Le Japon nouveau ? Vers de nouvelles méthodes de travail
Il est souvent rappelé aux étrangers qui fantasment sur le Japon, à ceux qui rêvent de s’y installer et d’y vivre « pour toujours », et ne trouvent à ce pays que des qualités, que la société japonaise et en particulier son monde de l’entreprise sont très durs.
Même ceux qui s’intéressent peu à l’archipel auront au moins à l’esprit « Stupeur et tremblements » d’Amélie Nothomb ou bien le film qui en a été adapté, ou en souvenir la fameuse phrase d’Edith Cresson comparant les Japonais à des « fourmis travailleuses ». L’expression 過労死 karōshi (mort par excès de travail) est elle-même assez connue en dehors des frontières du pays, il me semble.
Les étrangers qui y travaillent ont souvent du mal à s’adapter et même à accepter les méthodes de management locales qui n’ont guère évolué avec le temps et sont souvent incompatibles avec les méthodes étrangères, qui ne permettent quasi aucune innovation ni initiative de la part des employés, qui sont régies par des règles immuables, archaïques et indiscutables « on a toujours fait comme ça », et soumises à des procédures provocant une lenteur, voire une inertie frustrante dans toute prise de décision, tout projet. (J’ai moi même connu cette frustration lorsque je travaillais pour la promotion touristique de Miyajima).
Comme la société, l’entreprise répond au modèle de la hiérarchie verticale dans laquelle l’âge ou l’ancienneté priment souvent sur l’expérience ou les compétences.
Les employés japonais battent des records d’heures supplémentaires, qui sont loin d’être tout le temps rémunérées (les fameuses サービス残業 sābisu zangyō) et il n’est pas rare qu’ils dorment sur place, ou fassent une nuit blanche (徹夜 tetsuya) en enchaînant avec leur journée de travail habituelle le lendemain.
Ce ne sont pas des légendes, ça m’est arrivé plusieurs fois d’arriver le matin au bureau, et de trouver mes collègues assoupis sur leur bureau ou couchés (depuis 1 heure) sur 2 chaises alignées et reprendre à 10h pour une autre journée.
Lorsque je travaillais dans une mairie, les lumières des bureaux s’éteignaient automatiquement à une certaine heure (1 jour par semaine) pour forcer les employés à rentrer chez eux. J’y ai vu des gens épuisés, et une collègue mutée au service des impôts m’expliquer que pendant presque 2 mois, elle avait dû travailler 7 jours / 7 jusqu’à 22 ou 23h, sans pause le midi.
J’y ai vu une employée enceinte ayant déjà fait une fausse couche (même 2 je crois) à cause du surmenage et à laquelle les médecins sommaient de prendre son congé maternité pour sa santé et celle de l’enfant, être obligée de rester travailler parce qu’elle n’avait pas fini de préparer les dossiers pour sa remplaçante.
Ce que notent souvent les étrangers travaillant dans les entreprises japonaises, c’est que bien que les employés tâchent de quitter le bureau le plus tard possible (ceux qui partent les premiers sont mal vus), ils ne sont pas forcément productifs ni même très occupés pendant leurs heures de présence. (Les Japonais vous répondront que c’est parce qu’ils sont très méticuleux, sincèrement je ne sais pas qui a raison ou qui a tort).
En dehors des vacances « collectives » telles que Shōgatsu (nouvel an), Golden Week en Mai et O-bon (fête des morts) en Août, les employés ont droit à un certain nombre de jours de congés payés qui varie selon les entreprises (en général 10) mais les prennent rarement de peur d’être mal vus par leurs collègues ou leur hiérarchie, de peur de donner du travail supplémentaire aux autres ou parce qu’ils ont trop de travail pour se le permettre, ou juste je crois parfois parce qu’ils sont tellement peu habitués à tout ce temps libre qu’ils ne sauraient pas quoi en faire.
Ma jeune collègue à la mairie avait longuement hésité à prendre 5 jours lors de sa première année de travail ; je me souviens l’avoir poussée à le faire et ses congés avaient bien été acceptés par la hiérarchie. Cependant à son retour elle a été lynchée par ses collègues qui lui ont demandé si « elle n’avait pas honte » et lui ont reproché de ne « pas bien comprendre la vie en société ». Mais apparemment le gouvernement semble être sur le point de mettre en place une nouvelle loi obligeant les entreprises à faire prendre leurs congés aux employés.
