Un week-end à Tamatsukuri Onsen, dans la Préfecture de Shimane
Pour le week-end de l’équinoxe de Printemps, qui nous donnait droit à un lundi férié, on a décidé de s’évader du côté de la Préfecture de Shimane, la préfecture la moins peuplée du Japon après celle de Tottori, sa voisine, mais également la moins visitée de l’archipel.
(ouai, on est comme ça, on est un peu punks sur les bords…)
C’est pourtant l’un des coins du Japon (ici) où je me rends le plus souvent en dehors de Tokyo. Plusieurs fois chaque été, avec les potes, on part camper à Hamada, où l’on peut profiter de plages immenses et presque sauvages, qui s’étendent le long de la Mer du Japon. (Les méduses profitent en général bien de moi aussi, c’est donnant-donnant..) (d’autres articles en lien avec les plages de Hamada)
En fait, on avait vraiment envie de se faire un dernier onsen avant que les températures ne s’adoucissent et que tous nos dimanches ne commencent à être occupés par des activités typiquement printanières telles que le hanami et les premiers barbecues. Le Gracieux tenait aussi depuis un moment, à me faire visiter le Sanctuaire d’Izumo Taisha, le plus grand du Japon et l’un des plus anciens. Ça tombait plutôt bien, puisque près de là, se trouve également l’une des plus vieilles stations thermales du Japon, celle de Tamatsukuri Onsen (玉造温泉), dont les premières traces écrites datent de 733 et où l’on dit que les dieux vont faire trempette une fois par an.
Bref, on s’est dit « bingo ! ».
Le départ
On vous a habitué à des week-ends plus rock & roll (enfin juste pleins de conneries et de galères), mais pour une fois, presque aucun incident à signaler. On a même plutôt eu le cul bordé de nouilles* tout le long. Bon, on a quand même fait les guignoles, hein, vous inquiétez pas !
(*depuis le temps que je voulais la placer celle-là !).
On s’est donc réveillé à l’heure, sans hâte ni panique. Du coup on a eu le temps d’aller s’acheter des bento Musashi (むさし) pour la route, les meilleurs d’Hiroshima, reconnaissables à leur emballage et sacs ornés d’un joli feuillage vert. Cette chaîne de restaurant locale est une véritable institution à Hiroshima. Tous les habitants y sont attachés et la recommandent fièrement aux gens de passage.
Si vous ne connaissez que les omusubi (ou onigiri) de conbini, je vous conseille vivement d’en goûter de moins industriels, faits main dans des bento-ya locales ou dans des restaurants qui en proposent. C’est juste le jour et la nuit !
L’accueil
Après 3h de bus, dans lequel j’ai oublié mon chapeau (fallait bien qu’il arrive un truc, mais on me l’a ré-expédié chez moi 2 jours plus tard), on est descendu à l’arrêt de Tamatsukuri, où un employé de notre ryokan nous attendait en voiture. C’était un ami de Yubai-chan (que vous avez vu dans le dernier épisode). Autant vous dire que cette connexion nous a valu quelques traitements de faveur…
Nous avions réservé à Yama-no-i (山の井), un ryokan tout de même moins charmant et traditionnel que celui où nous avions séjourné à Yufuin. (comme par hasard, pour une fois que je ne perdais pas ma batterie d’appareil photo au fond d’un égout…). La façade extérieure du bâtiment et les parties communes étaient assez banales (genre gros bâtiment de béton, avec des touches d’hôtel occidental défraichi), mais on a aussi payé 2 fois moins cher que la dernière fois, et on a été très bien reçu.
En arrivant, on nous a offert un bol de matcha accompagné de wagashi (confiserie japonaise) et là, je me suis dit « Ha, c’est le pied.. après ça, une petite balade, un bon bain chaud et un repas kaiseki (cuisine japonaise traditionnel de luxe), c’est trop le bonheur de vivre ici ! ». Et au même instant, dans un autre coin du Japon, Le Coq et le Cerisier se faisait exactement la même réflexion !
