Si vous avez loupé le début : c’est ici !
Bon, je vous préviens tout de suite, pour cette partie je n’ai quasiment que des photos d’iPhone, pas terribles en plus… ben ouai, la flemme de sortir l’appareil photo, de l’abîmer sur la plage.. Je l’ai même égaré pendant 2 jours…
Mais reprenons le récit là où je l’avais laissé la dernière fois !
14 & 15 août / Camp entre potes à Hamada
On le fait tous les ans, mais pour une raison qui m’échappe, cette année, ça s’est décidé seulement 2 jours avant.
On est donc partie avec mes deux copines en voiture, le dimanche matin vers 9h. Ça prend environ 2h pour aller jusqu’à Hamada, mais on a aussi fait une pause repas sur l’aire d’autoroute et quelques courses (articles de plage, etc). J’adore la route qui mène à Hamada, et j’adore les aires d’autoroute japonaises ! Plein de bonnes choses à manger, des stands de souvenirs (cuisine locale etc..). J’adore aussi monter dans la voiture super confortable de M. qui nous passe toujours de la super musique.
On est arrivé les premières au camping Iwami Seaside Park, vers 13h, puis le reste de la troupe a commencé à débarquer. Comme on s’y était pris au dernier moment cette année, pas de grande cabane de luxe, pas de clim, ni d’accès direct à la plage (contrairement à l’année dernière)… et on ne pouvait pas non plus se garer à proximité de notre campement. Il a donc fallu tout transporter sur de longues distances malgré la chaleur écrasante.
On était nombreux : 9 à rester pour la nuit et 7 qui sont venus seulement pour la journée. Certains ont passé leur journée autour du barbecue, mais avec mes deux acolytes, on s’est installé toute l’après-m sur la plage, avec des bières fraîches, 2 grands parasols et une petite enceinte pour écouter les sélections musicales soul 70’s & funk de M., qui est aussi dj certains soirs. Je vous laisse notre sélection « summer » en fin d’article.
Comme il commençait à se faire faim, on est retourné du côté du campement en fin d’après-midi.
On a quand même refait un petit tour à la plage presque tous ensemble lorsque le soleil se couchait.
Puis les festivités nocturnes ont pu enfin commencé. Chacun a cuisiné son petit plat. On a posé des spirales d’encens à moustique (蚊取り線香 katorisenkō) un peu partout. On a écouté du vieux rock japonais, des trucs de ce genre : Boowy « Marionette ». On a discuté. Très fort…
Il se trouve que cette année il y a avait un nombre d’étrangers hallucinant (des Russes), et au réveil, une voisine a demandé à une copine au coin vaisselle : « Et vous, ils vous ont pas dérangé les étrangers, avec ce boucan qu’ils ont fait toute la nuit ? ». Lamentable.. Les plus bruyants, c’était malheureusement nous je pense. Et on parlait en japonais.
On a aussi fait des feux d’artifice sur la plage, comme la tradition l’exige.
Le lendemain, on a eu le temps de faire une dernière baignade et de ranger avant que la pluie ne s’abatte sur nous. On a ensuite pris la route, et fait une petite halte au onsen Kakure no Sato Yukari (かくれの里ゆかり). On était tellement bien dans le petit bain en plein air (rotenburo)… Surtout après une nuit sans n’avoir quasiment dormi. L’accès est autorisé aux personnes tatouées dans ce onsen.
Après ça, on s’est arrêté pour manger un morceau dans un Musashi (une chaîne de restaurant d’Hiroshima, dont les omusubi sont délicieux). J’en ai déjà parlé plusieurs fois. C’est la fierté des habitants, alors ne faites pas l’impasse dessus si vous venez visiter Hiroshima !
Le soir, j’enchaînais directement sur une nomikai avec mon patron, sa femme, et des clients avec qui l’on travaille régulièrement. Mon boss nous a à cette occasion appris qu’il avait fait passer un entretien à un jeune Américain qui cherchait du travail pour dans un an. Réaction d’un de nos clients (celui avec qui j’étais parti à Singapour): « Hé hé ! Ça sera ton kōhai (後輩 junior), tu pourras lui faire : Oh, toi l’autre là-bas, va donc m’acheter des clops ! » C’était du second degré, je vous rassure…
Bref, le mardi, quand je suis retournée travailler, je sentais que j’aurais vraiment eu besoin de vacances pour me remettre de mes vacances !
21 août / barbecue et piscine gonflable sur ma terrasse
Ça fait 8 ans que j’habite dans le même appart, 8 ans qu’on en parle, à moitié en rigolant ou plus sérieusement, et on l’a finalement fait ! On a acheté un piscine gonflable !
Ouai, comme ça, un dimanche où le Gracieux était en congé. On a décidé de faire un barbecue et une pool party privée sur ma terrasse, le soir, avec un couple d’amis de son grand frère. On est allé faire un tour au Don Quijote (qui se trouve dans ma rue, bien pratique) et on est allé acheté tout ce dont on avait besoin pour « une fête réussie » (← à lire avec une voix d’animateur de stand d’auto-tamponneuse).
