Hello ! Je lance aujourd’hui une nouvelle série d’articles consacrés à la randonnée au Japon, et on va commencer avec Sandankyo (三段峡). Une pure pépite de la préfecture d’Hiroshima, dont je vous avais déjà parlé dans un autre article.
Lorsqu’on prépare un voyage au Japon, on pense souvent aux grandes villes, aux temples et aux sanctuaires. Mais la marche ou le trekking sont aussi d’excellents moyens d’explorer l’archipel, loin des foules et des clichés. En effet, le Japon regorge de chemins de randonnées aux paysages d’une beauté exceptionnelle. Arpenter les sentiers de forêts primaires ou de montagnes à l’aura quasi mystique, vous laissera sans aucun doute des souvenirs impérissables et plus intimes du pays.
J’en parlerai plus longuement dans un prochain article, mais j’ai de plus en plus envie de promouvoir le « slow tourisme ». Et rien de tel que la randonnée pour mettre en pratique cette nouvelle façon de voyager. Je vous présenterai donc dans un premier temps quatre lieux situés à Hiroshima ou dans la région Chugoku.
Niveau : facile
Dénivelé : Peu
Longueur du circuit : 12,5 km pour le circuit E
Temps : environ 5h
Sentiers : terre et marches en pierre
Équipement à prévoir : des baskets suffiront
Restauration : oui
Toilettes : oui
Accès : voiture ou train JR (départ à 8:18 du bus center d’Hiroshima et retour à 15:00, 2880¥ l’aller-retour)
Les gorges de Sandankyo
Pour une randonnée facile et agréable, tout en profitant de paysages splendides, Sandankyo est vraiment le lieu idéal. En effet, il ne nécessite ni matériel spécifique ni grande préparation, et est accessible par bus.
Situées à seulement 80 minutes d’Hiroshima, ces gorges font partie des 6 plus belles du pays, et figurent sur la liste des 36 lieux spéciaux de beauté pittoresque du Japon (日本の特別名勝). Eau cristalline, cascades, forêt luxuriante, falaises abruptes, petits sentiers bordés de mousse et de fougères, c’est un véritable paradis pour les amoureux de la nature.
On peut s’y rendre au printemps ou en été, pour profiter de la fraîcheur et du feuillage émeraude. Mais c’est en automne, à la saison des momiji, lorsque la forêt revêt sa parure rouge, que le lieu attire le plus de monde.
Notre randonnée fin septembre
Comme on avait prévu de grimper le mont Daisen à la mi-octobre, on a décidé de se remettre doucement en forme et d’essayer nos chaussures de marche toutes neuves.
En plus, bien que né à Hiroshima, le « Gracieux » n’y était jamais allé, alors raison de plus.
On a choisi le parcours long (E), mais on n’a pas pu faire de boucle à cause d’un éboulement sur une partie du chemin (entre Kurobuchi et Mizunashiguchi), ce qui nous a obligé à reprendre la voiture.
N’hésitez pas à consulter cette carte en français pour suivre mes explications.
La première partie : de l’entrée principale à Kurobuchi
Durée : 50 min / 2,7 km
Après avoir passé le parking (400¥) et suivi l’allée bordée de restaurants et boutiques de souvenirs, vous allez traverser un pont rouge. C’est là que démarre le circuit. Le pont longe le petit étang de Nagabuchi (長淵), dans lequel on peut se baigner en été ou faire du kayak.
Ce petit sentier de forêt suit le lit de la rivière jusqu’à Kurobuchi. Vous tomberez rapidement sur la cascade Shimaidaki, puis sur les rapides de Tatsu no Kuchi, où le courant devient plus violent.
Peu après la cascade rouge Akadaki (赤滝), située à droite, prenez le temps d’admirer le bassin turquoise et paisible de Meotobuchi. Les gigantesques rochers d’Ishidoi offrent ensuite une vue magnifique sur les montagnes embrumées au loin.
Pause déjeuner à Kurobuchi
Kurobuchi (黒淵) est l’un des sites les plus pittoresques et emblématiques de Sandankyo. On peut traverser en barque les eaux couleur jade de ce bassin profond de 6m, pour 500¥. Vous pouvez aussi emprunter un pont situé plus loin, mais ce serait dommage de vous priver de ce joli spot photo ! (Il n’est pas nécessaire de prendre un aller-retour cependant).
