari a construit de ses mains) est adorable.
Suivez leur compte Instagram, c’est l’épouse (artiste et cuisinière) qui s’en occupe et c’est super mimi.
Petite promenade à cheval
Et le dernier matin, on a décidé de monter à cheval pour la première fois ! On a été au Daisen Riding Center.
Bon c’était 20 min pas très loin de l’enclos, avec le moniteur qui marche à côté, et au pas du début à la fin, mais ça nous a plu quand même !
Voilà, un week-end génial à la campagne !
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Sunalee
novembre 22, 2020
ça donne vraiment envie ! en même temps, cette randonnée est sans doute trop rude pour moi, mais les autres dont tu parles m’inspirent également. Plus largement, je prends des notes pour un futur voyage – j’ai déjà été trois fois au Japon, et j’ai fait le circuit classique la première fois. Une fois le circuit classique fait, le web ne propose plus vraiment d’autres circuits type et donc, je devrai imaginer moi-même de nouvelles choses. Déjà le troisième voyage était un peu différent, le quatrième le sera certainement, et justement, je me concentrerai peut-être sur la région d’Hiroshima.
Judith Cotelle
novembre 22, 2020
Merci ! C’est vrai que le mont Daisen, c’est un peu long, alors si on est pas trop habitué à marcher ça peut être assez fatiguant. Mais sans Sandankyo par exemple c’est vraiment accessible à tous et les paysages sont magnifiques !
Pim Uusu
janvier 26, 2023
Ha ha ha
Quand je lis la partie un peu raide ou l3 vertige de Mr, ça me rapelle tellement Yufudake où tu finis façon Lara Croft à monter une verticale à mains nues avec une seule chaîne comme aide.
Sinon comme d’hab, l’article donne envie d’y aller !
Merci pour le partage !
Judith Cotelle
janvier 27, 2023
Merci pour ton commentaire !
Ah oui, non là c’est quand même pas à ce point, c’est juste un chemin ultra étroit avec une pente très abrupte sur le côté, donc surtout flippant mais pas difficile.
Judith Cotelle
janvier 27, 2023
Haha en fait j’ai répondu en pensant que c’était un commentaire sous mon article à propos du lac Mashu !