Aujourd’hui nous allons visiter les fameuses dunes de Tottori et la petite ville de Kurayoshi, dont l’histoire remonte à l’ère Edo.
Si vous avez manqué le premier épisode, je raconte mon séjour dans la préfecture de Tottori avec les parents du Gracieux (mon copain).
Petit déjeuner fabuleux dans la pension Dandan
On avait fixé l’heure du petit déjeuner à 8h. Et quand je suis arrivée dans la salle à manger après cette belle nuit sous un édredon douillet, je n’ai pas regretté de m’être levée !
Du salé : Œuf gratiné au fromage et aux lardons, coleslaw de chou rouge et choux vert, salade de pomme de terre, tranches de viande, soupe légère.
Du sucré : yaourt, fruits (figue, mandarine, banane, kaki, nashi). 3 petits pains et des confitures maison : itadori, dekopon et nashi avec du beurre de la région.
Les dunes de Tottori
Après cet énorme et délicieux petit déjeuner, on s’est mis en route pour les dunes de Tottori. Un site immanquable si l’on passe par cette préfecture !
Ça nous a tout de même pris quasiment 2h depuis la région de Daisen. (Pendant lesquelles j’ai dormi comme un loir).
Alors pour ceux qui connaissent la dune du Pilat en France, un petit comparatif :
- Dune de Tottori : longeur : 16 km | largeur : 2,4 km | hauteur (variable) : 50 m
- Dune du Pilat : longeur : 2,9 km | largeur : 0,5 km | hauteur (variable) : 110 m
Et pour ceux qui ne connaîtraient pas du tout le Japon, sachez que des dunes et des étendues de sable de cette taille, ce n’est pas du tout commun !
On a donc pris le téléphérique pour se rendre sur le site, où K. et S. m’ont laissé le temps de prendre quelques photos. On n’en a pas fait le tour, K. ayant un petit peu de mal à marcher sur de longues distances. Mais rien que pour ce spectacle étonnant, ça valait le coup d’être venu.
Y a pas à dire, le lieu est impressionnant et on a envie d’y prendre des tonnes de photos !
Peut-être du fait qu’on soit en semaine, le site n’était pas envahi de touristes. Beaucoup de Chinois, mais surtout des petits couples sympas et des familles. Pas ces groupes bruyants que l’on redoute souvent à Kyoto ou Miyajima.
Comme la ferme du lait à Daisen, le lieu a été Disneylandisé : on peut faire des balades à dos de chameau et acheter des souvenirs sur le thème de l’Égypte, de l’animal à deux bosses, tout ça tout ça…
Ensuite, comme d’autres personnes sur internet, K. et S. m’ont proposé de visiter le Musée des sculptures de sable. Eux l’avaient déjà fait. Mais bof… ça ne me tentait pas plus que ça et après avoir vu des photos sur Google, je ne regrette pas particulièrement. Mais si vous ça vous plaît, foncez, je ne vous retiens pas !
Kurayoshi (倉吉)
La visite du quartier historique Utsubuki-Tamagawa dans la petite ville de Kurayoshi, en revanche, me faisait beaucoup plus envie !
Il s’agit d’un quartier commerçant datant d‘Edo et Meiji, plutôt bien préservé. Comme à Kurashiki (préfecture d’Okayama), des maisons japonaises traditionnelles aux murs blancs et des entrepôts longent de petits canaux.
La ville vivait à une époque de la production de saké et de soja mais elle semble désormais presque à l’abandon. Hormis un petit groupe de touristes japonais du 3e âge, les rues étaient quasiment désertes.
Le quartier abrite aussi de nombreux ateliers d’artisans, de tissage et de teinture à l’indigo (technique 絣 kasuri), des fabriques de cerf-volants, des boutiques et restaurants.
Déjeuner à Kurayoshi
Après notre petite balade dans les ruelles et quelques engueulades entre K. et S. à propos du choix du lieu pour aller se restaurer et de « mais non c’est toi qui comprends pas la carte ! », on a fini par s’installer dans un petit resto plutôt rétro.