Après le petit thé d’accueil, j’ai pu choisir ma yukata, mon obi (la ceinture) et un haori (la veste qui va par dessus). Je ne sais pas si ce service était normalement payant, mais en tous cas j’étais la seule, dans tout le ryokan, au restaurant ou au onsen, à me balader avec une yukata différente de celle mise à disposition dans les chambres.. J’avais un peu l’air d’une intruse du coup…
La chambre de ryokan
On est ensuite monté découvrir notre chambre. Moins spacieuse et moins luxueuse que la dernière fois, mais l’odeur des tatamis vert tendre et tout frais, c’était juste le top !
La promenade le long de la rivière Tamayu
Comme il était encore assez tôt, une fois nos affaires déballées, on est parti faire une promenade.
On a fait une petite halte au ashiyu (足湯 onsen pour les pieds). Comme il faisait encore un peu frisquet, c’était un bonheur !
Par contre, on a un peu fait nos racailles. On s’est rendu compte seulement en partant, que les petites serviettes mises à disposition étaient en fait payantes.. まぁいいっか。。。
On a poursuivit notre longue balade (presque 2h aller-retour) le long des berges de la rivière Tamayu (玉湯川), pour rejoindre le lac Shinjikō (宍道湖).
La rivière est bordée de sakura, qui forment une magnifique arche une fois en fleur, ce qui en fait un spot de choix pendant la période du hanami. Mais nous y étions un poil trop tôt…
La préfecture de Shimane étant très rurale et agricole, on a croisé plein de vieux paysans affairés dans leurs champs. Cette ambiance bucolique et sereine était franchement apaisante, surtout à cette heure de la journée, avec cette luminosité et ces rayons de soleil rasants .
On a finalement atteint le lac, que j’avais d’abord pris pour la Mer du Japon, mais on s’y pelait tellement le cul que le temps de prendre une photo, clic-clac kodak, et on est reparti aussi sec.
Pour en savoir plus sur ces statues qui dépeignent des scènes de la mythologie japonaise et autres légendes dont abonde la région, vous pouvez lire cet article et celui-ci.
Au milieu des ruelles et échoppes ultra rétro du village (genre on dirait le salon de pépé, sans devanture, juste des couleurs marron et jaune), se trouvait un tout petit centre commercial avec une boutique de jeans complètement hipster (Orochi Jeans). Malgré l’expression galvaudée qui me sort par les trous de nez « Le Japon, entre tradition et modernité », je dois avouer que trouver une boutique comme ça dans la campagne profonde du Shimane, alors qu’il n’y avait même pas un conbini aux alentours, m’a quand même un peu surprise. Après avoir flâné encore un peu, on est allé regagné nos pénates et enfiler nos yukatas.
La bain au onsen
Les sources d’eau chaude de Tamatsukuri sont réputées à travers tout le Japon, et ce, depuis des siècles, pour leurs vertus dermatologiques (apparemment les plus efficaces). Ils sont vraiment forts en tout dans cette région !
Cette fois-ci, pas de bain privatif. On a donc dû partir chacun de notre côté, et c’est là que j’ai réalisé que c’était la première fois depuis que je suis au Japon, que je pénétrais seule dans un onsen, sans amies. J’avoue avoir eu une petite appréhension : est-ce que je vais bien faire tout comme il faut ? Est-ce qu’on ne va pas me regarder de travers ? Et si quelqu’un faisait une remarque sur mes tatouages ?
Mais rien de tout ça. Il y avait peu de monde, la plupart des gens étant déjà attablés. (Le Gracieux a aussi plusieurs tatouages mais apparemment, il n’était pas le seul dans le bain). Cette fois-ci, la température de l’eau était idéale, et côté femme, le rotenburo (露天風呂 bain extérieur) était situé à la lisière d’une forêt de bambous. Le contraste avec l’air encore bien frais, les vapeurs qui s’échappaient dans la nuit… C’était quasiment paradisiaque. C’est vraiment mon kiff le rotenburo.
