Ma vie à Hiroshima, en cette période d’actualités peu réjouissantes
Tout d’abord, j’espère que vous vous portez tous bien !
Aujourd’hui j’ai décidé de raconter à quoi ressemblent l’ambiance et ma vie quotidienne, en ce mois de mars 2020, dans mon coin du Japon.
Ce sera évidemment très subjectif, et centré uniquement sur ma situation et celle de mon entourage, ou ce que j’observe dans la rue. Je ne vais donc pas parler du Japon dans son ensemble.
Dans les rues de Yokogawa
L’état d’esprit
On ne va se mentir, ces derniers temps, les conversations portent beaucoup sur le coronavirus, l’avancée de l’épidémie et son impact.
Comme partout, on commente et critique les décisions parfois incohérentes du gouvernement. On s’agace à propos de ces abrutis qui ont acheté du papier toilette ou des masques en quantité irraisonnées, provoquant de brèves ruptures de stock.
Mais autour de moi, personne n’a sombré dans la psychose. Personne ne semble particulièrement inquiet, et chacun continue de vaquer à ses occupations habituelles. C’est en fait plutôt l’impact sur l’économie qui préoccupe pour l’instant.
Un homme pressé
Business business
Hai Hi Hai ho 🎶
Ça bosse
Le port du masque
On voit certainement plus de personnes portant un masque que d’habitude, mais j’aurais du mal à dire en quelle proportion. Ça ne me semble pas particulièrement flagrant, mais c’est surtout que les autres années je n’y prêtais pas attention. À vue de nez je dirais 55% avec un masque, 45% sans. Mais je ne pourrais rien affirmer avec certitude !
En tous cas, du côté de mes amis, je n’ai pas noté de différence.
En revanche, les caissiers et caissières de supermarché et conbini en sont quasiment tous couverts.
Gare d’Hiroshima
Gare d’Hiroshima / quai des tramways
L’impact dans ma vie et dans mon entourage
Pour l’instant je n’ai pas été impactée personnellement, ni dans mon activité de graphiste freelance, ni dans ma vie quotidienne ou dans mes projets.
Mon studio de yoga avait annoncé la suspension des cours lorsque le premier cas de coronavirus a été confirmé à Hiroshima le samedi 7 mars (article en japonais). Cependant, ils reprendront le 14 à la demande des élèves.
Chez Kisuke (㐂すけ), le restaurant de mon copain, la fréquentation de clients (hors habitués et amis, toujours fidèles) et les réservations ont chuté depuis ce même 7 mars.
Bonne ambiance la veille du 7 mars à Kisuke
L’ambiance générale, les conséquences au-delà de mon entourage
Les soirs de week-end, les rues du centre-ville et les restaurants sont beaucoup plus calmes que d’habitude. A ce propos, certains établissements ont été bien plus affectés que celui de mon copain. C’est le cas notamment des restaurants de grands hôtels qui accueillent habituellement de gigantesques réceptions d’entreprises au mois de mars. Les pertes se comptent en centaines de millions de yens.
Les écoles, les musées, et certains lieux touristiques comme le jardin Shukkei-en ont également fermé leurs portes temporairement.
Je marche seul 🎶
Un moment d’égarement
Rues presque désertes un vendredi soir
Conclusion
Les choses peuvent évidemment changer dans les périodes à venir, mais pour l’instant la vie continue. On n’est pas encore cloîtré chez soi, on continue de sortir et de s’amuser.
Les commerçants, restaurateurs et personnes travaillant dans le secteur du tourisme sont évidemment très inquiets, mais pas de morosité perceptible pour le moment.
Ben quoi ?
Taxis désœuvrés
Pas très nombreux chez Aitsuki あい月 mais on rigole bien quand même
Olivier
mars 13, 2020
Salut Jud,
Cet article fait du bien à lire et permet de remettre un peu les choses à leur place car vu de l’intérieur. En tout cas je suis toujours aussi fan de tes photos du quotidien, c’est vraiment inspirant pour moi et je pense que je vais essayer de m’y mettre un peu plus pour mon prochain séjour. merci ^^ !
Judith Cotelle
mars 13, 2020
Merci pour ton commentaire et pour les compliments 🙂
Alors par contre si c’est bien vu « de l’intérieur », ce ne l’est qu’à travers mon regard subjectif. Le point de vue d’autres personnes pourrait être très différent.
Ton prochain séjour est déjà programmé ?
Véronique Briner, Suisse.
avril 16, 2020
Merci, chère Mademoiselle, de ces nouvelles du Japon.
Je suis votre blog depuis deux ans et je n’ai encore pas pris le temps de vous dire combien la fraîcheur du ton me plaisait , combien sa subjectivité me paraît précieuse et combien vous m’avez parfois fait rire aux larmes par le récit de vos aventures.
J’ai découvert par hasard votre blog en faisant une recherche sur les risques des méduses dans les îles Ryukyu au mois de novembre 2018.
Nous y sommes allés, deux semaines á Ishigaki, Kohama, Iriomote, etc. Nous avons visité la jungle avec un guide, admiré les fonds marins, marché pendant des heures, même la nuit dans un cortège de lucioles volantes. Oh, nous ne sommes plus des aventuriers, vu notre grand âge, mais vos conseils ont beaucoup contribué à nous lancer tout seuls. Ce furent des expériences d’une grande douceur, loin des clichés. Au fait, c’est ce que nous avons le plus aimé: les gens, leur sollicitude , les contacts qu’ils souhaitent établir, même si ce n’est que pour quelques instants.
Voilà que nous aussi, nous sommes confinés depuis un mois. En Suisse, nous ne sommes pas obligés de rester chez soi , la seule limitation imposée est l’interdiction de se rassembler à plus de 5 personnes, en privé ou en public. Les écoles sont fermées, les restaurants , les chantiers et les commerces aussi. On peut se déplacer autant qu’on veut, mais il y a une telle pression sociale, que peu de personnes ne prennent le risque de passer pour des cyniques ou des demeurés. Pour les plus de 65 ans , un service de volontaires nous apporte les courses de première nécessité.. Nous ne sortons que dans la forêt, masqués, même si nous ne croisons quasiment personne.
Je vous souhaite toutes les chances possibles pour que votre nouveau travail se réalise . Continuez de nous exposer vos rencontres, vos états d’âmes . Votre sens de l’humour , de l’observation et de synthèse, venus du bout du monde nous font un bien fou. Avec nos remerciements. V.B
Judith Cotelle
avril 16, 2020
Bonjour Véronique, votre commentaire me fait extrêmement plaisir !
Je suis très heureuse de vous compter parmi mes lecteurs.
Je suis également ravie que vous ayez apprécié les îles du sud d’Okinawa et que mes articles aient pu vous être utiles. Je rêve d’y retourner !
Je vous souhaite bon courage pour la suite de ce confinement et surtout, prenez bien soin de vous !