![Aki matsuri, Hirose-machi, Hiroshima](https://www.jud-hiroshima.com/storage/2015/10/DSCF4043.jpg)
Aki matsuri (festival d’Automne) de Hirose-machi vu du 11ème étage
Ça y’est, on rentre dans les sujets d’automne, les gros marronniers sur le Japon : le 紅葉 kōyō (l’équivalent des sakura et du hanami du printemps, mais avec des feuilles d’érable à la place des cerisiers et en automne – ça sera pour un prochain article) ha non, je ne vous épargne rien moi !, la saison des week-ends en amoureux au ryokan-onsen (ça sera dans un prochain article ici, mais juste pour vous faire baver, quelques images du lieu qu’on a réservé), le retour de la saison des 鍋 nabe : ce plat convivial qui ressemble à un plat à tajine – je n’y consacrerai probablement pas un article mais voilà quelques photos
![鍋 nabe](https://www.jud-hiroshima.com/storage/2015/10/DSCF4140.jpg)
Mon tout nouveau nabe-set avec plaque à induction !
Parce que c’est cool de faire des nabe-party chez les amis, mais c’est bien aussi de pouvoir les recevoir de temps en temps chez soi. Puis c’est tellement pratique, quasiment aucune préparation, juste couper les légumes et la viande. Pas besoin de prévoir pile-poil le nombre d’invités.
, la super bouffe d’automne (légumes et champignons (les matsutake !) qui tuent, noix de gingko, poissons à leur top – déjà fait l’année dernière ici mais je risque d’en remettre une couche cette année puisque je me rends dans 2 semaines à un repas-festival des champignons avec la famille Des Grands Marécages), et enfin les matsuri d’automne (festival d’automne) dont nous parlerons aujourd’hui.
Vous avez vu ? finalement je suis assez cyclique comme fille. Je me lasse vite et n’aime pas trop la routine, mais j’aime bien que le bordel soit encadré par des évènements et marqueurs bien définis, sur lesquels on peut compter chaque année en toute quiétude.
Ah ! Y aussi un autre truc bien moins agréable qui revient avec cette saison : ces putains d’oiseaux qui crient à la mort et que j’avais pris pour des rats mon premier hiver au Japon : les ヒヨドリ* hiyodori (vous pouvez regarder cette vidéo YouTube si vous souhaitez vraiment expérimenter le supplice quotidien dont je parle – tympans sensibles et personnes à tendance dépressive s’abstenir.)
* J’ai trouvé le nom en tapant dans Google « oiseaux d’automne au chant super bruyant et chiant » en japonais.
Mais revenons à notre matsuri, le Hirose-machi Aki Matsuri. Bon c’était un tout pitit pitit Matsuri, comme il y en a dans tous les quartiers à la même période. Rien d’extraordinaire, le truc annoncé nulle part et pour lequel personne n’habitant à plus de 800m à la ronde ne se déplace. C’est l’équivalent d’une fête votive-kermesse de quartier. Si j’ai été au courant et que j’y suis allé, c’est parce qu’une copine américaine, qui a déménagé dans le quartier il y a quelques mois, organisait une fête chez elle pour l’occasion. De sa terrasse et du toit de son immeuble, où l’on a fait un barbecue, on avait une vue impeccable sur le sanctuaire Hirose-Jinja et les spectacles de Kagura qui s’y déroulaient.
Le 神楽 Kagura est une danse théâtrale de culte Shintō principalement pratiquée dans la région de Chugoku (où se trouve la préfecture d’Hiroshima). La première fois que j’ai assisté à un spectacle de Kagura, c’était avec des amis français venus passés l’été au Japon, dans le sanctuaire Shintō d’un petit village de la préfecture de Shimane, un soir caniculaire d’Obon. Nous avions tous la chair de poule et des larmes aux yeux. Vous pouvez voir les vidéos ici, qui parleront plus que n’importe quelle explication et si vous voulez connaître les dates des représentations lors de votre passage à Hiroshima, vous pouvez consulter GetHiroshima.com.
