Voilà la 2ème partie de notre visite du quartier de Yokogawa. On va voir cette fois-ci à quoi ressemble le quartier la nuit (si vous avez loupé la 1ère partie en journée, c’est ici). Si vous cherchez des clubs ou des bars branchés c’est clairement pas l’endroit mais si les ambiances à l’ancienne vous plaisent, il y a de quoi vraiment passer une bonne soirée.

D’abord on va remonter du côté de la gare, dans un tunnel bordé de restaurants et d’enseignes lumineuses, au-dessus duquel passent les trains. Ce type de paysage urbain fait immédiatement penser à certains quartiers de Tokyo tels que ceux qu’on trouve aux abords des gares. (Bon, en plus petit, hein)

Pour commencer, vous pouvez essayer l’excellent teppanyaki  しんご Shingo. Le restaurant est assez petit, une dizaine de places autour du teppan, mais ça permet d’observer le chef à l’oeuvre. J’y ai goûté un délicieux tataki de thon légèrement pané, servi avec du wasabi et du shoyu.

Si vous êtes plus yakitori / kushiyaki, laissez-vous tenter par 串焼 狄 Kushiyaki Teki, le yakitori le plus connu et peut-être le plus ancien de Yokogawa, une sorte d’institution. Le lieu est beaucoup plus spacieux que Shingo.

Si vous continuez au bout du tunnel et tournez à droite au niveau du 7/11, vous allez arriver à la frontière de Misasa-cho ; le quartier longe les rails. Les trains qui passent en hauteur font partie du paysage. L’ambiance est assez familiale, on peut voir les enfants des commerçants jouer dans la rue en début de soirée. C’est plein de petites allées étroites, de petits boui-bouis qui ne payent pas de mine et de bars.
* Mise à jour 2019 : la partie que je montre sur les 3 dernières photos a malheureusement été détruite cette année. 🙁

Misasa-jinja

La dernière fois, il y avait même un petit matsuri d’Automne au Sanctuaire Misasa-jinja, avec des spectacles de Kagura (un spectacle de danses, musiques traditionnelles et masques, typique de la région Chugoku).

C’est ici que Kazue (qui m’a guidée toute la journée dans Yokogawa), tient son magasin Madame Tété, fleuriste le jour, bar le soir. Elle parle très bien français et c’est au chanteur Tété, qu’elle a emprunté le nom de son magasin. Elle se rend en France au minimum une fois par an, pour des activités d’arrangement floral ou pour visiter.

Oden

Ca c’est à ce qu’on m’a dit le meilleur oden de Yokogawa. Vous le trouverez dans cette ramen-ya, 高砂屋 Takasagoya.

La fameuse mama d’okonomiyaki chiromancienne

Si vous vous aventurez dans la cour d’immeubles un peu derrière, vous trouverez au fond une petite allée. C’est là que se cache ほていや Hotei-ya, un petit okonomiyaki bien bordélique, une espèce de gros bric-à-brac où la mama pourra vous lire les lignes de la main (oui, ça semble être LE gros truc à Yokogawa, les arts divinatoires!). Bon en même temps, elle semble prédire à tout le monde la même chose : une mort jeune dans un accident de voiture..

Continuez dans cette ruelle sombre et là vous aller atterrir sur l’izakaya que je recommande 100% à Yokogawa : 路地裏 Rojiura. C’est super convivial, le couple de sexagénaires qui tient le lieu est adorable, les plats sont variés et délicieux, et les prix incroyablement bas. C’est pas très grand, seulement un comptoir, les murs sont tapissés de bouteilles de Shochu, et l’ambiance est super sympa. Quand sa femme peut se débrouiller seule en cusine, le mari vient s’asseoir au comptoir pour boire des coups et discuter avec les clients. Il est super drôle ! Il est passionné par la Corée et Jean Gabin !

Sashimis de saumon, 鱧 hamo (une sorte de congre qu’on sert presque haché parce qu’il contient trop de petites arêtes pour qu’on puisse les retirer), il était servi avec une sauce karashi (moutarde japonaise) / miso et une sauce à base de prune et かつお katsuo (bonite).

namerō

Leur spécalité : le namerō : poisson du jour hâché (ce jour-là c’était du maquereau, la 2ème fois du 太刀魚 tachiuo (poisson sabre)), du nira (une sorte de cive plate au goût aillé et piquant), du shiso, un togarashi spécial (piment japonais) et un ingrédient secret qu’ils ne dévoilent à personne.