Ah ! et je n’ai pas parlé des 飲み会 nomikai, ces beuveries entre collègues après le boulot où les employés sont parfois contraints de se rendre plus que souvent, au détriment de leur santé ou de leur vie de famille.
Bref, tout ça c’est le Japon tel qu’il est encore majoritairement aujourd’hui, et si ces méthodes ont semblé être efficaces à une époque, hissant le Japon pendant longtemps au rang de 2ème puissance économique mondiale, elles semblent désormais montrer leurs limites.
Nombreux sont ceux qui pensent que le Japon n’est pas prêt de changer, je suis de plus en plus optimiste et convaincue du contraire.
Si dans mes premières années au Japon personne ne semblait encore remettre en question le système actuel, j’entends de plus en plus (depuis 1 ou 2 ans) de personnes le critiquer avec un certain ras-le-bol. Je ne parle pas de mon entourage proche qui pour la plupart ont de toute façon fait un choix de vie leur permettant d’être libres et de ne pas rentrer dans le moule (patrons de leurs propres entreprises : bars, restaurants, salons de coiffures, boutiques de vêtement, construction ou peinture en bâtiment pour la plupart) mais de personnes rencontrées au hasard et de tout âge, chauffeurs de taxi, clients des tables voisines au restaurant, collègues d’entreprises avec qui on travaille souvent, me disant « mais vous trouvez pas qu’on travaille trop au Japon ? Qu’on ne sait pas profiter de la vie ? C’est n’importe quoi ! ». Prise de conscience ou impression de ne plus récolter les fruits des efforts ? (sécurité de l’emploi, salaires élevés, bonus mirobolants), je ne sais pas.
Et aujourd’hui j’ai pu assister à une très belle démonstration de ce désir de changement de la nouvelle génération.
Avec l’un de mes collègues, nous avons été invités à assister à une conférence suivie d’une table ronde (panel discussion) sur le thème « le Japon dans les 10 années à venir ».
C’est l’un de nos nouveaux clients, une entreprise familiale de consulting en management (composée d’un couple d’une cinquantaine d’années passées et leur fils de 29 ans) qui organisait cette rencontre. La famille W.
Ils m’avaient repérée lorsque je participais l’an dernier à une table ronde sur l’accueil des touristes étrangers à Hiroshima et les moyens d’augmenter l’attractivité de la ville et nous avaient contacté pour que je réalise leur nouvelle identité visuelle, convaincus que le travail d’une graphiste étrangère apporterait une touche de nouveauté et d’originalité à l’image de leur entreprise.
La mère s’est prise d’une affection incroyable pour moi depuis (« Judyyyyyy!!!!! », je crois qu’elle rêve secrètement de me caser avec son fils, elle est adorable et très rigolote). On les a rencontré à plusieurs reprise, et ils sont très ouverts sur l’étranger, curieux. Un de leur fils vit actuellement à Amsterdam. Ils sont aussi résolument tournés vers l’avenir et les nouvelles méthodes de travail même si le père garde un pied dans les traditions (comme me l’a souvent répété sa femme pendant le processus de création de leur logo). Leur tagline est « solution & creation ».
Ils souhaitaient que je fasse partie du panel de discussion mais j’ai refusé, mes capacités à m’exprimer en face d’un public en Japonais me semblant trop limitées (pour la conférence de l’année dernière j’avais rédigé et imprimé mon texte et m’étais contentée de le lire, mais la préparation m’avait pris des lustres et pas mal stressée).
On y est allé avec mon collègue à reculons, plus par obligation et pour l’opportunité éventuelle d’élargir notre réseau que par réelle motivation, s’attendant à une conférence soporifique et barbante animée par des vieux croutons (malgré tout le bien que je viens de dire des W.). Et nous avons été bien surpris.
La conférence :
Le conférencier qui a parlé 1h30, un jeune de 29 ans, producteur de vidéo freelance, originaire d’Hiroshima mais vivant actuellement à Tokyo, nous a fait un discours brillant, passionnant, clair, fluide et dynamique que je n’ai eut absolument aucun mal à suivre.