![Aki matsuri, Hirose-machi, Hiroshima](https://www.jud-hiroshima.com/storage/2015/10/DSCF4045.jpg)
Yatai (stand) de Ika-yaki (seiche grillée)
Je me demande si je ne préfère pas les tout petits matsuri de quartier à la cohue des gros organisés en ville (en dehors de Tōkasan, qui a lieu tous les ans en Juin dans le quartier de Shintenchi). Juste cette odeur de seiche grillée, le son des flûtes du sanctuaire, les gamins qui jouent dans la rue, 2,3 stands de jeux, et ça suffit.
![Aki matsuri, Hirose-machi, Hiroshima](https://www.jud-hiroshima.com/storage/2015/10/DSCF4136.jpg)
Brochettes de seiche
![Aki matsuri, Hirose-machi, Hiroshima](https://www.jud-hiroshima.com/storage/2015/10/DSCF4139.jpg)
Brochettes de seiche et de tentacules de poulpe
![Aki matsuri, Hirose-machi, Hiroshima](https://www.jud-hiroshima.com/storage/2015/10/DSCF4047.jpg)
Entrée de l’enceinte du sanctuaire Hirose Jinja matérialisée par le Torii en pierre
![注連縄 Shimenawa Aki matsuri, Hirose-machi, Hiroshima](https://www.jud-hiroshima.com/storage/2015/10/DSCF4048.jpg)
注連縄 Shimenawa
Pour plus d’infos sur les différents éléments qui composent un sanctuaire Shintō, vous pouvez consulter cette page sur le site de Miyajima (site que j’avais réalisé dans le cadre de mon ancien boulot).
Comme vous allez vous en apercevoir rapidement, j’ai un peu abusé des photos de 提灯 chōchin (lanternes de papier), mais comme Anaïs aime les nœuds, moi j’aime les lanternes, et il se trouve en plus que c’est un pote à moi qui les a toutes installées. En effet, j’ai croisé Ricky (un boxeur et prof de boxe) sur place, et il m’a expliqué que le 神主 Kannushi (prêtre) de ce sanctuaire étant un ami d’enfance et que du coup, il s’était proposé de l’aider avec les préparatifs des festivités.
![Aki matsuri, Hirose-machi, Hiroshima](https://www.jud-hiroshima.com/storage/2015/10/DSCF4057.jpg)
狛犬 komainu
Si vous avez sagement suivi mes conseils et le lien vers lequel je vous dirigeais vous devez savoir ce qu’est un komainu, donc inutile que je le ré-explique.
![Aki matsuri, Hirose-machi, Hiroshima](https://www.jud-hiroshima.com/storage/2015/10/DSCF4058.jpg)
灯籠 tōrō
![巫女 Miko en train de se purifier au 手水舎 chozuya](https://www.jud-hiroshima.com/storage/2015/10/DSCF4063.jpg)
巫女 une miko (demoiselle de sanctuaire Shintō) en train de se purifier au 手水舎 chozuya
![Dragon de Chozuya](https://www.jud-hiroshima.com/storage/2015/10/DSCF4070.jpg)
Dragon de Chozuya
J’avais déjà parlé de ces fameux dragons dans mon article sur Mitaki.
![purification par prêtre de sanctuaire Shinto, Hiroshima, matsuri](https://www.jud-hiroshima.com/storage/2015/10/DSCF4077.jpg)
La queue pour aller se faire purifier par les prêtres du sanctuaire
Si on est patient (pas comme moi), on fait la queue pour aller se faire bénir et exaucer tous ses vœux.
![Entrée du sanctuaire 広瀬神社Hirose Jinja](https://www.jud-hiroshima.com/storage/2015/10/DSCF4079.jpg)
Entrée du sanctuaire 広瀬神社 Hirose-jinja (la photo du début c’était l’entrée de l’enceinte du sanctuaire)
Je n’ai pas beaucoup de photos de Kagura, et ce pour 2 raisons :
1- les comédiens bougent tellement vite qu’à moins d’être un photographe hyper expérimenté c’est super galère de prendre de bonnes photos.