Le repas kaiseki
On s’y est pris trop tard pour choisir le service de repas en chambre, alors nous avons mangé avec tout le monde, dans la salle de restaurant. Le lieu n’avait aucun cachet (gros néons au plafond, comme les Japonais adorent – jamais compris pourquoi – qui t’éblouissent et te gâchent toutes tes photos) et c’est forcément moins relaxant et moins intimiste, mais ça a tout de même été une expérience super enrichissante.
Je vous avais déjà parlé de la cuisine kaiseki (懐石料理 kaiseki ryōri) dans cet article, mais pour faire court, c’est un menu de 12 plats locaux et de saison : 先付 (sakitzuke : apéritif), 前菜 (zensai : hors-d’œuvre), お造り (o-tsukuri : assortiment de sashimi), 蓋物 (futamono : plat servi dans de la porcelaine), 焼物 (yakimono : viande ou poisson grillé), 蒸物 (mushimono : plat cuit à la vapeur), 酢の物 (su-no-mono : plat vinaigré ou saumuré), 揚物 (agemono : plat frit), ご飯 (gohan : riz souvent mélangé avec un produit de saison), 香物 (kōnomono : légumes marinés), 留椀 (tomewan : soupe de fin de repas kaiseki, souvent de la soupe miso), 水菓子 (mizugashi : dessert glacé). (← on avait dit court, hein.. )
On n’a finalement pas regretté de manger dans la salle commune, puisque que le manager du ryokan s’est occupé, en personne, de nous toute la soirée. Je comprends que certains auraient pu trouver ça pénible, comme il était sans arrêt autour de notre table, mais il nous a fait déguster des sakés locaux très rares et qui n’étaient pas sur la carte, en nous en faisant l’historique et en nous expliquant avec quel plat, quel sashimi chacun s’accordait (« Prenez une gorgée de celui-là, maintenant croquez dans la crevette crue, reprenez une gorgée.. alors ? ». Le Gracieux étant toujours avide de connaissances sur le saké, et en pleine constitution de sa carte pour son prochain restaurant, c’était super intéressant pour lui, et l’expérience m’a plu moi aussi. Ça ne nous a en outre pas coûté un centime de plus.
Le saké Nanakanba (七冠馬) est l’un des deux que nous avons préféré et c’est apparemment un saké quasiment introuvable aujourd’hui puisque la brasserie a dû fermer faute de descendants. Le manager du ryokan dit avoir racheté quasiment toutes les bouteilles restantes.
On a aussi goûté un saké du sanctuaire Saka-jinja (佐香神社), un sanctuaire de la région, où du saké a été brassé pour la 1ère fois au Japon et où Kusunokami (久斯之神) le dieu du saké est vénéré. Ce n’est pas seulement le dieu du saké mais aussi celui du miso, de la sauce soja, du kōji et du vinaigre de riz ! (Le Père Ducros du Japon quoi !)
Et après ce festin (je n’ai pas tout pris en photo), on est remonté à la chambre, où nos futons avaient été préparés (et attention, les 2 futons sont espacés d’au moins 20cm, genre hé ho, vous êtes pas venu là pour faire des cochonneries, hein).
À 22h on était déjà au lit (oui, nous qui sommes des super couche-tard, moi même en semaine c’est minimum 1h). La couette était tellement épaisse et la chambre tellement froide, que le choix était difficile : bouillir à l’intérieur, ou se congeler un bout de jambe ou de bras à l’extérieur, pour tempérer un peu. On s’est réveillé en sueur, j’avais même de la fièvre.. (si, si, on a demandé un thermomètre). Un buffet gargantuesque de cuisine japonaise et continentale nous attendait dans la salle à manger pour le petit déjeuner.
