Randonnée dans les gorges de Sandankyo

Wow ! 8 ans que je n’étais pas retournée à Sandankyo !

Ces splendides gorges émeraude bordées de forêts d’érables sont pourtant l’un des plus jolis spots de la région d’Hiroshima pour profiter des couleurs vibrantes de l’automne japonais. C’est aussi le lieu idéal pour faire une belle randonnée tout en laissant son regard se perdre dans le flot des nombreuses cascades qui se succèdent sous ce joli ciel bleu vif.

Un bus express vous emmène sur les lieux en 1h20 (départ à 8:18 du bus center et retour à 15:00, 2880¥ l’aller-retour), mais si vous avez beaucoup du temps à perdre, des bus locaux circulent aussi très fréquemment. Et si vous êtes dans le coin à l’heure où je publie cet article, sachez qu’il n’est pas encore trop tard cette année ! Quand j’y suis allée mi-novembre, ça ne rougissait encore que timidement.

Sandankyo (三段峡) signifie « ravin à 3 étages » et celui-ci fait partie des 5 plus beaux du Japon. Pour une journée revigorante loin de tout en plein milieu de la nature, c’est tout simplement parfait.

Un choix de 5 parcours vous permet de moduler en fonction du temps et de l’énergie dont vous disposez, mais dans tous les cas, nul besoin d’être un randonneur expérimenté. Ça se fait vraiment à l’aise. [Cliquez ici pour voir la carte]. Comme la 1ère fois, je suis montée jusqu’à Deaibashi (6km), où une navette permet de revenir au point de départ pour 700¥. J’aurais bien aimé pousser jusqu’à Sandandaki (la cascade à 3 étages) située seulement 1,5 km plus haut, mais ma maman était déjà un peu fatiguée. Ce sera donc pour la prochaine fois !

Les feuilles d’érable couleur émeraude

De jolis contrastes entre clair et obscur

Quelques feuilles orangées par-ci par-là

La pause déjeuner à Kurobuchi

Après 2,7 km, on atteint Kurobuchi (黒淵 : les abysses noires). Ce bassin doit son nom à ses profondeurs (11 m) qui le rendent très obscur. Là, on doit traverser en barque (300¥ l’aller-simple).

Arrivés sur l’autre berge, vous serez irrésistiblement attirés par la délicieuse odeur de poisson grillé. Le petit restaurant qui se trouve là sert de l’oden, des udon, de fabuleux onigiri, des boissons chaudes et froides, alcoolisées ou non. Mais surtout ces fameux poissons de rivière grillés sur pics de bois : des yamame (山女魚), une sorte de truite sauvage. C’est aussi un très joli spectacle.

Ne manquez pas non plus le cryptobranchoidea (山椒魚 sanshōuo), un espèce d’alien mi-poisson mi-salamandre (ce truc-là), tapi au fond d’un petit bassin en pierre.

Kurobuchi, les abysses noires

La traversée de Kurobuchi en bateau

Je vous ai dit vous n’y résisterez pas !

Yamame grillé (山女魚) sorte de truite sauvage

Suite de la randonnée de Kurobuchi à Deaibashi

Après un bon repas, on reprend la route le long des eaux cristallines, sous les bois, dans les petites clairières ensoleillées, à l’intérieur des minuscules grottes humides ou sur les ponts de bois. On a chaud, on a froid, on a les joues rouges et la goutte au nez, mais cet air pur plein les narines fait tellement de bien !

Retour à l’entrée du site : les petits commerces

Après 3,3 km, on atteint le parking de Mizunashiguchi (水梨口) où se trouvent des petits stands de nourriture et boissons, des toilettes et la navette qui vous ramènera à votre point de départ si vous ne souhaitez pas poursuivre plus loin. Le chauffeur a été bien urbain et nous a indiqué les meilleurs places pour admirer le paysage pendant les 30 min de retour, au cours duquel une bonne partie des passagers sombre dans le coma.

Les feuilles d’érable à point à l’entrée de Sandankyo

C’est ici que les feuilles d’érable étaient le plus rouges.

Comme il nous restait un peu de temps avant le bus retour, nous en avons profité pour visiter les 2 petites boutiques épicerie-souvenir-fleuriste bien vieillottes mais charmantes et bordéliques à souhait.

Ma mère y a trouvé un sac thé local (à 200¥ !), des umeboshi (à 150¥ le pot !), et – effet touriste oblige – la vendeuse, pourtant bien âgée, lui a couru après pour lui faire un cadeau : un poisson fait de papiers pliés multicolores.

La marche nous ayant un peu creusé, on n’a pas pu résister aux odeurs alléchantes de poulet grillé bien juteux et parfaitement assaisonné et de saucisses aux herbes qui cuisaient sur des petits barbecues le long de l’allée principale.

Les cuisses de poulet grillées du pépé tranquille

Le pépé aux mochis

Si vous êtes du genre à fuir les foules de touristes, vous serez certainement ravis par Sandankyo. Bien qu’en saison haute et un samedi, nous n’avons croisé que quelques randonneurs japonais, souvent en couple, des petits groupes de Chinois et d’occidentaux. On arrive dans tous les cas facilement à se retrouver seul sur de longues distances. Le bus était en revanche plein à craquer à l’aller comme au retour, que j’ai passé sur un strapontin.

Si mes explications ne sont pas super précises, pas d’inquiétude, vous trouverez des prospectus et cartes en français sur les lieux.

Les fans d’eau de source chaude et relaxante pourront aussi aller se prélasser dans le onsen du Sandankyo Hotel. J’aimerais bien prendre le temps de le faire à ma prochaine visite !

N’oubliez pas non plus, comme sur tout chemin de randonnée, de saluer les gens d’un « konnichiwa » même s’il arrive que certaines personnes ne le fassent pas ou ne répondent pas.

Si vous cherchez un lieu tout aussi magique et plus proche du centre ville d’Hiroshima pour observer les feuilles d’érable, je vous conseille Mitaki ou bien encore Miyajima (mais vous connaissez probablement déjà !).