2- Une petite fiesta m’attendait dans l’immeuble juste à côté et j’étais descendue seule au matsuri avec mon appareil photo donc j’avais la flemme d’attendre que les mecs en super costume et masques, fumigènes, dragons hallucinants entrent en scène. Mais si vous visitez la région de Chugoku, je vous promets sincèrement que ça vaut le coup. C’est beaucoup plus abordable et excitant que le théâtre Nō ou le Kabuki. Vous avez regardé le lien vers les vidéos que j’ai posté en début d’article, hein ? ben voilà.
![Jeu de pêche aux boules, matsuri, Japon](https://www.jud-hiroshima.com/storage/2015/10/DSCF4130.jpg)
スパーボールすくい Super Ball Sukui, la pêche aux bouboules
Il y a toujours des stands de jeu dans les matsuri, mais là vu la taille de l’évènement, je crois que c’était tout ce qu’on avait comme choix. Habituellement, on trouve aussi des stands de pêche à l’anguille ou au poisson rouge, des stands de 型抜き katanuki : des petites plaquettes super friables à découper selon une forme prédécoupée au poinçon (le truc qui rend fou quand on n’est ni manuel ni patient) etc..
![Petit marché de quartier à Hirose-machi, Hiroshima](https://www.jud-hiroshima.com/storage/2015/10/DSCF4132.jpg)
Petit marché de quartier à Hirose-machi
Et 2 choses que j’adore au Japon : la vie de quartier et les petits commerces qui semblent résister bien mieux qu’en France, et l’activité nocturne qui, même dans les grandes villes de France, en dehors des grandes artères, n’existe quasiment pas.
Voilà pour le Matsuri, mais peut-être qu’autre chose a attiré votre attention dans mon titre.
J’étais donc invitée à une grosse home party internationale. On devait bien être 50 personnes à un moment, mais avec le turn over, sûrement qu’une bonne 70aine de gens sont passés dans la soirée. Les invités étaient pour la plus grosse moitié japonais et le reste, étrangers, originaires de divers pays (UK, USA, Allemagne, Pays-bas, Canada, Australie pour la plupart), pour beaucoup résidents depuis plus de 10 ou 15 ans, mais je connaissais assez peu de personnes de ce côté-là au final.
![L'entrée de l'appart (le 玄関 genkan) à un des moments les plus calmes de la soirée](https://www.jud-hiroshima.com/storage/2015/10/IMG_7698.jpg)
L’entrée de l’appart (le 玄関 genkan) à un des moments les plus calmes de la soirée
J’ai quelques amis étrangers, mais ne trainant pas dans les bars à gaijin, ni n’étant anglophone à la base, je suis assez en marge de cette communauté. S’ajoute à cela le fait que quand je suis arrivée au Japon, mon Anglais était plus que moyen (du coup j’avais honte, oui je sais un truc typiquement français, alors que ça ne m’a jamais gênée de parler un Japonais pourri dès le départ, peut-être parce que c’est une langue dont personne n’attend de vous quoi que ce soit) + le fait que j’essayais de me concentrer sur mon apprentissage du Japonais.
J’ai souvent été invitée à ce type de soirées mais aussi la plupart du temps décliné. 2 choses me mettent mal à l’aise en fait :
– Arrivée au Japon, le premier pays étranger dans lequel j’ai vécu, j’ai du apprendre et me réadapter à de nouveaux codes sociaux, à une manière différente d’appréhender les interactions sociales, et ça a pris du temps et des erreurs. En revanche, je n’ai jamais vécu dans un pays anglophone (j’admets que ça ne veut pas dire grand chose, mais quand je vois les autres gens super à l’aise dans ce genre de situation, sûrement qu’il existe une espèce de culture à peu près commune aux anglophones vivant à l’étranger), du coup, je me sens gauche, je ne maîtrise pas les « small talks » bien que je sois maintenant capable d’avoir une longue conversation en Anglais sans aucun souci. Les « blancs » dans les conversation sont tout à fait acceptés au Japon, ils font même parti intégrante d’une conversation (on appelle ça les 間 ma) mais sont souvent gênants dans la plupart des cultures occidentales que je connais. Or, j’ai du mal à me forcer à combler une conversation quand je n’ai rien de spécial à dire.