Évidemment, les potes en question ne nous ont pas pris au sérieux pour l’histoire de la piscine, et sont venus sans leurs maillots de bain. Mais après quelques verres, et cette chaleur toujours aussi étouffante, ils ont envoyé valdinguer leurs fringues et se sont baigné en caleçon et en short. On a une fois de plus pété les couilles à tous les voisins avec les feux d’artifice et inondé le quartier en vidant la piscine, mais bon… on s’est bien amusé ! (nous, en tous cas, …)
Du 26 au 31 août / Gros n’importe quoi avec Anaïs et Pedro
Si vous ne connaissez pas ces 2 gogols marseillais, allez vite faire un tour sur leur blog : www.anaisetpedro.com. Ils sont revenus à Hiroshima pour le 3ème été consécutif (j’avais écrit un petit article l’an dernier). Et comme à chaque fois, on a fait n’importe quoi.
Des tas de bars, de restaus, des sex-shops, des karaokés, des purikura (les cabines de photos japonaises), des game centers… bref, plein de choses que je ne fais pas habituellement, mais qui, quand tu les fais avec des gens aussi enthousiastes, te permettent de voir à nouveau le Japon avec des paillettes dans les yeux. (Béné de Fukuoka a écrit un article à ce sujet récemment, vous comprendrez de quoi je parle. J’avais commencé à en écrire un moi aussi cette année en février, mais il est toujours à l’état de brouillon… Je me suis égarée sur plein de sujets, et n’ai pas réussi à synthétiser).
Oui, ici au sex shop, on peut acheter des fioles senteur pipi, caca et règles… (Vite ! Imaginez une délicate fleur de cerisier virevoltant au gré de la brise du printemps, une douce Japonaise en kimono, assise en seiza sur des tatamis, en train de déguster un thé vert matcha sur un air de shamisen et oubliez ce que je viens de dire !). Sinon, Anaïs et Pedro sont de vrais pros du purikura, du coup je leur ai laissé les manettes.
Matsuri / Beer garden de Takanobashi
Takanobashi, c’est un petit quartier populaire excentré, et chaque année, fin août, ils organisent une sorte de matsuri. En réalité, ça consiste surtout en un beer garden installé dans la galerie commerçante. C’est sympa : plein de stands de bouffe, des gamins qui courent partout, une scène de karaoké avec des juges et des gens qui chantent trop mal… bref, ça ressemble un peu à une fête de camping, sauf que c’est pas dans un camping.
Soirée dans le quartier d’Osuga
Osuga (大須賀) ou Eki-nishi (駅西) comme on l’appelle aussi, je vous en avais déjà parlé ici. C’est mon quartier préféré à Hiroshima. Et en 2 ans, il a énormément changé. Il faut donc absolument que j’y consacre un nouvel article.
Ceux qui jugent à la va-vite en gardant leurs réflexes franco-français diront sûrement de ce quartier qu’il est devenu « bobo », ou « hipster », qu’il s’est « gentrifié ». Personnellement, je ne vois pas du tout la chose comme ça. Certes, maintenant, le quartier est plein de nouveaux bars et restaus à la déco léchée, plus chics que les vieilles échoppes rétro de l’ère Showa, qui s’y trouvent toujours par ailleurs. Mais l’atmosphère du lieu me semble avoir été conservée. Et contrairement à un quartier qui se serait « boboïsé » comme on l’entend en France, les prix n’ont pas augmenté, les gens ne sont pas devenus hautains. Ça reste super humain. Les gens qui ont ouvert des commerces là le font surtout parce qu’ils sont amoureux du quartier.
Les résidents et propriétaires de commerces vieillissant, le quartier était menacé de démolition et on risquait d’y construire de grandes tours de verre et centres commerciaux comme dans toute la zone de la gare d’Hiroshima. Grâce à ces nouveaux résidents « arty » et passionnés, Osuga connaît une seconde vie, à mon avis totalement connectée avec son passé.
On a commencé la soirée dans un bar qui a ouvert il y a peu : le bar Fresh. Le proprio est super sympa et on s’est rendu compte qu’on avait des amis en commun. Ses murs sont recouverts de vinyles de Hip Hop et de Jazz, que l’on peut demander à écouter si on en a envie. Le bar se situe dans la rue la plus étroite et la plus sombre d’Osuga.
Dans ce quartier, la plupart des lieux sont non-fumeur, et quand j’ai demandé pourquoi, le proprio du bar Fresh m’a répondu que c’était pour l’odeur (ce sont de vieilles bâtisses très exiguës faites de bois), mais pas seulement pour cette raison. « C’est cool quand les gens sortent fumer dehors, ils peuvent discuter avec les clients ou les patrons des autres bars et restaus dans la rue ». Et en effet, à chaque fois que je suis sorti, j’ai pu papoter avec le patron du restau d’en face qui m’offrait des verres d’umeshu soda. Le cuistot d’un autre restau situé dans la même ruelle s’est aussi joint à nous ensuite.
