Haaa.. l’été à Hiroshima. J’ai un peu laissé ce blog à l’abandon ces derniers temps : retour en France au mois de Juin avec ma copine Pon, manque de temps, panne d’inspiration, doute sur l’intérêt du blog en lui-même (← haha, la fille qui cherche en douce à se faire rassurer !), flemme de sortir l’appareil photo, autres occupations… Mais me voilà de retour avec non pas un mais deux articles ! (← je crois que j’ai eut les yeux plus gros que le ventre, il faudra peut-être attendre quelques jours pour le 2ème article…)
Celui-ci sera un peu plus personnel que d’habitude (et peut-être un peu long, alors calez-vous au frais avec une bière bien glacée), plus dans l’esprit des articles que je postais sur mon ancien blog : jud-hiroshima.over-blog.com.
Y aura même des photos de moi ! wahoouh ! (← super…) Ah, et je préfère vous prévenir, mais je n’ai que de pauvres photos d’iPhone à vous proposer cette fois-ci. On en aura de meilleures dans le prochain article.
Au départ, je comptais juste écrire un article sur le off des commémorations du 6 Août (anniversaire du bombardement d’Hiroshima, au cas où), c’est-à-dire la soirée Summer of Love organisée tous les ans par SleepyEye. Puis de fil en aiguille ça s’est transformé en Love of Summer, un article à la gloire de l’été dans la région d’Hiroshima. Nous parlerons donc du 6 Août dans le prochain article.
Comme je ne fais pas dans le genre guide touristique, ne comptez pas sur moi pour vous indiquer des bons plans accessibles lorsque vous viendrez visiter le coin (mais si y en aura un peu). Je dis ça, mais je continue de recevoir régulièrement des appels de monsieur Nakamura pour m’informer que des français sont venu s’attabler à son comptoir, après avoir lu mon article sur le quartier de Yokogawa. J’ai donc de temps en temps l’occasion de parler au téléphone avec mes lecteurs, ce qui est plutôt rigolo.
Dans tous les cas, j’espère quand même vous donner l’envie d’explorer la région, ou au moins vous en faire ressentir les bonnes vibrations. (← t’as pas écouté un peu trop de reggae ces temps-ci ?)
Donc ça y’est, après une saison des pluies (梅雨 tsuyu) encore très longue cette année – elle s’est achevée fin Juillet – on est enfin entré en plein coeur du véritable été japonais, celui que tant détestent et redoutent (même notre stagiaire thaïlandaise, pourtant habituée à un climat tropical, s’est promise de ne plus jamais remettre les pieds au Japon à cette période) : 36° la journée, dès très tôt le matin – et la nuit n’apporte même pas le répit espéré (28° au minimum) – moiteur lourde et étouffante qui fait la joie des vendeurs d’éventails et de lingettes rafraichissantes (moins celle de ceux qui se retrouvent le nez coincé à 2cm de l’aisselle d’un salaryman en costume complet dans les transports en commun, mais ça ne me concerne pas, je suis à 10 min à pied de mon lieu de travail), volume sonore démentiel des semi (cigales autochtones) qui vous donnerait presque envie d’à aller faire une sieste au Hellfest pour se reposer les tympans (personnellement ça me dérange pas mais beaucoup s’en plaignent), moustiques assoiffés, abu, buyo, cafards géants (et volants), méduses qui envahissent les rivages, obasan flippantes en combinaison complète gants noirs / casques de soudeur qui vous foncent dessus à bord de leur mama-chari tels des bolides incontrôlés…
Bref, ça c’est le tableau noir que dressent ceux qui voient le verre de mojito à moitié vide. Ou de ceux qui ont une vie chiante.. (← pimbêche ! prétentieuse !)
Non, l’été au Japon ce n’est pas forcément un souffrance, pour peu qu’on sache un peu en profiter. Pour moi c’est synonyme de camps à la plage, balades en bateau entre les îles de la Mer intérieure de Seto (Setonaikai), tentes et chaises de camping Coleman avec porte-bière intégré, matsuri inattendu au coin de n’importe quel quartier, feux d’artifice achetés pour les enfants au 7/11 d’à côté, barbecues sur lesquels grillent poissons et crustacés tout juste pêchés, soirées en plein air, katori senkō, ces spirales d’encens censées éloigner les moustiques, mais qui doivent plutôt bien les faire rigoler et que les Japonais, persuadés de leur efficacité, mettent un point d’honneur à faire brûler, souvent posées sur une cannette de bière entamée.
Ha, et encore, cet été je n’ai pas fait de スイカ割り (suika-wari, le jeu de la pastèque, voir la vidéo tout en bas de l’article), ni de 流しそうめん (nagashi-somen, toboggan à nouilles), ces trucs que tu ne peux faire qu’au Japon et qu’en été. (Enfin rien ne t’empêches de le faire chez toi dans ton salon, mais je suis sûre que ce sera moins drôle, quoi que..)
Je dévie donc pour une fois radicalement de la ligne éditoriale que je m’étais fixée pour ce nouveau blog, à savoir un blog informatif censé mettre complètement de côté ma vie personnelle ou celle de mes amis, mais j’avoue que lorsque je lis moi-même des blogs sur le Japon, ce qui est de plus en plus rare, je préfère de loin ceux où les auteurs se mettent en scène, se dévoilent, décrivent leur quotidien, à ceux qui se donnent des airs de guide touristique bien propre et sérieux. Je trouve qu’on en apprend plus à travers ces récits personnels qu’avec ces simili-wikipédia barbants. (← mauvaise langue !)