– Je ne choisis pas mes amis en fonction de leur nationalité, mais en fonction de sens de l’humour qui s’accordent avec le mien, de centres d’intérêt en commun, de manières de s’amuser qui collent, etc.. Or, les quelques fois où je me suis rendue à des soirées « internationales », j »ai eut l’impression que le seul point commun entre nous tous était simplement de ne pas être Japonais… je trouve ça un peu léger..
Mais venons-en aux faits : ce soir-là, la plupart des étrangers présents que je rencontrais pour la première fois m’ont mis dans le sac des Japonais, ou m’ont prise au premier abord pour une Japonaise. Ce n’était pas la première fois, et OUI moi aussi j’hallucine, mais autant de fois dans la même soirée c’était carrément perturbant. « What the putain de fuck ?! » devez-vous certainement vous exclamer. Si vous avez vu quelques photos de moi sur ce blog, vous êtes bien d’accord que nulle part je ne ressemble à une Japonaise.
![Jud à Hiroshima](https://www.jud-hiroshima.com/storage/2015/10/IMG_7717.jpg)
Une photo de moi prise ce soir-là après qu’on m’ait collé des machins sur la gueule pour une soirée Halloween où je ne suis finalement jamais allée
Pourtant ce soir-là, la plupart des autres étrangers qui m’ont parlé, m’ont adressé la parole en Japonais pour se présenter ou me demander si je parlais Anglais.
Attention, l’effet ne dure pas longtemps et le pot aux roses (le fameux poteau rose) est vite découvert, mon Japonais étant loin d’être parfait et mon nom donnant immédiatement un sacré indice à mes interlocuteurs.
Ça m’est en fait arrivé des tas d’autres fois mais à intervalles suffisamment espacés pour que ça n’attire pas mon attention plus que ça. Pas plus tard que la semaine dernière, alors que je revenais du supermarché : 2 jeunes touristes m’accostent et me demandent « do you speak English?? » d’un air désespéré, je leur répond que oui, et là les 2 s’exclament « Ha !! enfin une Japonaise qui parle Anglais, on a cru qu’on en trouverait jamais », je leur réponds immédiatement que je ne suis pas japonaise et là les 2 « ha bon ?? ». Même chose lorsque ma copine Shiho m’avait appelée à la rescousse pour l’aider à communiquer avec des clients français : après quelques mots échangés, ils me demandent « et comment ça se fait que tu parles si bien Français ? ». Et certainement l’anecdote la plus marrante : quand j’avais accompagné un groupe de Japonais au Mont St Michel et qu’une caissière m’avait complimentée en me disant « Vous parlez drôlement bien Français pour une Japonaise ! »….