Salade myōga / poivron vert

La salade super rafraîchissante myōga (un bourgeon de fleur de la famille du gingembre) / poivron vert.

dashi-tonkatsu

Le dashi-tonkatsu ! Tonkatsu (fine tranche de porc panée) ultra croustillant qu’on trempe dans un bouillon qui contient de l’oeuf de caille cru. C’est vraiment un délice, la viande super moëlleuse et juteuse contraste à merveille avec le croustillant de la croute, que le bouillon ne vient absolument pas ramollir.

Le nabé épicé, qui passe très bien avec un peu de saké chaud (atsukan).

Je suis retournée seule là-bas il y a quelques jours en attendant des copines et j’ai été super bien accueillie, comme une habituée. Le papy est venu me tenir compagnie et on s’est bien marré. Vous devez vous dire que j’ai une obsession avec les papys et les mamies, mais oui c’est vrai, j’aime bien les papys et les mamies ! (en même temps, vu qu’ils représentent un quart de la population au Japon, vaut peut-être mieux faire ami-ami avec eux, hein). C’est peut-être le fait de vivre loin de ma famille, je sais pas.

Si après ça vous avez encore faim, vous pouvez aller faire un coucou à Shō-kun à 日々来 Hibiki et lui commander un de ses okonomiyakis croustillants dessous. La couche inférieure de nouilles est grillée sur le teppan, hmm !

Ensuite passons au choses sérieuses.
Pour faire descendre tout ce festin, vous pouvez vous installer au comptoir de 一貴 Kazuki, un bar japonais avec la mama en kimono. Ils proposent une grande sélection de sakés. Le lieu est souvent archi-plein cependant.

Et si vous tenez encore debout (c’est que vous êtes des warriors), alors je vous recommande 星のうた Hoshi no uta, le karaoke préféré de Pon.
La mama est juste incroyable, super charismatique, avec ses grosses lunettes et son drôle de foulard sur la tête, elle ne tient pas en place, n’arrête pas de danser, de chanter, de rigoler, de bouger dans tous les sens.
Elle a toute sa petite cour de vieux habitués, qui, vu leur âge, n’ont parfois plus guère de dents, mais ça ne les empêche pas de maîtriser le vibrato pour chanter l’enka ni de tout donner !
Les jeunes du quartier viennent aussi se mêler à cette foule du 3ème âge créant un mélange de clientèle assez inhabituel et une ambiance franchement rigolote.
Les murs sont tapissés de vieux posters de vedettes de la chanson, les cheveux gominés ou le kimono fier.
Bon attention, c’est pas un karaoke-box, mais un karaoke-bar à l’ancienne, donc si vous êtes du genre timide qui préfère chanter dans le noir entre potes, ils vaut mieux oublier ! Il y a même une mini-scène entourée de spot-lights pour les plus courageux.

Voilà, j’espère que ça vous aura donné envie de visiter le quartier, si vous êtes de passage à Hiroshima.
Un grand merci à Pon et Mami qui m’ont fait découvrir tous ces lieux magiques.

Et pour finir, comme les lieux que je vous ai présentés dans les 2 articles ne sont pas forcément faciles à trouver (d’autant plus que même en tapant les adresses dans Google Map, les flèches ne pointent pas sur le lieux de manière très précise), je vous ajoute une petite carte, avec toutes les adresses citées.

14-Teppanyaki Shingo: 3-2-13, Yokogawa-cho, Nishi-ku, Hiroshima, 082-238-0830
15-Kushiyaki Teki: 3-2-11, Yokogawa-cho, Nishi-ku, Hiroshima, 082-237-2271
16-Takasago-ya: 1-14-9, Misasa-cho, Nishi-ku, Hiroshima
17-Hotei-ya: 1-14-15, Misasa-cho, Nishi-ku, Hiroshima, 082-237-4319
18-Madame Tété: 3-1-29, Yokogawa-cho, Nishi-ku, Hiroshima, 082-237-1187
19-Bar Off Time: 3-1-34, Yokogawa-cho Nishi-ku, Hiroshima, 082-238-6941
20-Izakaya Rojiura: 1-14-9, Misasa-cho, Nishi-ku, Hiroshima, 082-230-2262
21-Okonomiyaki Hibiki: 1-7-3, Misasa-cho, Nishi-ku, Hiroshima, 082-237-9617
22-Kazuki: 1-7-14, Misasa-cho, Nishi-ku, Hiroshima, 082-239-2233
23-Hoshi no uta (Karaoke): 3-5-20, Yokogawa-cho, Nishi-ku, Hiroshima, 082-532-2250