Il a étudié l’Économie et la Politique à l’Université puis est parti s’initier à la création visuelle à York en Angleterre pendant 1 an avant de revenir, enrichi de nouvelles expériences et nouveaux points de vue (2 mots clés qu’il reprendra souvent par la suite) pour s’établir en tant que travailleur indépendant. Son rêve est plus tard d’ouvrir sa propre école.
Tendances 2014
Il a commencé par présenter les nouvelles tendances en matière d’information, communication et nouvelles technologies et les bénéfices qu’apportent celles-ci en les comparant à leur équivalent dans le passé.
- « curation media » (j’étais apparemment la seule dans l’assistance à connaître le terme)
- viralité (l’information était jusqu’à présent verticale, partant des grands médias pour descendre vers le public / elle prend maintenant une forme de toile, de réseau qui s’étend)
- paid media vs. owned media / earned media
- crowdfunding (c’est arrivé plus tard qu’en Europe)
Nouvelles manières de travailler
Il a ensuite présenté des nouvelles manières de travailler ainsi que de nouveaux outils. C’est là qu’il a insisté sur le fait qu’on devait commencer à se faire à l’idée que l’emploi de salarié à vie n’allait plus de soi mais qu’on pouvait le voir non pas comme une perte mais comme un progrès, comme la possibilité de choisir son travail, ses horaires, son lieu de travail (avoir la possibilité d’habiter loin des grandes villes et repeupler les régions de plus en plus désertées), que cela pouvait permettre aux femmes de ne plus avoir à choisir entre carrière ou vie de mère / femme au foyer.
(Sur ce point quelque chose n’est pas clair pour moi, je ne sais pas s’il parlait de la possibilité du télé-travail ou uniquement de celle de travailleur indépendant, mais puisqu’il s’adressait à des chefs d’entreprise on peut supposer qu’il parlait de la première option, voire des deux).
Zones urbaines et zones rurales
Il a abordé le problème du surpeuplement des grandes métropoles et de l’extinction de certaines régions auquel, selon lui, les nouvelles technologies peuvent apporter une réponse, expliquant qu’il n’était plus nécessaire de vivre à Tokyo, qu’on était maintenant capable d’obtenir les mêmes choses en vivant loin de la capitale et que les seules qui méritaient, nécessitaient encore une présence physique, et auxquelles les nouvelles technologies ne pouvaient se substituer étaient les gens et les expériences vécues (体験 taiken. Le Japonais distingue 経験 keiken, l’expérience de 体験 taiken, l’expérience vécue, physique), c’est-à-dire principalement les divertissements et le plaisir (les concerts, les musées, les soirées, les rues animées, etc.). Il a ajouté que ce serait aussi une manière de mettre fin à ces longues heures perdues quotidiennement dans les transports pour se rendre au travail, que subissent une grande partie des travailleurs.
Le Japon vu de l’extérieur
Il s’est ensuite interrogé sur les manières de faire la promotion du Japon auprès des étrangers, en se moquant de la campagne « Cool Japan » lancée par le gouvernement il y a quelques années et qui selon lui n’a rien de cool (ni pour les étrangers, ni pour les Japonais de sa génération) en plus d’être complètement à côté de la plaque et peu efficace.
Il nous a montré ces 2 vidéos réalisées par des étrangers (qui pour lui sont la preuve qu’on peut faire quelque chose qui soit aussi bien « cool » pour les Japonais que pour les étrangers) :
Vidéo super ralenti prise à la gare de Shinjuku (EDIT : c’est en fait cette vidéo qu’il avait présentée http://vimeo.com/77489382)
Tokyo reverse
Son but était aussi de montrer que les contenus créés par les utilisateurs ont plus d’impact et d’authenticité que ceux créés par les médias traditionnels et de démontrer l’efficacité de la viralité (par le nombre de vues des vidéos).