Mais les Japonais ont aussi parfois un doute. Dans cette fameuse soirée, alors qu’on s’activait autour du barbecue, un Japonais se retourne brusquement et me fait « haa??! mais attends ! t’es pas japonaise ??! ». Je lui ai donc demandé ce qui aurait pu lui faire penser que j’étais Japonaise « ben je sais pas, ta manière de parler, ton attitude, le fait que t’aies les cheveux rasés sur les côtés (?? peut-être plus à la mode chez les Japonais que parmi la communauté étrangère ?)… »
Lorsque je travaillais de temps en temps dans une nomiya les week-ends il y a quelques années, souvent les clients ne remarquaient ma présence qu’après quelques instants
– « haaa.. mais… heu.. t’es pas Japonaise ? » (ou « hoo ! une half (métisse) ! »)
– « non je suis française »
– « mais c’est qui qui est japonais ? ton père ou ta mère ? » (ou « Française.. mais… « pure » Française ? »)
On m’a aussi posé la même question récemment en fin de soirée, dans un barbecue chez des amis de mon copain qui avait du déjà leur dire que j’étais française avant notre arrivée : « mais t’es « pure » française ? t’as pas du tout de sang japonais ? »
Bref, tout cela explique peut-être pourquoi je ne rencontre jamais ces réactions souvent décrites par d’autres étrangers vivants au Japon :
– interlocuteur ou staff de magasins et restos qui vous parlent dès le départ en anglais ou vous répond en anglais alors que vous vous êtes adressé à eux en japonais
– regard surpris ou de panique quand vous entrez dans un magasin ou resto pour la première fois
– gens qui vous regardent fixement ou qui ne s’assoient pas à côté de vous dans le train (sur ce point-là, je continue à émettre de gros doutes et reste persuadée qu’il s’agit plus de paranoïa ou de prophétie auto-réalisatrice)
– employé qui répond à votre compagnon / époux japonais alors que c’est vous qui posez la question (on s’est rendu dans une agence de voyage y a quelques temps avec mon copain, et l’employée qui s’occupait de nous m’a plus parlé à moi qu’à lui !)
Et au contraire, mamies qui me demandent leur chemin, quel tram prendre dans la rue, ou l’heure et l’emplacement de tel rayon au supermarché.
Bref, ça me turlupinait tellement que j’ai fini par en parler à mes amis proches pour sonder leur réaction, voir ce qu’ils en pensaient :
Ils ont tous été surpris. Ils m’ont tous répondu à peu de chose près la même chose « Mais tu ne ressembles PAS DU TOUT à une Japonaise ?!! Après c’est vrai qu’en dehors des moments où tu as des amis français qui viennent à Hiroshima et que tu leur parles en Français, j’ai depuis longtemps complètement oublié le fait que tu étais étrangère ».
J’en entends déjà certain d’entre vous dire « ho la pauvre, elle doit être complètement « tatamisée », elle doit imiter les Japonais, se la jouer « plus japonaise que les Japonais » ». Ô que non les amis ! J’ai le cas sous les yeux en ce moment d’un jeune étranger qui singe complètement les Japonais, répond en japonais aux étrangers qui lui parlent en anglais, et ce type de comportement me met très mal à l’aise. C’est gênant, embarrassant. Et ça fait aussi beaucoup rire tout mon entourage qui trouve cela un peu pathétique. J’ai l’impression d’ailleurs que c’est ce genre de personnes, qui font tant d’efforts pour s’intégrer, qui se prennent quelques années plus tard le gros coup de massue en retour parce que ça ne marche pas et qui se mettent à haïr le Japon de toute leur force, en proportion égale à l’amour inconditionnel qu’ils portaient à ce pays en arrivant.
Mon copain me rappelle aussi à l’ordre (il se moque juste hein, il m’engueule pas ni rien) dès que j’ai le malheur de faire quelque chose qui selon lui « fait trop japonais » :
– quand je me balade avec un éventail l’été (je le fais parce que je transpire beaucoup, et je ne vois pas beaucoup de Japonais se balader avec un éventail pour être honnête, donc rien à voir)
– quand je fais un V avec les doigts sur une photo. Là, je reconnais.. mais on se fait tous avoir quand on reste un peu trop longtemps au Japon.
– lorsque j’étais passée en courant devant la télé retransmettant un match de baseball que tout le monde regardait, pour ne pas trop gêner. « haha, tu vas bientôt te courber et lever la main en avant pour signaler que tu passes ! » (Cette pose ridicule et typique des vieux salaryman qui fait hurler de rire tous les Japonais de moins 60 ans). J’avoue que c’est stupide, passer en marchant ou en faisant semblant de courir, ça ne change pas grand chose. Donc un point de plus pour celle-là. Mais sinon, non, je reste moi-même, ne demande pas à être considérée comme une Japonaise (honnêtement rien à fouttre, ça me va très bien d’être française) et garde ma personnalité de Française (si vous voulez savoir de quelle manière c’est dans cet article). Je m’adapte, mais n’essaie pas d’imiter
Bref, voilà, au final, je n’ai pas plus d’explications sur ce phénomène qui s’amplifie de jours en jours alors qu’on me prenait souvent pour une Russe pendant mes 3 premières années au Japon, mais dans tous les cas sans doute que ça aide à passer inaperçu.