On sent qu’il y a une véritable vie de quartier à Osuga, même si les propriétaires des nouveaux commerces n’habitent de nos jours plus que rarement à l’étage, comme c’était souvent le cas autrefois.
Ensuite, on est allé manger un morceau chez la mémé du restaurant Kazu (和 – スタミナ料理 stamina ryōri : de la cuisine pour reprendre des forces). Elle est adorable, mais c’est une sacré expérience de goûter à sa cuisine (j’en parlais plus en détail dans cet article). C’est d’ailleurs là que j’ai oublié mon appareil photo et quand le Gracieux est allé le chercher pour moi, elle ne l’a pas laissé partir avant d’avoir terminé ses louanges à mon propos.
Avant de retourner dans le centre ville, on a pris un dernier verre dans un restaurant d’Okinawa : Setouminchu (瀬戸海人), puis on est monté dans un taxi.
Fin de soirée au Round One : bowling déguisés en quille et karaoké
Et là, on est allé réaliser le rêve d’Anaïs et Pedro : faire une partie de bowling déguisés en quille !
Bon, soyons honnêtes, on n’a fait que la fin de la dernière partie dans cet accoutrement ridicule. C’est quasiment impossible de bouger avec. On se sent tout empoté. Ben oui, forcément, ces déguisements ne sont pas prévus pour jouer mais seulement pour se prendre en photo.
Après ça, on est monté au batting center (jeu de simulation de base-ball). Je suis une vraie quiche à cette activité. Pas réussi à toucher une seule balle !
Puis on est redescendu au rez-de-chausser pour se déchirer les cordes vocales pendant des heures au karaoké. Je n’avais plus de voix pendant 4 jours après cette soirée de gros débiles.
Voilà, c’est terminé pour la série d’été 2016. Nous retournerons aux programmes habituels dans les prochains articles : petits reportages, interviews, présentation de lieux, réflexions, etc. Le rythme de parution d’articles risque de ralentir pour une période puisque je dois préparer mon déménagement, et qu’avec toutes les merdes que j’ai accumulé en 8 ans dans le même appartement, je risque d’être bien occupée !
Pour finir, la petite playlist « Hiroshima Summer 2016 ». Je sais que vous ne serez pas nombreux à l’écouter, mais si tu lis cet article et aimes ce genre de musique, fais un petit signe en commentaire !
les adresses :
Bar Fresh : 10-7 Osuga-cho, Minami-ku, Hiroshima
YENOOL
septembre 09, 2016
Merci pour cet article (enfin double) qui m’a définitivement conquis : je n’ai lu aucun guide ou texte sur cette ville, et je ne connais Hiroshima que par tes écrits et de la manière dont tu la vois, et ce côté de la ville m’attire énormément! Prochain voyage, je passerai quelques jours dans ta ville, assurément.
Judith Cotelle
septembre 09, 2016
Merci pour ton commentaire ! heureuse que ça t’ai donné envie de venir et j’espère que ça te plaira !
Fakher
septembre 12, 2016
Décidément ! HIroshima est un must ! Guigui sensei me l’avait pas mal teasé mais là je suis surpris ! Ca me donne envie d’y aller le plus tôt possible ! Je ferais tout pour passer à hiroshima si je vais au Japon !
Judith Cotelle
septembre 12, 2016
Ah un ami de Guigui ! 🙂
Merci pour ton commentaire ! bien contente que ça puisse donner envie de venir faire un tour dans la région !
Vince
octobre 03, 2016
Excellent choix sur la Playlist Été 2016. On dirait presque une BO d’un film de Tarantino.
J’adore. Je ne suis pas très au fait ou trouver ce type de son a Hiroshima, donc si tu as des tuyaux (Huggy!!), merci de partager.
Bravo également pour la qualité de ton blog. Très agréable a lire, et très informatif. Merci!
Judith Cotelle
octobre 03, 2016
Merci beaucoup pour ton commentaire !
Ravie que la playslist t’ait plûe 🙂
Oui, y a pas mal de gens qui jouent ce genre de musique à Hiroshima : souvent à Ondo Shokudo, à Centre Point ou à Edge, dont l’un des managers Naohiko Maeda joue ce style. Il y a aussi les soirées Free Soul Hiroshima qui ont lieu régulièrement.
Weifail
décembre 13, 2016
Faute d’avoir l’opportunité professionnelle pour aller au Japon, tu nous fais rêver avec ton quotidien dans la région d’Hiroshima.
En plus c’est subtilement écrit, saupoudré d’humour.
Ciao et merci de partager ces moments avec nous :).
Judith Cotelle
décembre 13, 2016
Merci beaucoup pour ton commentaire, ça fait plaisir 🙂