A peine assis, la patronne, avec sa blouse bleue de grand-mère et son accent de la campagne, nous accueille d’un « Ouuwaaa ! Vous venez de loin vous ! »
S. : « Ooh oui »
C’est là que je remarque qu’elle s’adressait en fait à moi, et elle enquête un peu plus : « d’Australie ? »
Moi : » De France »
Elle : « Ouwaaa ! » (comme si elle avait gagné le gros lot. Oui la France bénéficie encore d’une image extraordinaire au Japon).
Puis elle repasse un peu plus tard du côté de notre table, mais avec un air malicieux. Elle lance à K.et S. « Ah je sais ! C’est une « fashion model » hein ? »
On mange nos plats, pas particulièrement bons mais on a faim, et alors qu’on sort rejoindre K., qui s’est occupée de l’addition, la patronne part sur une liste de phrases qu’elle nous demande de lui traduire en français. Elle les note de manière très approximative en hiragana (un syllabaire pas du tout adapté à l’écriture des langues étrangères, mais bon…).
Lorsqu’on lui apprend qu’il n’y a pas de traduction française pour おかえり / 行ってらっしゃい (les phrases qu’on utilise quand on quitte la maison ou y revient), c’est comme si on venait de lui réciter un théorème de physique quantique. Elle reste un instant bouche bée, immobile, comme si le monde s’écroulait lentement autour d’elle.
Alors qu’on s’apprête à quitter les lieux, elle nous ressort une 2e liste de phrases longue comme le bras. Bien que ça commence un peu à.. hein.., on s’exécute
Puis là, on se dit que ça y est, c’est bon, mais après avoir fini de prendre ses notes, elle repart de plus belle : « et puis… ». On se croirait tellement dans un sketch qu’on éclate tous de rire et essayons poliment d’annoncer que… « bon, c’est pas tout, mais… ».
J’avais laissé la moitié de mon bol de 五目そば (gomoku soba), ce qui n’est pas très bien vu au Japon. Heureusement S. avait tout prévu : « Ah et vous la pardonnerez mais en tant que mannequin elle doit faire attention à sa ligne ».
La mamie : « Aaah ! J’le savais ! » (trop heureuse qu’on lui confirme qu’elle avait reçu un mannequin français dans son petit boui-boui).
On s’est échappé comme on a pu, mais la mamie s’est mise à nous poursuivre dans la rue pour refourguer des paquets d’allumettes à S. K. lui a refermé la porte coulissante sur la tête tellement elle n’en pouvait plus (involontairement mais c’était comique).
Il était finalement déjà l’heure de rentrer à Yonago pour mon bus de retour.
Bilan du séjour
C’était bref et rapide, on n’a fait que survoler, mais la région de Tottori, extrêmement variée, mérite vraiment d’être explorée. N’hésitez pas à lire les différents liens que je vous ai laissé dans cet article et le précédent !
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Liens :
Les Dunes de Tottori / Kurayoshi (Passeport Japon)
Les Dunes de Tottori en hiver (par Jordy Meow)
Kurayoshi, un village rural traditionnel Japonais
Quartier Historique de Kurayoshi (JNTO)
Quartier du mur blanc de Kurayoshi (Japan Airlines)
Office du tourisme de Kurayoshi
Carte Jipangu (avec les articles d’autres blogeurs)
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Pour les geek photo : Oui, j’ai pris toutes mes photos* avec l’objectif Fujinon XF56mm f/1.2, pas du tout adapté à la photo de voyage. Mais si vous vous demandez pourquoi, et bien c’est par pur caprice. Je l’ai reçu juste avant de partir et savais qu’avec l’avalanche de travail qui m’attendais après je n’aurais pas le temps de l’essayer en rentrant, donc je me suis dit tant pis, on essaiera d’être inventive. Mais oui, ça m’a un peu frustrée aussi par moment… (* à part les photos de plats à l’iPhone 7)
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