Xavier
novembre 01, 2015
Excellent article, comme d’habitude!
Le blog permet de bien se rendre compte de l’atmosphère nocturne d’Hiroshima et des relations amicales entre une française et des japonais. Par contre vous parlez moins souvent des aspects pro depuis quelque temps. Serait-il possible de faire un article sur les relations de travail entre japonais et employé européen? Dans d’anciens articles vous traitiez par exemple des différences culturelles lors de voyages professionnels ou des différences d’attitude dans les relations clients-fournisseurs entre un occidental et un nippon. On trouve beaucoup de témoignage sur la vie dans les entreprises de grande taille mais pas grand chose pour des PME « familiales ». Votre témoignage sur ce sujet avec un peu plus de recul sur votre poste au sein de votre entreprise serait intéressant.
Judith Cotelle
novembre 02, 2015
Merci pour le commentaire et les compliments !
Pas de souci, je reviendrai certainement sur la vie en (petite) entreprise au Japon dans de prochains articles. J’attends juste d’avoir quelque chose d’assez consistant à dire ! Je pensais par exemple interviewer les différents stagiaires étrangers que nous avons eut jusqu’à présent pour connaître leur ressenti, savoir quelques ont été leurs impression en passant quelques mois chez nous.
David
novembre 01, 2015
Ah les petits matsuri de quartier… Le seul truc encore mieux, c’est les petits matsuri de campagne…
Quant à ta japonisation, je pense qu’il est effectivement facile de te prendre pour une Japonaise. Même si tu ne ressembles pas à une Japonaise dans une autre contexte (i.e. loin du Japon), certains traits de ton visage peuvent prêter à confusion. Je pense que c’est ton côté slave (Européen, mais presque Asiatique). Dans le temps, j’avais une amie roumaine qui serait totalement passée inaperçue au Japon (mais en Occident personne ne la pensait asiatique). Et puis surtout les visages voila quoi, on est pas tous des clones… Le père d’une de mes étudiantes ressemble plus à un Méditerranéen (Sicilien, Grec, voire Espagnol) qu’à un Japonais, pourtant il en est un pur jus….
Ce ne sont que deux exemples, mais tout ça pour dire que l’on a tous des idées préconçues sur ce à quoi un Japonais, un Européen et bien d’autres sont censés ressembler, et si un bon paquet de gens ressemblent à ces idées, il y en a aussi tout un tas qui ne le font pas.
Perso, je trouve même que c’est un bon rappel que nous ne sommes finalement pas si différents les uns des autres (plus je vis au Japon, plus je trouve que « le Japon pays bizarre » c’est du vent, finalement les US, c’est beaucoup plus différent de la France que ne l’est le Japon (mais on pourra en discuter une autre fois).
Et donc pour en revenir aux apparences, il y a tout un temps de gens qu’ils soient européens ou japonais qui ne ressemblent pas exactement aux idées reçues et il suffit de certaines circonstances pour faire pencher la balance dans un sens ou un autre.
Dans ton cas, la balance, elle peut facilement tomber du côté japonais, car justement, tu es pas mal japonisée (et pas tatamisée).
On entend souvent que les étrangers ne peuvent jamais vraiment s’intégrer au Japon, je dis « conneries! » et tu en es un parfait exemple. Tu me sembles parfaitement intégrée. Je pense d’ailleurs que l’une des clés, c’est les fréquentations, et depuis le début tu ne fréquentes presque que des Japonais, ça a joué un très grand rôle dans… tout… en ce qui concerne ta vie au Japon. Et quand on fréquente un certain groupe de gens pendant longtemps, naturellement, on prend les mêmes habitudes, les mêmes comportements, les mêmes façons de s’exprimer qu’eux, et quelque part, la même apparence aussi (ne serait-ce que vestimentaire).