Sur la rive opposée se trouve Kurobuchi-so (黒淵荘), un petit restaurant avec pièces en tatami ou terrasse extérieure. On y sert entre autres de délicieuses udon ou des nagashi-somen (les fameuses nouilles toboggan !). Mais je vous recommande aussi vivement le poisson de rivière grillé sur les cendres : le yamame (山女 / やまめ). Les prix sont corrects : 700¥ pour chacun de ces plats.
Le Gracieux aimant beaucoup taper la causette, il s’est rapidement fait copain avec l’un des jeunes serveurs. On était curieux de savoir comment il se rendait sur son lieu de travail tous les jours et on a failli tombé de nos chaises quand on a appris qu’il venait à pied, par le même chemin que les randonneurs ! 1h le matin, 1h le soir !
Le segment suivant étant fermé pour rénovation à ce moment-là, on a dû reprendre le chemin en sens inverse jusqu’à la voiture. On en a profité pour prendre un petit café avant de rouler jusqu’au parking payant (500¥) de Mizunashi (près de Mizunashiguchi 水梨口). Le trajet prend une petite demi-heure. On peut habituellement le faire en bus (pour 700¥) mais il ne circulait plus en raison du coronavirus.
De Mizunashiguchi (水梨口) à la cascade Nidandaki (二段滝) en passant par Sarutobi (猿飛)
Durée : 30 min / 1,5 km
Cette partie du circuit est très relaxante : on ne croise quasiment personne et on s’enfonce plus profondément dans la forêt.
Au bout du chemin, on atteint le lieu nommé Sarutobi (le saut de singe). Il s’agit d’un passage très étroit (2m de large) entouré de falaises de 20m, qu’on ne peut franchir qu’en barque (le saruwatari, 500¥) pour admirer la cascade Nidandaki. Autrefois, les singes sautaient d’une paroi à l’autre, d’où le nom.
Pour profiter de ce lieu au maximum, prévoyez des chaussures étanches pour pouvoir descendre de la barque et marcher sur les cailloux un peu immergés.
J’ai complètement raté mes photos de cette cascade. Il faudra donc vous y rendre pour la voir !
De Sarutobi à la cascade Sandandaki (三段滝)
Distance : un peu moins de 2km / 30 à 40 min (un peu plus de dénivelé)
De Sarutobi, on repart à nouveau en sens inverse mais inutile de retourner jusqu’au point de départ. Un petit chemin sur la gauche, permet de rejoindre la cascade de Sandandaki.
On s’éloigne un peu plus de la rivière et on s’aperçoit que son bruit est en fait assez assourdissant. Là, à l’écart de tout, en plein cœur de la forêt, on se sent complètement apaisé, et on ressent les bienfaits de la nature. Sur notre chemin, on a trouvé plein champignons, croisé des limaces et quelques petits serpents.
Le sentier qui redescend vers le lit de la rivière offre de jolies vues sur les monts voisins couverts de brumes.
Enfin, on atteint la triple cascade Sandandaki.
Je sais pas vous, mais moi, ces paysages me replongent immédiatement en enfance, avec ces contes pleins de fées et de lutins !
Retour au parking Mizunashi et bilan
Distance : 1,5 km / 30 min
On a vraiment adoré cette journée dans les bois, à respirer l’air pur et frais ! C’est ce qui nous a donné envie d’explorer plus profondément la région tout en faisant un peu d’exercice les week-ends suivants.
Pour finir la journée en beauté, vous pouvez faire un halte au onsen qui se trouve à l’entrée principale (le Sandankyo Hotel), ou plus loin sur la route si vous êtes en voiture. On n’avait malheureusement pas prévu d’affaires de rechange.
Et soyez attentif, sur le chemin du retour ! Vous croiserez peut-être la communauté rasta-hippie qui vit dans l’un des villages de la région d’Akiota. Ils faisaient un barbecue sur le bord de la route quand y est passé ! Je les avais brièvement présentés dans cet article.
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