La visite du sanctuaire Izumo Taisha
On a dû quitter les lieux assez tôt pour prendre un train local puis un bus jusqu’au Sanctuaire d’Izumo Taisha.
Les bâtiments sont tellement immenses et imposants, que c’est quasiment impossible de rendre compte de la beauté du lieu en photo. Ils sont en outre quasiment uniquement faits de bois brut et assez peu colorés, ce qui n’aide pas. La seule solution est de se rendre sur place pour admirer son architecture et ses toits impressionnants.
Des parties du sanctuaire n’ont jamais pu être reconstruites à l’identique des bâtiments originels parce que cela nécessiterait des troncs d’arbre gigantesques qu’on ne trouve plus aujourd’hui, le climat ayant énormément changé depuis l’époque de la 1ère construction au VIIe siècle.
Si vous voulez en savoir plus sur ce sanctuaire, je vous redirige encore vers ce site où tout est assez bien synthétisé.
Je n’avais jamais vu autant d’omikuji au centimètre carré sur un arbre. Les gens viennent principalement faire des vœux d’amour et de mariage (縁結び enmusubi), la « spécialité » de ce sanctuaire, grâce à la présence du dieu Ōkuninushi (大国主).
Le Gracieux a encore fait des prières interminables. « Attends, j’en fais encore une ici, y a le super dieu machin truc » (pour quelqu’un qui ne se dit pas croyant..) moi, j’en ai fait une pour la forme et puis basta.
On a ensuite visité un petit musée, le Shōkokan (彰古館), qui abrite principalement des statues de Daikoku (大黒), l’une des 7 divinités du bonheur. La mamie gardant l’entrée, m’a demandé avec un grand sourire si je n’étais pas allemande parce qu’elle me trouvait jolie et kakko-ii. O-o !
Balade aux alentours du sanctuaire
La spécialité locale, les Izumo Soba
On comptait, comme des gros naïfs que nous sommes, se rendre au restaurant d’Izumo Soba classé number one, mais évidemment, l’attente était de 30 min, on s’est donc replié sur le deuxième : Yakumo (八雲).
La spécificité des Izumo Soba réside dans le fait qu’on utilise la graine de sarrasin entière (non décortiquée) pour les confectionner, ce qui leur donne un goût plus prononcé et une couleur plus foncée que les soba ordinaires. On les sert également d’une manière particulière : dans des boîtes laquées empilées (割子 warigo) et avec du momiji-oroshi (daikon rappé et piment) plutôt que du wasabi. On verse du dashi dessus juste avant de de les déguster.
J’ai commandé des soba à 3 étages (三段割子 sandan-warigo), et comme le Gracieux peut manger comme 10 sans prendre un gramme, il a décidé de se faire péter le bide avec les soba à 5 étages (五段割子 godan-warigo).
Après ça, on a réussi à attraper de justesse un bus, qui est arrivé lui aussi de justesse à l’arrêt du car en partance pour Hiroshima, dans lequel il restait miraculeusement 2 places au fond (les plus spacieuses), et que nous avons réussi à payer en rassemblant nos 2 fonds de porte-monnaie. A 90¥ près (60 centimes), on ratait le bus et devions attendre 3h pour le suivant !
Autant de bol nous deux ? Sûrement un coup du dieu du saké et du shoyu qui nous avait à la bonne, vu comme on l’a honoré ces derniers temps !
Bon et n’oubliez pas que vous pouvez aussi me suivre sur Twitter (@jud_hiroshima) si vous voulez savoir ce qui se passe entre une visite de brasserie de saké et un week-end au onsen.
Ondori
mars 30, 2016
Merci beaucoup pour le lien vers chez moi! Toi dans une chambre verte (j’imagine l’odeur je rêve de retrouver ça chez moi mais ma washitsu a bien vieilli malheureusement) et moi dans des murs rouges 😉 C’est vrai que ce weekend-là a été bénéfique pour nous deux haha!