Et je pense que ce sont toutes ces choses qui font que, même si tu ne ressembles pas tant que ça à une Japonaise dans l’absolu, cela ne me surprend aucunement que l’on te prenne pour une locale de temps à autres. Encore plus à une soirée d’expats, ou même si génétiquement tu es du côté des expats, culturellement et socialement tu es du côté des Japonais.
(en fait, j’ai connu des situations similaires aux US – où j’ai été des deux côtés, d’abord « expat » mes deux premières années en WVa, puis « local » ensuite en Floride, même si là-bas, l’apparence physique n’est bien entendu pas trop un facteur… quoique, les vêtements, etc)
Judith Cotelle
novembre 02, 2015
Je suis super d’accord avec ce que tu dis, notamment 2 choses :
– que les US sont beaucoup plus éloignés de la France à plein de niveau, que ne l’est le Japon. J’ai l’impression que les Français et les Japonais s’accordent bien d’ailleurs en général, et que les Européens s’intègrent aussi plus facilement au Japon que les Américains qui semblent se prendre un gros « culture shock » ici. Je lis pas mal de sujets sur Quora (dont beaucoup de questions et réponses sont faites par des Américains) et ça ne fait que renforcer cette impression que j’avais déjà sur place.
– que s’intégrer au Japon n’est pas impossible malgré ce que beaucoup de gens répètent à longueur d’internet.
Senbei le puéril
novembre 01, 2015
« Anaïs aime les nœuds »
La voilà habillée pour l’hiver. Jud, mieux que le Heat Tech.
Judith Cotelle
novembre 02, 2015
Hahahaha, et si tu lis leur dernier article sur leur visite d’Osaka, ton commentaire prendra encore plus tout son sens !
Béné
novembre 08, 2015
Encore un article que je n’aurais pas pu écrire mieux que toi. C’est drôle j’ai l’impression de lire une biographie car c’est quelque chose que je ressens au quotidien… et qui étonne beaucoup de monde. Je me suis déjà fait reprendre quand je disais que les japonais ne me dévisageaient pas dans la rue, au contraire des étrangers ou quand je dis qu’on ne m’a jamais parlé anglais. « Non mais ce n’est pas possible, c’est parce que tu ne fais pas attention. » qu’ils disaient. Sans compter les gens qui m’accusent aussi d’être « tatamisée » parce que « tu portes des vêtements japonais ». Bref.
Je suis aussi entièrement d’accord avec le commentaire de David
» Et quand on fréquente un certain groupe de gens pendant longtemps, naturellement, on prend les mêmes habitudes, les mêmes comportements, les mêmes façons de s’exprimer qu’eux, et quelque part, la même apparence aussi (ne serait-ce que vestimentaire). »
En plus de ça, le fait de vivre en province joue aussi un grand rôle car je n’ai jamais eu ce type de témoignage concernant des personnes vivant à Tôkyô ou même à Ôsaka.
Le seul point où cos expériences diffèrent est mon copain. Lui au contraire, voudrait que mes « habitudes de japonaises » soient encore plus marquées.
Merci aussi mille fois de dire toi aussi qu’il est possible de s’intégrer au Japon. Oui oui et oui c’est possible.
Je partage cet article immédiatement.
Judith Cotelle
novembre 09, 2015
Merci pour ton commentaire et pour le partage !
Ca ne m’étonne pas du tout ce que tu dis, j’ai pensé à toi au moment où j’écrivais l’article et me suis dit que tu devais certainement te fondre facilement dans le paysage ! D’après ce que je vois sur ton blog tu ne sembles pas non plus trainer dans une “bulle gaijin” donc ça aide aussi.