Nouveau lifestyle, nouvelle manière de vivre
Après avoir évoqué l’importance récente de la communication non-verbale dans nos vies (les emoji, les « stamps » sur Line) et notre entrée dans l’ère de la vidéo ( je ne vais pas détailler), il nous a présenté le concept de スキマ時間 sukima jikan (les interstices dans l’emploi du temps, je ne sais pas quel est l’équivalent en Français) pour montrer que les nouvelles technologies avaient chamboulé nos emplois du temps et habitudes de vie jusque-là très rigides pour les fragmenter (papa qui lisait le journal Asahi Shinbun de 7 à 8 peut maintenant consulter divers sites d’actualité à toute heure, les courses prévues de 18h à 19h peuvent maintenant être commandées sur internet depuis son iPhone pendant une pause dans la journée, l’émission télévisée du soir est remplacée par des vidéos choisies sur son ordinateur, etc..)
Nouvelle manière de penser
Il a insisté sur le fait qu’il allait falloir se mettre à réfléchir par soi-même, être capable de mettre en doute et critiquer ce qui est écrit dans le livres scolaires, ce que le prof dit, ce que ses propres amis affirment sans pour autant rentrer dans le conflit.
Pour conclure, il nous a parlé de l’excitation et des attentes que créaient les Jeux Olympiques de 2020 mais avertit tout le monde qu’il fallait surtout déjà commencer à penser à l’après.
Que d’ici 10 ans de nombreux métiers allaient disparaître, pas seulement à cause de la crise, mais du fait de leur inutilité ou de leur remplacement par les nouvelles technologies et que c’était pourquoi il fallait anticiper et réfléchir à de nouvelles manières de travailler, de vivre, d’habiter, d’utiliser le temps, de communiquer, que la télé et la presse papier disparaitraient peut-être mais que les contenus authentiques prendraient de plus en plus d’importance (avis de blogueurs sur les restos à la place de starlettes de la télé qui crient « oishii !! oishii !! (c’est délicieux) quoiqu’elles goûtent).
Enfin il a insisté sur le fait (je pense qu’il s’adressait aux vieux Japonais présents dans la salle) qu’il ne fallait surtout pas rester campé sur ses convictions, qu’il n’y avait rien d’établi et pas d’当たり前 (atarimae : chose évidente, qui va de soi) et plein de manières de penser et de voir les choses.
La table ronde :
Elle était animée avec plein de dynamisme par le fils de la famille W. qui m’avait pourtant jusque-là paru un peu mou et timide. Il a posé les premières questions et lues ensuite celles proposées par le public.
Les 3 participants étaient le conférencier, un étudiant de 23 ans (qui travaille à temps partiel chez les W.) et qui nous a surpris par sa maturité, notamment dans sa manière de s’exprimer et ses opinions tranchées (au Japon, argumenter, débattre, donner son opinion ne sont pas des valeurs mises en avant comme en France) et un chef d’entreprise de 35 ans. Un panel donc extrêmement jeune face à une assistance composée d’une majorité de personnes plutôt situées entre 40 et 60 ans.
Je ne vais présenter que les passages qui m’ont parus les plus pertinents (j’ai regroupé des réponses) :
« Comment voyez-vous l’organisation de l’entreprise dans le futur ? »
« Actuellement, le patron d’une entreprise est un « boss » qui domine l’entreprise et a le dernier mot, à qui l’on obéit aveuglément. Dans le futur je le vois plus comme un « leader » qui n’est pas au-dessus de ses employés mais à leur écoute et au centre d’une communauté plus motivée où tout le monde travaille ensemble, et pas avec pour seul objectif l’argent. Je ne vois plus de hiérarchie verticale mais horizontale (flat), en forme de réseau avec une communication multi-channel beaucoup plus rapide et efficace.
Et je pense que ça devrait être la même chose en politique ou dans les écoles, et dans la société en général. Je vois plus de flexibilité et du coup plus d’efficacité. Un lieu où chacun peut donner son opinion et proposer des idées. »
« Qu’est-ce que vous entendez par «valeur de l’accomplissement » ? »
« Que le travail ne doit plus être la seule source d’accomplissement, on doit pouvoir s’épanouir dans sa vie en général, profiter de la vie. »
« Qu’est-ce qui doit changer d’ici 10 ans ? »
« Les systèmes d’éducation et de formation doivent absolument changer d’ici 10 ans, sinon rien ne changera dans le pays. »
« de quelle manière ? »
« L’école ne doit plus être un lieu où on ne fait qu’écouter passivement son professeur mais un lieu où on nous écoute et où l’on écoute nos aspirations. Si l’on souhaite devenir artisan, on doit cesser de nous dire que c’est un gâchis et qu’on ferait mieux d’aller à l’Université.