Et puis je me retrouve tellement dans tes articles, j’avoue que j’en suis ému, entre la longueur assumée, la tonne de photo, tes avis distillés sans être moralisateurs (et dont je parle aussi régulièrement… genre ce « japon moderne et traditionnel » grrrr, ou ces incroyables néons de cuisine…)
Bon par contre moi je dis « un » yukata, mais là dessus hein, on a tous notre façon de mettre un genre aux mots japonais (j’ai connu un gars qui disait UN shotengai, alors que je dis une… bref!)
J’étais pas chaud à débarquer sur Twitter, mais tu es clairement LA raison pour laquelle je suis content d’y être venu, car j’ai pu t’y trouver.
Ne t’habitue pas trop à mes déclarations d’amour, mais… celle là est sincère.
Otsukare, super article, merci!
Judith Cotelle
mars 30, 2016
Merci !
Oui, je sais que j’abuse clairement sur la longueur et les photos inutiles, mais rien n’y fait.. plus j’essaie de faire court plus ça s’allonge ! J’ai tout de même essayé de réduire les passages trop « le saviez-vous ? » ce coup-ci !
C’est marrant, hein, comme on applique chacun à sa guise un genre à des mots qui n’en ont pas à la base ! j’hésite aussi toujours à mettre un « s » ou non au pluriel des mots d’origine japonaise, mais ce « s » me donne l’impression de dénaturer le mot.. je suis pas complètement constante en même temps à ce niveau-là.
Pff, et twitter, m’en parle pas.. je me force vraiment parce que ça me semble aujourd’hui un passage obligé pour avoir un peu de visibilité, mais j’ai vraiment du mal.. je ne m’y suis pas mise très longtemps avant toi en fait !
Bonne continuation pour ton blog aussi !
Joranne
mars 31, 2016
Whoua j’adore cet article, tu l’as super détaillé en plus c’est agréagle. J’ai googlé quelques plats du coup (^^).
J’aimerai vraiment faire une dégustation de sake une fois, je n’en ai bu qu’un verre un jour dans un izakaya (et ce n’était même pas le mien). Et je me dis que ça doit quand même être quelque chose.
Et j’adore les petites statues en bronze, et les petits lapins, et le o-choko avec ses petites pattes (bonjour j’ai 4 ans…)
Judith Cotelle
mars 31, 2016
Merci pour le commentaire !
Ben alors ? comme ça, on vole les verres de saké de ses voisins ? 😛 Je me mets seulement vraiment à découvrir le saké depuis peu, avant j’étais plutôt shochu ou alors je buvais le saké chaud (ils prennent tous le même goût chauds), et j’apprécie de plus en plus, il existe vraiment des tas de saveurs différentes !
Sinon, moi aussi on me prend pour une débile, je vois toujours des têtes et des bonhommes partout ! hihi
m0shi
avril 03, 2016
Entre le Coq et toi, vous me rendez malade avec ces ryokan, cette bouffe et les bains ! Tout ce qui me manque l’hiver en France !! :p
Les soba à étage, c’est une vraie découverte, ça à l’air très sympa, surtout que je suis pas très soba (relou ces jap entre leurs soba/udon tous les midis :o), mais la surprise de l’étage ça fait son effet 😀
Et puis, moi j’aime bien tes longs article, pleins de photos (comme ceux du Coq d’Osaka :p).
Peut être que c’est parce que c’est plutôt mon style aussi ?
Judith Cotelle
avril 04, 2016
Merci pour le commentaire !
C’est rare les gens qui n’aiment pas les soba et les udon ! mais en effet celles-ci avaient quelque chose en plus !
J’hésite toujours à faire un effort pour raccourcir mes articles pour ne pas fatiguer les gens, mais tant mieux si ça plait à certains alors !