J’ai pu voir de mes propres yeux qu’on ne vit vraiment pas tous la même expérience au Japon lorsque je suis sortie à une époque avec un Irlandais avec qui les Japonais ne réagissaient pas du tout de la même manière qu’avec moi. Même mes amis, lorsque je leur ai présenté on fait “wow c’est THE gaijin !”. Les gens le dévisageaient, lui parlaient systématiquement en anglais. Lorsque je l’avais emmené passer un week-end dans une maison au bord de la mer où nous allions tous les ans avec une 20aine d’amis et des enfants, dès qu’il est arrivé, les enfants s’étaient arrêté de jouer et l’avaient montré du doigt en disant “Oh ! Y a un gaijin !!” alors que ces enfants me voyaient tous ans !
Je pense que ça vient du fait que physiquement il était très différent des Japonais et qu’il ne traînait quasiment qu’avec des étrangers et quelques Japonais qui parlent très bien anglais et ont vécu à l’étranger. Il a assez mal vécu ses quelques années au Japon et a fini par rentrer dans son pays.
J’ai aussi 2 amis français qui ont vécu l’un 2 fois 1 an et l’autre un peu moins d’1 an à Hiroshima, et qui reviennent tous les ans pour de longues périodes et pareil, même s’ils ne font absolument pas Japonais physiquement, ils n’ont pas rencontré ces soucis d’ostracisme, n’ont eut aucun problème à s’intégrer, se faire de vrais amis Japonais. Je pense que c’est parce qu’eux aussi ont fait l’effort d’apprendre la langue de manière poussée et évité de ne trainer qu’avec d’autres étrangers.
Je te rejoins aussi sur le fait qu’en région c’est certainement beaucoup plus facile qu’à Tokyo (j’en parlais d’ailleurs en commentaire sur le dernier article de Marie-Amélie). Je pense qu’à Tokyo, même les Japonais “n’appartiennent pas” à la ville puisqu’ils sont souvent originaires d’autres régions, ils n’ont pas de dialect en commun et les gens sont beaucoup plus occupés, habitent à de longues distance les uns des autres et passent beaucoup de temps dans les transports, donc pas étonnant que pour les étrangers se soient également difficile de s’intégrer.
SAM
septembre 26, 2016
Je surfais sur ton blog que je n’ai pas visité depuis un moment et me suis amusée à lire quelques vieux articles et celui-là m’a interpellée.
Quand j’ai fait mon devoir j’ai mis une petite photo trouvée je ne sais plus où, et c’était une des 2 seules photos que j’avais vu de toi. Et ben dès le départ… j’ai pensé que tu étais asiatique ^^ » Pas japonaise, sinon tu en aurais parlé dans ta présentation, mais je pensais vraiment que tu avais des origines asiatiques (peut-être pas 100% mais métisse en tout cas). En lisant cet article je vois que j’ai eu tout faux !!
Du coup, qu’on te prenne pour une japonaise ne m’étonne pas du tout. Après coup, j’ai regardé quelques photos sur ton blog et c’est vrai que tu ne fais si asiatique que ça. Mais tu as quand-même des airs et que les japonais et même les étrangers se trompent ça ne me surprends pas. Je ne sais pas si ça t’es déjà arrivé de penser que certains japonais (surtout les japonaises) n’avaient pas une tête 100% asiatique mais avaient quelques traits un peu occidentaux, mais moi oui. C’est bizarre ? Ou alors je m’étais juste habituée (j’ai passé 6 mois à Osaka il y a 6 ans puis 9 mois l’an dernier, principalement à Okinawa et Hakuba, dans le département de Nagano). En te voyant en vrai je t’aurais peut-être prise pour une half ou une japonaise qui n’a pas une tête d’asiat ^^ » Désolée ça n’aide pas…
Judith Cotelle
septembre 27, 2016
Oui, ça m’arrive de n’être pas sûre pour des personnes qui sont au final 100% japonaises. Mon copain aussi, pourtant 100% japonais, se fait souvent prendre pour un étranger (sud-est asiatique).
Sinon à Okinawa, c’est normal, ils ont des origines ethniques très différentes des Japonais de la métropole. Ca m’est arrivé plusieurs fois de penser que certaines personnes étaient originaires d’Okinawa quand je leur trouvais une tête très différente des autres Japonais !