Il faut aussi que la formation ne s’arrête pas à la fin des études, mais continue au cours de sa vie professionnelle, qu’on puisse se reconvertir et se former à n’importe quel moment et qu’on puisse essayer des métiers et en changer si on a fait le mauvais choix.
L’emploi a vie, le choix décisif et la vie linéaire ne sont plus des choses d’actualité.
Actuellement, le coût des études est bien trop élevé, seuls les riches y ont accès, il faut que les choses changent ».
« comment envisagez-vous l’éducation vos enfants ? »
« Pleine d’expériences variées et de voyages.»
« Comment le Japon peut-il prendre part de façon efficace à la globalisation ? »
« En commençant par s’intéresser à ses voisins proches »
C’est le père de famille W. qui a clôt la rencontre en résumant les discutions par ce qui lui avait semblé être le message principal :
« Il semblerait que la nouvelle génération aspire à être heureux et profiter de la vie ».
Nous sommes ressortis, mon collègue japonais âgé de 38 ans et moi avec les mêmes impressions et ce même sentiment d’excitation, comme si on sentait que les choses allaient enfin bouger un peu. Lui s’est rendu à la 懇親会 konshinkai (réunion amicale, pot, qui avait lieu le soir, donc j’éditerai peut-être pour ajouter ses retours. Personnellement, j’aurais aimé savoir ce que les personnes les plus âgées avaient pensé de tout ça).
Pour terminer, d’autres changements auxquels j’ai assisté depuis que je suis là, c’est l’ouverture sur le monde extérieur et un nouvel intérêt encore faible mais en pleine progression pour l’actualité et la politique.
Quand je suis arrivée il y a 8 ans, le seul réseau social utilisé par les Japonais étaient MIXI, un réseau extrêmement fermé et uniquement accessible depuis le Japon, avec une adresse mail de téléphone portable japonais.
Ils ont commencé à utilisé les réseaux sociaux internationaux que sont Facebook et Twitter il y a environ 3/4 ans. Si jusqu’à présent ils se contentaient d’y partager leurs photos de chatons mignons et de bols de ramen, ils sont de plus en plus à partager des articles de presse internationale traduits en Japonais et à les commenter, à s’intéresser à ce que les étrangers pensent et disent d’eux, à commenter les décisions de leur gouvernement.
J’ai d’ailleurs vu ces derniers jours, de nombreux articles commentant les attentats commis à Charlie Hebdo être partagés et commentés. Même si la réaction était faible par rapport à celle des anglo-saxons, c’était tout de même la première fois qu’un événement (national comme international) suscitait autant d’intérêt chez les Japonais sur Facebook et j’avoue que ça m’a surprise.
Oui, je crois bien que le Japon est en train de changer.
Et vous, vous en pensez quoi ?
Clarence Boddicker
janvier 18, 2015
Et bien j’en pense que oui, le Japon est en train de changer. 😉
Même si le processus parait long, il est néanmoins engagé et immuable. On sent une véritable volonté de changement de la part de nouveaux acteurs, en particulier jeunes, qui petit à petit sont un train de prendre une part de plus en plus importante dans certaines prises de positions. Mais pour l’instant, la volonté de ne pas bouleverser les habitudes d’une majorité, et le poids (financier et politique) de la génération issue de l’après-guerre reste encore trop important pour s’attendre à des changements spectaculaires.
Et dans un sens tant mieux, même si je ne doute pas que les bouleversements à venir risquent également d’apporter leur lot de problèmes et de crispations.
En tout cas, merci Jud. Pour l’article, et pour le reste.
C’est aussi grâce à des gens comme toi que ce pays change.
Sinon, quelques points supplémentaires, contrairement à Facebook, c’est au Japon que Twitter a très rapidement connu l’une des percées les plus remarquables dans les applications mobiles, devenant dans l’archipel l’un des outils sociaux les plus utilisés, bien au delà de pays comme les Etats-Unis ou la France.