Alors, c’est parti pour un petit récapitulatif des moments sympas de cet été :
Hamada Pool Party, SleepyEye, 19 Juillet
Pour la 3ème année consécutive, les SleepyEye ont organisé une journée au bord de la piscine de Regolith, à 2 pas de la plage Senjō (Hamada / Préfecture de Shimane, du coup ce n’est pas la Mer de Seto, mais la Mer du Japon, ça reste cependant une des destinations favorites des habitants d’Hiroshima l’été) avec bar, stand de nourriture, dj’s et danseuses de 11h à 19h, suivie d’une after party dans un bar de la ville jusqu’à 2h du matin.
Certains ont campé le soir sur la plage, d’autres comme moi avions réservé une chambre d’hôtel dans le centre. Le lendemain (海の日 Umi no hi, jour de la mer, et jour férié), on a repris des forces au kaiten-zushi, すし蔵 Sushi Zō puis fait une petite halte (miraculeuse) au onsen かくれの里ゆかり Kakure no sato yukari avant de se prendre d’interminables bouchons pour rentrer à Hiroshima.
Pour être honnête, les bébés en couche dans la piscine ça m’a quand même un peu perturbée niveau hygiène dans ce pays où on vente tant la propreté…
Sortie en bateau entre les îles de la mer intérieure de Seto
Le dimanche suivant, une copine m’a invitée à passer la journée à bord d’un petit bateau pour faire le tour des îles de la mer intérieure de Seto. L’ami qui possède le bateau est venu nous cherché vers 10h au Prince Hotel du port d’Ujina. On a emmené les filles, âgées de 10 et 12 ans, de 2 autres copines dont l’une nous avait préparé de délicieux omusubi au mentaiko (boules de riz fourrées aux œufs de daurade morue (← merci Senbei !) et entourées d’une feuille d’algue).
Le soir après avoir déposé le bateau dans le port de Kure, nous sommes allés boire quelques bière à オオムラ Oomura, un petit bar réputé pour ses bières pression. Je vous conseille d’ailleurs vivement la ville de Kure si vous visitez la région. C’est un enchevêtrement de petites ruelles pleines de charmes à l’ancienne et de yatai (stands de nourritures) en bord de rivière comme à Fukuoka. Les gens sont très sympathiques, naturels, ils ont un petit côté rural et direct, et si vous rencontrez un bad girl parlant un dialecte très prononcé à Hiroshima, vous savez immédiatement qu’elle est originaire de là-bas. C’est aussi dans cette ville que la fameuse série de films « Combat sans code d’honneur » , qui a fait la réputation d’Hiroshima comme ville de Yakuza, est basée.
Morning Far Far Full Moon Party, le 1er Août
Le premier week-end d’Août, j’étais invitée à mixer dans un festival trance organisé dans un lieu paradisiaque : la plage Ganne Moon Beach, sur l’île d’Etajima. Je redoutais un peu le week-end sachant que la trance est très très éloignée de mes goûts musicaux personnels et que je partais avec des gens que je connais assez peu mais j’ai finalement passé un excellent week-end côté camping, entre plage et barbecue avec les familles (oui, même dans ce genre d’évènement, les gens viennent avec leurs jeunes enfants). On a passé 3 jours (du vendredi soir au dimanche soir) dans des conditions très rustiques : pas de douches, toilettes sans chasse d’eau, tentes totalement ouvertes (juste un toit) et évidemment pas de lit ni d’oreiller.
Par contre niveau nourriture, c’était le grand luxe comme toujours avec les Japonais en camping : pas de boîtes de conserve sur un réchaud, mais des moules fraîchement pêchées au vin blanc et romarin, des poissons grillés, des hot-dogs avec légumes, moutarde à l’ancienne et ketchup, des sandwichs cuits dans un toaster, de la viande de qualité, des légumes à profusion, etc…
Alors moi j’ai fait ma mamie, je me suis couchée vers 23h et ai dormi jusqu’à 9h30 mais une bonne partie des gens ont continué à danser non stop de la veille jusqu’à midi le lendemain. (Je vous ai épargné toutes les photos de têtes en mode Las Vegas Parano). (← haha, vous auriez bien aimé les voir, hein !)
Voilà quelques vidéos que j’ai prises quand j’étais aux platines de 17h à 18h (sans son, mon iPhone étant à moitié en panne, mais ça donne un petit coté Super 8) (← genre elle essaie de se rattraper..)
Bon, finalement je ne me suis pas tant étendue sur ma vie.. Mais j’espère en tous cas vous avoir donné l’envie de passer un été au Japon. On parlera de Summer of Love dans le prochain épisode.
Senbei la nouille molle
août 10, 2015
Bonjour, c’est Senbei, relecteur officiel de ce blog.
» mentaiko (boules de riz fourrées aux oeufs de daurade et entourées d’une feuille d’algue). »
J’ai bien peur que si le mentaïko était de la daurade, on n’aurait pas grand chose à manger, et que ça coûterait un rein au marché de Bogota. Il s’agit de colin / morue (le mot « morue » étant généralement employé pour la version sèche du colin), d’où la taille des rogues, ou « poche d’oeufs ».
Des oeufs de colins, donc.
Sinon, je veux pas faire chier pour rien, mais n’oublie pas la majuscule à « des Japonais », sous peine de fâcher les fiers.
La bise,
Senbei, mérou qui transpire.
Judith Cotelle
août 10, 2015
C’est clair t’as gagné la palme du relecteur officiel de blog !
Pfff, n’importe quoi moi, oeuf de daurade.. ça devait être le fait que je sachais que j’allais parler de daurade après..