On trouvera quelques informations sur les raisons de ce succès dans l’article suivant:
http://mashable.com/2013/10/22/japan-loves-twitter/
En tout cas, je serai curieux de rencontrer ce « producteur » Freelance. Je sens qu’on a pas mal de trucs à partager, et en particulier des expériences qui peuvent être très intéressantes, y compris pour faire bouger les choses. Si tu as un mail, ou des infos supplémentaires, j’en serai enchanté. 😉
Et à très bientôt sur Hiroshima, très chère.
Clarence, producteur freelance
Judith Cotelle
janvier 19, 2015
Merci pour le commentaire et les infos supplémentaires. Je vais essayer de trouver les coordonnées du mec (au pire je pourrai demander à la mère W. qui se fera une joooooie que je l’appelle 🙂
Caroline
janvier 18, 2015
Post très intéressant, ça fait plaisir de voir que les choses changent finalement.
La personnalité qui m’a le plus surprise dernièrement est Akie Abe que je trouve juste énorme pour une femme de politicien, qui plus est japonais et encore plus d’un mec comme Abe.
Judith Cotelle
janvier 19, 2015
Merci !
Oui dommage qu’elle n’ait pas plus d’influence sur lui…
Mon nom
mars 19, 2015
Woh, je découvre ton blog, sexy ta photo!
Sinon, moui… ça fait 20 ans que j’entends que le Japon change. J’ai pas l’impression qu’il change plus vite que les pays occidentaux, moi. Moi aussi au début je croyais que « ça y’est, là ça va changer, juste quand j’arrive en plus, cool! » que je me disais. Et puis deux décennies plus tard, bah on dit toujours que « ça y est, là ça change! ». Mais j’entends ça depuis que je suis arrivé… les mêmes rengaines, les mêmes signes que « ça change », mais ça change que par petites touches, principalement grâce aux progrès technologiques, pas à des réformes d’éducation. On peut en reparler dans 10 ans, mais perso j’y crois plus (puis j’m’en fous d’t’façon). Le même discours que tu as copié dans ton article, je l’ai déjà entendu ya plus de 10 ans. Pas que je critique, hein! Moi il me plait comme il est le Japon, et j’y trouve mon affaire.
Judith Cotelle
mars 19, 2015
Tu as peut-être raison, ça doit être mon côté optimiste !
Enfin, en tous cas dans mon entreprise ça fonctionne comme ça. Pas de grand patron tout puissant, on fonctionne plutôt en hiérarchie horizontale. Tout est transparent, on connaît les chiffres en détail. Tout est assez relax (il y a quelques mois mon boss s’était acheté plein de bouquins sur le bien-être au travail, etc).
Mais j’imagine que tu parlais de manière plus générale, et pas uniquement du monde de l’entreprise ?
Je suis là depuis mon bien longtemps que toi visiblement, ça fait 8 ans maintenant, donc ma période d’observation et de référence est plus courte.
Et puis, c’est impossible d’être objectif, et c’est peut-être plus ma perception des choses qui a changé que les choses réellement, je ne sais pas. Aussi, le fait que je fréquente principalement des Japonais plutôt progressistes, que ce soit dans mon environnement professionnel ou intime (encore plus maintenant que dans mes premières années), y est peut-être pour beaucoup dans le fait que je ressente ce changement.
En tous cas, merci pour le commentaire, c’est intéressant d’échanger les points de vue !
Mon nom
mars 19, 2015
Ah oui bien vu, le roi du a-cote-de-la-plaque, je parlais de la vie en général.
Le monde du travail, j’ai vu tellement de trucs (comme tous ceux qui sont restés un peu longtemps comme toi) que là d’un coup j’aurais du mal à synthétiser ma pensée. Y’a tellement à dire, et j’ai tellement le nez dans le guidon (plus assez de recul sur les choses) que quoi que je dise, je vais sûrement dire une bêtise alors je me tais sur ce coup.
Bon, l’environnement dans lequel on travaille influence sûrement la façon dont on voit les choses, j’y échappe pas non plus.
En tous cas, l’article est bon comme les autres de ce blog, je suis super content d’avoir trouvé un nouveau blog de quelqu’un qui a passé un peu de temps au Japon (8 ans ça commence à être sérieux!), et donc qui parle de choses… qui me parlent et sont originales.